« Une histoire, des hommes, des valeurs ». « Des valeurs » ? Celles de Vichy à Argenteuil ?
Pour la déprogrammation des deux
films « La sociologue et les oursons » et celui qui devait être
programmé dans le cadre du festival Ciné Palestine, la municipalité
d’Argenteuil donne une raison bien extraordinaire. Elle indique que ces deux
films feraient « polémiques » !
Oui,
nous en sommes sûrs, ces deux films que nous n’avons pas vus doivent prêter à
discussion. Oui, ces deux films doivent prêter à critique. On peut même dire
que cela est vrai de tout film, de tout écrit, de toute pensée humaine.
Pour
rendre un peu plus grise l’affaire, la municipalité d’Argenteuil pare du terme
de « polémique » ce qui n’est qu’objet de critiques et de discussions.
La
liberté d’expression ne se discute pas. Elle n’est pas à géométrie variable. En
matière d’écrit, de pensée, ou d’art, quand la censure s’installe, et que cette
liberté cesse, la société entre dans le champ des dictatures.
Il
y a un an, cette municipalité faisait sa mousse personnelle autour de
l’opération « Je suis Charlie ». « Je suis Charlie »
figurait même en bonne position à l’entrée de l’Hôtel de Ville.
Les
journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo furent de ces acteurs de la
liberté d’expression morts sous les balles des assassins pour avoir initié,
eux, combien de polémiques ! Et des polémiques autrement graves que celles
des thèmes évoqués dans ces deux films.
Mais
que la polémique soit au rendez-vous, qu’elle soit simple critique ou simple
discussion, ou qu'il n'y en ait pas, la liberté d’expression ne se discute pas, elle se défend.
A
Argenteuil, elle doit être défendue et les deux films censurés reprogrammés.
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