Israël-Liban :
La guerre à outrance
Publié le 17/10/2024
Prête à tout pour écarter les
témoins de ses exactions dans la guerre qu’elle mène au Liban, l’armée
israélienne a fait entrer le 13 octobre plusieurs de ses chars dans une base de
la Finul, la force d’interposition de l’ONU présente dans le sud du pays, après
avoir blessé plusieurs de ses membres les jours précédents.
Ces attaques contre la Finul,
sommée par Netanyahou de « quitter sans délai la zone de combat » ont provoqué
des protestations du côté des chefs d’État dont les soldats présents en tant
que casques bleus sont harcelés et menacés. Antonio Guterres, le secrétaire
général de l’ONU, qui cache son impuissance derrière des mots forts, a dénoncé
« un crime de guerre ». Cela ne changera rien : depuis 1978, il y a presque
cinquante ans, l’ONU déploie cette Force d’interposition au Liban sans
qu’elle ait empêché ni la guerre entre les différentes fractions armées
libanaises ni les occupations israéliennes précédentes. Sermonné par Guterres
et l’ONU mais soutenu sans faille par Biden et les États-Unis, Netanyahou peut
continuer à se livrer à ses provocations et à répandre la mort et la
destruction en toute impunité.
À Gaza, les bombardements
continuent, par exemple sur le camp de réfugiés de Jabalia où une centaine de
personnes ont été tuées ces jours-ci. Le parlement israélien s’apprête à
interdire toute intervention à Gaza ou en Cisjordanie à l’Unrwa, cette agence
de l’ONU chargée depuis 1948 de ravitailler, éduquer et soigner les réfugiés
palestiniens qui dépendent largement de son action. À Jérusalem-Est, l’Unrwa
est harcelée depuis des mois (incendies, arrêtés d’expulsion…) pour l’obliger à
quitter son siège historique.
Au Liban, l’armée israélienne
intensifie sa guerre. Ses chars, avions, canons et drones continuent de
détruire des villages du sud ou de la plaine de la Bekaa, des immeubles et des
quartiers entiers de Beyrouth. Sous prétexte de combattre le Hezbollah, les
dirigeants israéliens tuent et blessent des milliers de civils et en
transforment des dizaines de milliers d’autres en réfugiés.
Les généraux israéliens ont
théorisé cet usage disproportionné de la force sous le nom de « doctrine Dahiya
», en référence au quartier de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah et bombardé
en 2006 par l’armée israélienne. Après avoir transformé Gaza en champ de ruines
sous prétexte de traquer le Hamas, ces généraux sont engagés dans la même
entreprise de destruction au Liban. Et ils ne visent pas seulement les
quartiers à majorité chiite, encadrés par le Hezbollah. Ils visent tous les
quartiers et toutes les communautés qui composent le Liban, ce pays qui est une
mosaïque de cultures et de religions aux multiples variantes.
Les dirigeants israéliens
répètent aux habitants du Liban : « Pour avoir la paix, débarrassez-vous du
Hezbollah ! » Outre l’ineptie d’une telle injonction adressée en bloc à toute
une population, elle revient à un véritable appel à la guerre civile, au regard
du rôle joué par le Hezbollah dans l’État libanais. Certains bombardements
israéliens, contre une église à Tyr, contre des villages « mixtes » au sud,
n’ont pas d’autre objectif que de dresser les différentes communautés contre
les chiites supposés soutenir le Hezbollah.
Si cette politique cynique des
dirigeants israéliens peut en effet réactiver la guerre civile qui a ravagé le
Liban pendant quinze ans, elle peut aussi souder l’ensemble de la population
contre l’État israélien lancé dans une guerre sans fin qui se généralise à
l’échelle de la région.
Xavier
Lachau (Lutte ouvrière n°2933)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
Aujourd’hui samedi 19 octobre : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la
cité Joliot-Curie ;
-de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;
-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,
-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.
Dimanche 20 octobre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,
Et de 11 h. à midi marché Héloïse.
Lundi 21 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien.