Républicains,
PS, FN : une offre politique diversifiée mais toujours au service de la
bourgeoisie
En enterrant, samedi dernier,
l’UMP et en le remplaçant par « Les républicains », Sarkozy a avancé
dans sa stratégie de reconquête de l’Élysée. Mais le « rassemblement »
qu’il espère, autour de lui, bien sûr, n’est pas gagné.
Juppé a
si peu goûté au sacre de Sarkozy qu’il s’est empressé de déclarer dès le
lendemain : « Sarkozy a le parti, moi, pour l’instant, j’ai
l’opinion ». Les coups bas seront d’autant plus nombreux que leur
affrontement n’a pas de fondement politique autre que leur ambition.
La
présidence de Sarkozy est assez récente pour que les travailleurs se
souviennent avec quelle arrogance il a gouverné au service des possédants et
pour savoir que, dans sa bouche, les mots « identité »,
« République » et « laïcité » sont utilisés pour exclure et
distiller les préjugés racistes afin de concurrencer le FN.
Mais les
travailleurs plus âgés se rappellent sans doute comment, avec son attaque
contre la Sécu, Juppé avait déclenché en 1995 les manifestations les plus
importantes de ces dernières décennies. « Droit dans ses bottes », il
avait menacé de passer en force, il dut finalement reculer face à l’ampleur des
mobilisations.
Si les
Sarkozy, Juppé et Fillon peuvent nourrir l’espoir de revenir à l’Élysée malgré
leurs casseroles judiciaires et leur passif politique, on le doit à la
politique de Hollande.
Avec 500
000 chômeurs de plus, le bilan du gouvernement est accablant. Quel salarié n’a
pas vu ses conditions de travail et son niveau de vie se dégrader à cause de
l’offensive patronale et de la politique de Hollande ?
Comment
ne pas être écœuré de le voir attaquer les personnels hospitaliers déjà
exténués par leurs conditions de travail en leur demandant, comme le fait
Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP (Hôpitaux de Paris), de renoncer à des
jours de RTT ou d’accepter des milliers de suppressions d’emplois ?
Les
socialistes se disent soucieux de la gestion des deniers publics. Mais pendant
que Sanofi, Peugeot ou Carrefour empochent des milliards d’argent public sans
respecter aucun de leurs engagements à embaucher ou à investir, il faudrait que
les hôpitaux fassent des économies sur le personnel et sur les médicaments
qu’ils délivrent gratuitement !
Le chantage
incessant à la compétitivité et au paiement de la dette utilisé par les
socialistes pour favoriser le patronat et entériner les licenciements est la
copie conforme de la propagande de la droite. Rien d’étonnant donc que la
droite revienne en position de force.
Mais,
pire, Hollande prépare aussi le terrain au Front national. Le FN est le dernier
charlatan arrivé sur le marché et son principal atout est de n’avoir jamais
participé au gouvernement.
Mais il
suffit de voir comment il gère aujourd’hui des municipalités, en augmentant les
prix de la cantine, en supprimant des postes d’employés municipaux et en
coupant dans les subventions accordées aux associations populaires ou aux
centres sociaux, pour comprendre qu’il prône la même politique de sacrifices aux
classe populaires que la droite et le PS.
Ce à quoi
il faut ajouter les humiliations, les tracasseries et la politique
discriminatoire subies par ceux qui ont le malheur de ne pas avoir la carte
d’identité française. Car, malgré les fâcheries entre le père et la fille Le
Pen, le fonds de commerce du FN reste le racisme.
La
droite, le FN et le PS se concurrencent pour offrir leurs services à la
bourgeoisie. Entre tous ces partis, les possédants ont le choix, un choix qui
va même jusqu’à la gauche de la gauche. Car si le PC et Mélenchon parlent de
« justice sociale », ils n’envisagent pas de combattre les intérêts
fondamentaux de la bourgeoisie, ce qui les condamne à mener la politique des
classes possédantes.
À choisir
entre ces partis politiques, les travailleurs seront perdants car tous
réfléchissent du point de vue et des problèmes de la bourgeoisie. Les
travailleurs ont besoin d’un parti qui ne parte pas des intérêts de la
bourgeoisie mais exclusivement de leurs intérêts d’exploités.
Un parti
qui dise clairement qu’il ne sera pas possible de mettre fin au chômage de
masse, à la précarité et à l’aggravation de l’exploitation sans demander des
comptes à la bourgeoisie, sans remettre en cause ses dividendes éhontés et ses
fortunes insolentes. Il faut un parti qui fasse entendre le camp des
travailleurs et qui ne craigne pas pour défendre les intérêts du monde du
travail de remettre en cause l’ordre social.
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