Le sport
populaire à bout de souffle
Publié le 21/08/2024
Les Jeux Olympiques étaient
censés favoriser la pratique sportive. Et certaines disciplines, où des
sportifs français se sont parfois illustrés, comme la natation, le judo, le
tennis de table, le volley- ball ou le basket-ball, s’attendent à voir arriver
de nombreux jeunes.
Les problèmes commencent alors
car la plupart des fédérations n’ont pas les moyens de les accueillir et vont
refuser des centaines de milliers de candidats.
En natation (400 000 licenciés),
de nombreux jeunes voudraient s’inscrire, mais les bassins font défaut. Les
piscines sont à la charge des collectivités locales, qui ont souvent des
difficultés à les faire fonctionner. En judo (560 000 licenciés), l’immense
majorité des clubs ne disposent pas de dojo et partagent leur salle avec
d’autres sports. « À Champigny-sur-Marne, dans mon club, ça déborde déjà »,
explique la championne Clarisse Agbégnénou. En volley-ball, « les clubs ne
pourront pas pousser les murs », regrette le président de la fédération. En
basket-ball, la fédération compte 725 000 licenciés et, en 2022 et 2023, elle a
déjà dû refuser 180 000 jeunes, faute de créneaux dans les gymnases et
d’encadrement. En tennis de table (230 000 licenciés), médiatisé par le succès
des frères Lebrun, « on risque de manquer d’installations », explique un
responsable.
Ces difficultés s’expliquent par
le financement des sports en France. L’État n’y consacre qu’un milliard d’euros,
soit 0,2 % de son budget. Le gouvernement se vante du plan « 5 000 terrains de
sport » mais il s’agit plutôt d’aménagements d’agrès ou de musculation en plein
air, qui n’accueillent pas de nouveaux licenciés. Quant aux nécessaires
gymnases, stades ou piscines, ils sont à la charge des collectivités locales,
dont les budgets sont contraints. 40 % des équipements existants ont plus de
quarante ans, n’ont jamais été rénovés, et doivent parfois fermer leurs portes.
Faute de pouvoir payer les frais de chauffage, des communes doivent également
fermer des gymnases pendant l’hiver.
Et puis, on peut vouloir imiter
Léon Marchand, Cassandre Beaugrand et autres Teddy Riner, la simple inscription
a un coût. Une licence sportive coûte souvent 200, 300 ou 400 euros par
an, sans compter l’achat du matériel nécessaire. Le passe sport, mis en place
en 2021 par le gouvernement, n’est quant à lui que de 50 euros annuels,
sous conditions de ressources.
Alors, si les Jeux ont été un
succès médiatique et commercial, pour ce qui est de la pratique sportive, c’est
une autre affaire.
Michel
Bondelet (Lutte ouvrière n°2925)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
Vendredi 23 août de 17 h.15 à 18 h.30 au « carrefour Babou ».
Réunion
de rentrée de Lutte ouvrière-Argenteuil
Jeudi
19 septembre
19 H.30
Espace
Nelson Mandela