Pour une vraie transparence : contrôle des
travailleurs sur les comptes des entreprises et de la bourgeoisie
Le
gouvernement a lancé son opération « mains propres » en publiant le
patrimoine des ministres. Il a voulu en faire un événement majeur. « Il
y aura un avant et un après l’affaire Cahuzac », a déclaré Marisol
Touraine, la ministre de la
Santé. Michel Sapin, le ministre du Travail, a parlé « d’un
moment d’exorcisme collectif » !
À droite, ils sont nombreux à dénoncer
« le voyeurisme » et « la chasse aux riches ».
Quel cinéma ! La transparence
proposée est banale : elle existe dans 24 pays européens. Et quelle
hypocrisie ! Ces messieurs-dames ne nous montrent que ce qu’ils veulent.
La publication du patrimoine des élus ne
révélera pas toute la vérité, mais elle aura au moins eu le mérite de révéler
l’état d’esprit de ces gens-là !
Les travailleurs ne peuvent rien cacher de
leurs comptes. Leur patron peut tout savoir d’eux. Leur banquier s’immisce
jusque dans leur intimité, comme les organismes sociaux auprès de qui il faut
déclarer le moindre euro perçu. La bourgeoisie et les politiciens trouvent cela
tout à fait normal, mais dès qu’il s’agit d’eux-mêmes, de leur argent et de
leur vie, ils montent sur leurs grands chevaux.
Oui, il faut une transparence totale, mais
cette transparence doit s’exercer vis-à-vis de l’ensemble de la bourgeoisie,
surtout la grande. Oui, il faut une transparence totale, mais celle-ci ne
passera que par le contrôle effectué par la population, par les salariés des
banques, par les comptables des groupes capitalistes.
Ce contrôle révélerait que, dans cette
période de crise, alors que l’on nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour
préserver les emplois, payer des salaires et des retraites corrects, cet argent
existe bel et bien dans les caisses des grands groupes capitalistes ou sur les
comptes des grandes fortunes
Ce contrôle permettrait de dévoiler le
plus grand scandale de notre société : le mécanisme de l’exploitation, qui
concentre les richesses entre les mains d’une minorité privilégiée, au détriment
du plus grand nombre.
Nathalie Arthaud, le 15.04.13.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire