jeudi 22 août 2024

Le sport populaire à bout de souffle. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine à paraître

 Le sport populaire à bout de souffle

Publié le 21/08/2024

Les Jeux Olympiques étaient censés favoriser la pratique sportive. Et certaines disciplines, où des sportifs français se sont parfois illustrés, comme la natation, le judo, le tennis de table, le volley- ball ou le basket-ball, s’attendent à voir arriver de nombreux jeunes.

Les problèmes commencent alors car la plupart des fédérations n’ont pas les moyens de les accueillir et vont refuser des centaines de milliers de candidats.

En natation (400 000 licenciés), de nombreux jeunes voudraient s’inscrire, mais les bassins font défaut. Les piscines sont à la charge des collectivités locales, qui ont souvent des difficultés à les faire fonctionner. En judo (560 000 licenciés), l’immense majorité des clubs ne disposent pas de dojo et partagent leur salle avec d’autres sports. « À Champigny-sur-Marne, dans mon club, ça déborde déjà », explique la championne Clarisse Agbégnénou. En volley-ball, « les clubs ne pourront pas pousser les murs », regrette le président de la fédération. En basket-ball, la fédération compte 725 000 licenciés et, en 2022 et 2023, elle a déjà dû refuser 180 000 jeunes, faute de créneaux dans les gymnases et d’encadrement. En tennis de table (230 000 licenciés), médiatisé par le succès des frères Lebrun, « on risque de manquer d’installations », explique un responsable.

Ces difficultés s’expliquent par le financement des sports en France. L’État n’y consacre qu’un milliard d’euros, soit 0,2 % de son budget. Le gouvernement se vante du plan « 5 000 terrains de sport » mais il s’agit plutôt d’aménagements d’agrès ou de musculation en plein air, qui n’accueillent pas de nouveaux licenciés. Quant aux nécessaires gymnases, stades ou piscines, ils sont à la charge des collectivités locales, dont les budgets sont contraints. 40 % des équipements existants ont plus de quarante ans, n’ont jamais été rénovés, et doivent parfois fermer leurs portes. Faute de pouvoir payer les frais de chauffage, des communes doivent également fermer des gymnases pendant l’hiver.

Et puis, on peut vouloir imiter Léon Marchand, Cassandre Beaugrand et autres Teddy Riner, la simple inscription a un coût. Une licence sportive coûte souvent 200, 300 ou 400 euros par an, sans compter l’achat du matériel nécessaire. Le passe sport, mis en place en 2021 par le gouvernement, n’est quant à lui que de 50 euros annuels, sous conditions de ressources.

Alors, si les Jeux ont été un succès médiatique et commercial, pour ce qui est de la pratique sportive, c’est une autre affaire.

                                          Michel Bondelet (Lutte ouvrière n°2925)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Vendredi 23 août de 17 h.15 à 18 h.30 au « carrefour Babou ».

 

 

Réunion de rentrée de Lutte ouvrière-Argenteuil

Jeudi 19 septembre

19 H.30

Espace Nelson Mandela

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