Le discours de
politique générale de Ayrault : beaucoup de bruit pour rien
Ceux qui attendaient des surprises en ont été pour leur argent. Oh, le
Premier ministre n’a pas été avare de formules lyriques et de paroles creuses,
du « changement dans la durée » à l’« économie verte », en passant par « la
société sobre et efficace »…
Pour le reste, cette déclaration ne contenait rien de nouveau. Après une
leçon de morale contre les paradis fiscaux et autres niches fiscales, Ayrault a
précisé à l’intention des patrons et des privilégiés qu’ils ne seront pas
inquiétés : « Je ne suis pas l’ennemi de l’argent » et « j’estime les chefs
d’entreprise et je les connais bien » ! S’il y a une réforme bancaire, elle sera
négociée avec les banquiers eux-mêmes de façon à ce qu’elle soit indolore – la
spéculation et ses ravages ont de beaux jours devant eux !
Quant aux classes populaires, elles ont surtout eu droit à des mots
creux.
Alors qu’il y a mille chômeurs de plus chaque jour depuis des mois, alors
qu’une avalanche de licenciements sont programmés dans l’automobile, la
distribution et le secteur aérien pour ne citer qu’eux, le gouvernement n’y
oppose que des phrases ronflantes sur le redressement productif. Et si Ayrault
fait preuve de compassion à l’égard des chômeurs, il se garde de tout
engagement.
Rien n’a été promis pour augmenter les salaires et enrayer la baisse du
pouvoir d’achat. Quant aux effectifs et aux salaires des fonctionnaires, ils
seront gelés. Le monde du travail devra se contenter d’une « conférence
sociale », dont il ne sortira rien.
Et comme le gouvernement s’engage à réduire les déficits publics sans prendre
chez les privilégiés plus de quelques miettes, les travailleurs savent que c’est
dans leurs poches qu’on viendra chercher l’essentiel, la seule nouveauté étant
que ce racket… viendra du PS et non plus de l’UMP.
Au moins les choses sont-elles claires : face aux ravages du capitalisme,
face à la guerre incessante que lui mène le patronat, le monde du travail sait
qu’il aura dans le gouvernement non un allié, mais un adversaire. Et que nous ne
pourrons compter que sur nos propres luttes pour rendre enfin les
coups.
Nathalie Arthaud
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