Mory Ducros : vers des milliers de
licenciements
Après
le dépôt de bilan de l'entreprise de messagerie Mory Ducros, un administrateur
judiciaire avait été nommé le 26 novembre pour examiner d'éventuelles
offres de reprise. L'emploi de 7 200 travailleurs – 5 200 de
l'entreprise et 2 000 des sous-traitants – était menacé.
Vendredi 3 janvier, quatre offres de
reprise ont été déposées. Elles seront présentées au comité d'entreprise et aux
syndicats le 9 janvier et le tribunal de commerce devra donner une réponse
le 31 janvier. Sans connaître encore le contenu chiffré de ces offres, on
sait déjà que toutes sont des projets de reprise partielle et que des
suppressions d'emplois massives sont prévues.
Pour le moment seul Arcole Industries, le
propriétaire de Mory Ducros, a confirmé avoir fait ce qu'il appelle « une
offre globale qui prévoit la poursuite de l'activité avec une vraie perspective
de relance », sans donner aucun chiffre sur les suppressions d'emplois à
attendre, se contentant de parler de la « sauvegarde d'un nombre
significatif d'emplois ». Arcole Industries, qui a le cynisme de se
présenter comme une entreprise « spécialisée dans la reprise et le
redressement d'entreprises », annonce donc clairement son intention de ne
reprendre qu'une partie des 85 sites de l'entreprise et de laisser sur le
carreau des centaines voire des milliers de travailleurs, puisque selon la
presse le « périmètre » de la nouvelle entité pourrait être réduit de
moitié. Le journal Le Monde avance le chiffre de 43 agences reprises sur
85 et de seulement 1 900 salariés ! De plus, Arcole Industries
se félicite des engagements pris par le gouvernement, en l'occurrence
Montebourg, le ministre du Redressement productif qui selon Arcole Industries
« travaille à la mise en place de financements complémentaires pour
assurer la solidité financière de la reprise ».
Arcole Industries semble en effet
spécialisé dans le « redressement d'entreprises », au sens de se
faire financer par l'argent des contribuables pour pouvoir tailler dans les
effectifs et ne garder que ce qui lui paraît le plus rentable. C'est déjà comme
cela qu'il avait procédé d'ailleurs en 2012 quand il avait créé Mory Ducros en
fusionnant Ducros express (ex-DHL France) et Mory, en laissant sur le carreau
700 salariés, sous prétexte de synergie entre les deux entreprises.
Alors quelle que soit l'offre de reprise
choisie le 31 janvier, les travailleurs de Mory Ducros savent déjà qu'ils
ne peuvent pas compter sur des requins comme Arcole Industries pour sauver
leurs emplois.
Cédric DUVAL
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