Stellantis-Sochaux.
L’esbroufe d’une annonce
Publié le 28/08/2024
À Sochaux, dans le Doubs, plus de
2 400 emplois, intérimaires inclus, ont été supprimés en deux ans à
l’usine Stellantis. Cette année, les chaînes produisent des voitures
électriques Peugeot 3008 et 5008, et les suppressions de postes
continuent.
La direction a géré les aléas et
autres couacs en fabrication par des jours de chômage, des journées à
rallonges, un numéro Vert pour savoir, la veille ou le jour même, si on
travaille, ce qui a alimenté l’incertitude du lendemain et un climat de grogne
dans les ateliers.
Le 20 août 2024, l’annonce
d’une information sur le contexte industriel de l’usine a d’abord suscité bien
des questions parmi les ouvriers. Puis, ils ont appris qu’il s’agissait du
démarrage d’une demi-équipe de nuit, début novembre. Vantée comme « une bonne
nouvelle » par la direction dans la presse, cette annonce n’est sûrement pas un
gage d’avenir pour les travailleurs.
450 ouvriers intérimaires
seront recrutés pour cette demi-équipe de nuit censée faire passer la
production de 800 voitures par jour à plus de 1 000 pour satisfaire
les 50 000 commandes de voitures 3008 électriques, soit l’équivalent de
trois mois de travail. Les ouvriers ont l’expérience qu’une demi-équipe c’est une
demi-cadence de production qui, pour chacun d’eux, va se traduire par la tenue
de deux postes au lieu d’un. Et lorsque la direction arrêtera cette équipe,
elle mettra à la porte plus des deux tiers des ouvriers intérimaires qui
constituent cette demi-équipe de nuit et réservera le même sort à une partie de
ceux des équipes en 2x8.
Cerise sur le gâteau pour le
patron, avec la nouvelle convention collective de la métallurgie de janvier
2024, les heures de travail de nuit ne seront majorées qu’à 15 % au lieu de 18
% auparavant.
Autant dire que les véritables «
bonnes nouvelles » sur l’avenir des travailleurs ne viendront pas de la
direction. Il faudra les imposer par nos mobilisations.
Correspondant LO (Lutte ouvrière
n°2926)