lundi 2 juillet 2012

PSA-Aulnay : Editorial des bulletins Lutte Ouvrière le 2.07.12.


Nous sommes tous des travailleurs de PSA Aulnay

Personne parmi les travailleurs de l’usine PSA d’Aulnay ne peut se faire d’illusions. Si la direction du trust a convoqué deux réunions exceptionnelles du comité central d’entreprise, les 12 et 25 juillet, c’est pour annoncer la fermeture prochaine de l’usine.
La richissime famille Peugeot comme la direction savent parfaitement que la suppression de 3 600 emplois dans cette usine, à laquelle il faut ajouter la disparition d’une dizaine de milliers d’autres chez les sous-traitants, aura des conséquences catastrophiques dans ce département de Seine-Saint-Denis, où le chômage est déjà élevé et où la pauvreté grandit, où les quartiers populaires se transforment en ghettos, où les jeunes sont sans espoir de trouver un emploi digne de ce nom.
     « C’est la crise, les voitures se vendent plus mal », affirme la direction de PSA. Mais, comme l’ont montré des documents rendus publics il y a un an par la CGT, le projet de fermer l’usine d’Aulnay a été conçu il y a plus de trois ans. À une époque où les voitures se vendaient d’autant mieux que les constructeurs bénéficiaient de ce cadeau qu’était la « prime à la casse ». Grâce en plus à un cadeau de 3 milliards de l’État, les affaires de PSA allaient tellement bien que le groupe continuait à s’enrichir malgré la crise. Il avait tout de même commencé à se débarrasser en douce de travailleurs, aggravant les cadences pour ceux qui restaient.
     Cela est d’autant plus révoltant que les propriétaires multimilliardaires du trust privent les travailleurs qui les ont enrichis de leur emploi et de leur salaire, les seules choses qui leur permettent de vivre. C’est du banditisme de grand chemin !
     Depuis un an que son plan a été dévoilé, la direction n’a cessé de prétendre que le « projet de fermeture » n’est pas d’actualité. Voilà qu’il l’est devenu d’un seul coup, avec une annonce juste à la veille des départs en congés !
     Entre la conception du projet et sa réalisation, le président de la République a changé, le gouvernement aussi. Les travailleurs de l’entreprise avaient constaté qu’ils n’avaient rien à attendre du gouvernement précédent. Ils sont en train de vérifier qu’ils n’ont rien à attendre du gouvernement actuel non plus. Le ministre du Redressement productif, Montebourg, a froncé les sourcils pour demander au PDG Varin que « la direction fasse connaître ses intentions au plus vite (…) » – comme s’il ne le savait pas ! – « et d’engager sans délai le dialogue social et d’en faire une arme collective pour affronter vos éventuelles difficultés dans le respect de vos salariés » !!! Varin comme la famille Peugeot doivent trembler de peur devant cette admonestation !
     L’ancien Premier ministre Jospin s’était défaussé devant la fermeture de l’usine Renault à Vilvorde, en Belgique, en affirmant que « l’État ne peut pas tout ». Montebourg fait la démonstration que l’État ne peut rien parce qu’il ne veut rien faire. Il est là pour servir les intérêts des grandes entreprises, et pas du tout pour protéger les travailleurs du chômage.
     À l’intérieur même du trust, l’usine d’Aulnay est la première sur la liste mais celles de Sevelnord à Hordain, Madrid et peut-être Rennes, sont immédiatement derrière. Et quelle autre par la suite ? Et la production enlevée aux travailleurs d’Aulnay, la direction la fera faire par ceux des autres usines, avec ce que cela implique de cadence et de fatigue.
     Le groupe Peugeot-Citroën, un des plus puissants de ce pays, à la tête d’énormes liquidités, est directement responsable de la spéculation, de la crise financière et de la stagnation de la production qui en découle. Mais c’est à ses travailleurs qu’il veut en faire payer le prix.
     Les travailleurs de l’usine n’entendent pas le laisser faire. La solution est simple à l’intérieur même du groupe : répartir le travail entre tous sans baisser les salaires.           C’est la seule façon de sauver tous les emplois et en même temps d’alléger la charge de travail pour tous sans perte de pouvoir d’achat pour personne.
L’entreprise a de l’argent pour financer tout cela. Même si elle ne l’avait pas, ce serait justice de prendre sur les revenus et sur la fortune des actionnaires et de la famille Peugeot. Cette justice, il faudra l’imposer.
     Les plans de licenciements s’annoncent en rafales partout dans le pays. Nous sommes tous des licenciés en puissance dans cette économie capitaliste absurde où une minorité s’enrichit et augmente ses revenus malgré la crise, pendant qu’on écrase les conditions d’existence de ceux qui travaillent et qui créent les richesses. L’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire constituent des objectifs vitaux à imposer par la lutte collective. Il y va de notre peau.

1 commentaires:

Unknown a dit…

Mais que peut donc bien faire Arnaud Montebourg à part hausser le ton ? 

Rien de très concret bien sur, vu que la France est liée par tous les traités européens qui ne lui permettent pas d'empêcher de délocaliser les entreprises, alors le ministre socialiste du "redressement productif" hausse le ton et s'indigne.

Les 1200 employés du site PSA d'Aulnay-sous-Bois, par la voix de la CGT veulent plus, beaucoup plus.

Enregistrer un commentaire