PSA
- Aulnay-sous-Bois : à la dix-septième semaine de grève, une détermination
intacte
Mardi 7 mai, plus d'une centaine de travailleurs en grève sont
allés manifester dans les locaux de la Direction générale de l'emploi pour protester
contre l'attitude de blocage de PSA qui avait refusé de mettre par écrit le
résultat des négociations concernant les revendications des grévistes.
Comme à leur habitude, les travailleurs
sont rentrés sans effraction et se sont invités dans les bureaux de la Direction générale de
l'emploi, en déjouant encore une fois la surveillance policière qui s'est
pourtant largement renforcée.
Cette
manifestation en direction du ministère du Travail avait pour but de rappeler
au gouvernement que les grévistes étaient toujours mobilisés face à
l'entêtement de Peugeot, et qu'il avait sa part de responsabilité, en refusant
d'exercer la moindre pression sur la direction de PSA.
La grève est entrée dans sa dix-septième
semaine, et les grévistes sont toujours très actifs. De désespoir, la direction
a retiré ses « pots de fleurs », les cadres censés impressionner les
grévistes... avec le succès que l'on sait, puisqu'elle est toujours incapable
de sortir la moindre voiture de l'usine d'Aulnay.
Mardi 30 avril, les grévistes ont
organisé leur troisième paye. La solidarité financière a fonctionné aussi bien
que les deux mois précédents. Un versement de 1 000 euros a été assuré à
chaque gréviste, de quoi continuer la grève et tenir tête à la direction. En
effet, malgré les tentatives du gouvernement et de la direction de PSA
d'enterrer la grève, la mobilisation des grévistes est toujours très populaire,
elle est devenue un exemple de la ténacité de travailleurs en lutte contre la
famille Peugeot, l'une des plus grosses fortunes du pays.
À la manifestation parisienne du Premier
mai, le cortège des grévistes de PSA-Aulnay a été très applaudi, tout au long
du parcours. La collecte auprès des manifestants a été un succès puisqu'elle a
rapporté 11 000 euros, et beaucoup ont tenu à se procurer le tee-shirt ou
les badges de la grève, arborant « On se battra comme des lions ».
Vendredi 3 mai, les grévistes ont
rendu visite au préfet de Seine-Saint-Denis à la préfecture de Bobigny, et au
directeur départemental du Travail. Aucun des deux n'a voulu se montrer.
Pourtant le directeur départemental du Travail est le fameux « facilitateur »
nommé par le gouvernement pour régler le conflit d'Aulnay. Mais ce monsieur a
fait savoir qu'il était trop occupé pour recevoir les grévistes. Qu'il n'y ait
rien à attendre de lui, voilà qui n'étonne plus personne, mais les grévistes
ont ainsi fait savoir au gouvernement que la grève continuait et que rien
n'était réglé.
Le gouvernement le sait bien, d'ailleurs,
puisque, le même jour, dix-huit cars de CRS cernaient le siège de PSA avenue de
la Grande-Armée
à Paris, craignant qu'une action surprise ne prenne de court, une fois de plus,
la surveillance policière. Que les grévistes inspirent cette crainte au
gouvernement socialiste montre une fois de plus qu'il est un adversaire des
travailleurs de PSA et qu'il se place dans le camp du patron.
Lundi 6 mai, la cohésion des
grévistes était intacte. La direction, comme à son habitude, a tenté de
redémarrer la chaîne au Montage, qui s'est arrêtée immédiatement. Plus de
cinquante intérimaires s'étaient donné le mot pour débrayer afin de réclamer le
paiement des 29 et 30 avril sur la paye d'avril et non de mai, ce que
refusait PSA. Pour la direction, il n'y a pas de petites économies.
Une délégation d'intérimaires a été reçue,
et il ne leur a pas fallu longtemps pour obtenir par écrit le paiement légitime
de ces deux jours sur la paye d'avril, et les deux heures de débrayage payés.
Bref, bonne ambiance pour un début de semaine !
Par ailleurs, tant que la direction, dans
le cadre d'un protocole écrit, ne réintègre pas les quatre salariés
honteusement licenciés, n'annule pas toutes les poursuites pénales, ne garantit
pas par écrit les mutations et les reclassements externes, la grève continue.
Correspondant LO
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