PS, PCF
et Front populaire : mensonges d’hier et d’aujourd’hui
Dimanche 1er mai,
alors que des dizaines de milliers de manifestants défilaient entre autres
contre le projet de loi travail du gouvernement socialiste, le premier
secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, honorait la mémoire de Léon Blum
et du Front populaire.
Cambadélis
établissait un parallèle historique audacieux entre Blum et Hollande, les lois
sociales de 1936 et la loi travail de 2016, la victoire électorale du Front
populaire en avril 1936 et celle qu’il souhaite pour Hollande en 2017. Et de
tancer ses ex et peut-être futurs alliés du PCF et des Verts, les invitant à
s’aligner derrière le président sortant.
Le
lendemain, L’Humanité n’a pas eu de mal à pointer le mensonge consistant
à confondre des lois favorables aux travailleurs, les quarante heures, les
congés payés, les délégués du personnel de 1936, avec les mesures antiouvrières
contenues dans la loi El Khomri. Cette loi travail vise même essentiellement à
détruire ce qui fut la plus grande conquête de 1936, les conventions
collectives, qui inscrivent dans les textes les droits conquis solidairement
par les travailleurs.
Le
quotidien du PCF utilise pourtant la même référence historique, 1936, de façon
aussi malhonnête que Cambadélis, quoique moins grossièrement, il est vrai.
Comme la quasi-totalité des historiens et commentateurs, L’Humanité se
contente de mettre les conquêtes ouvrières de 1936 indistinctement au compte du
gouvernement dirigé par Blum et de la grève générale spontanée de millions de
travailleurs, en mai et juin. Et d’oublier volontairement la politique du
gouvernement, des partis et des syndicats qui le soutenaient, qui a consisté à
empêcher que la grève générale ne se transforme en révolution sociale. Les
conquêtes sociales, réelles, furent le prix que la bourgeoisie fut contrainte
de payer, sur les conseils du gouvernement Blum, pour que les dirigeants de la
CGT, du PS et du PCF réussissent à faire rentrer le torrent ouvrier dans son
lit. Après quoi, le gouvernement et le patronat reprirent une à une les
avancées sociales, jusqu’à ce que, finalement, la même Chambre de Front
populaire élue en 1936 porte Pétain au pouvoir.
Aujourd’hui, Cambadélis invoque
les conquêtes sociales de 1936 et soutient un président qui les détruit et même
condamne les travailleurs qui osent se défendre. L’Humanité et les
dirigeants du PCF soulignent la contradiction… après avoir appelé à voter pour
ce même président et sans jamais rien proposer d’autre que de voter et voter
encore pour ce même genre de politicien. Comme en 1936, PS et PC font la paire.
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