Ce qui
est vrai à l’échelle de cette réforme régionale évoquée ci-dessous l’est aussi,
même si c’est à une toute autre échelle, des autres réformes territoriales,
telle celle qui va concerner Argenteuil au 1er janvier prochain,
avec la dissolution de l’Agglomération d’Argenteuil Bezons et l’intégration à
la Métropole du Grand Paris.
Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière daté
du 7 août
Réforme
territoriale : des coupes claires dans les services à la population
Vendredi 31 juillet, à l’issue du
dernier conseil des ministres avant les vacances gouvernementales, la liste
provisoire des capitales des treize nouvelles régions a été annoncée. Après la
réduction du nombre de régions sous prétexte de renforcement de leur poids à
l’échelle européenne, le gouvernement a dû annoncer ses choix. La lutte semble
avoir été rude entre les baronnies locales pour parvenir à garder la direction
des super régions et la gestion des budgets qui vont avec. Mais d’après Valls,
cela s’est fait dans le « respect de l’équilibre des territoires »
et de « leur spécificité ».
Le
gouvernement a cherché à ménager les susceptibilités locales en compensant en
partie la perte d’influence promise aux villes perdant leur statut. En
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, c’est Toulouse qui l’a emporté, mais
Montpellier aura son lot de consolation avec la Chambre régionale des comptes.
Cela
suffira peut-être à limiter la contestation des élus, y compris socialistes,
qui menaçaient de présenter des listes dissidentes aux prochaines élections
régionales. Mais la réforme annonce surtout des coupes claires dans les
effectifs des salariés de la fonction territoriale, déjà accusés de tous les
maux par des campagnes gouvernementales successives : de coûter trop cher,
d’être trop nombreux, de ne pas assez travailler. En réalité, les régions n’ont
souvent fait que compenser un peu le désengagement de l’État dans les services
nécessaires à la population.
L’objectif
affiché du gouvernement reste de faire des économies, et les réductions
d’effectifs ne se limiteront pas aux quelques postes de directeurs des
administrations d’État déjà annoncées. La réduction du nombre de capitales
régionales devrait entraîner le déplacement de plus de 10 000 employés loin de
chez eux, car personne ne croit aux formations promises par Valls pour rester
sur place. Et derrière les discours bien rôdés de « mutualisation des
services », de « développement d’outils administratifs numériques »,
c’est bien la destruction de nombreux emplois qui se profile.
Ce sera
aux futurs préfets des grandes régions de réorganiser les services
territoriaux, qui ne seront maintenus qu’en partie. Cela va se faire avec des
moyens en baisse car l’État va continuer à diminuer les dotations qu’il verse
aux régions pour leur fonctionnement.
Pour
pouvoir continuer à financer les cadeaux au patronat et sous prétexte de
réduire la dette, l’État entreprend une réforme qui va aggraver encore les
conditions de vie des classes populaires, en particulier les plus victimes de la
crise, réduisant les services de transports, les moyens de se soigner et les
aides aux plus fragiles.
Gilles BOTI
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