mercredi 24 juillet 2024

JO et papiers : accrédités et « sans papier », la même planète, deux mondes

 

La « fraternité » olympique en action

 


 À éviter

La police multiplie les contrôles et les arrestations en Seine-Saint-Denis. Ce ne sont ni les touristes éméchés ni les sportifs perdus qui sont visés, mais les personnes « sans papier ». Pour les Jeux olympiques, les riches touristes peuvent venir du monde entier, pas de souci, ils ont des papiers. Quant aux sportifs olympiques, noirs de peau, blancs ou basanés, ils sont accrédités. Quoiqu’une bavure à leur encontre soit toujours possible de la part d’une police certes vantée par Macron comme il l'a fait encore hier mais qui ne fait pas dans la dentelle.

         En tout cas, c’est dit, nos frères et sœurs sans papier, qui eux aussi viennent du monde entier, doivent éviter Saint-Denis et le 9.3. des Jeux olympiques de la "grande fraternité humaine". DM

Argenteuil, locaux municipaux, les décideurs sont loin d’être les utilisateurs fraternels

 

« Aimons-nous, et quand nous pouvons Nous unir pour boire à la ronde, Que le canon se taise ou gronde, Buvons À l'indépendance du monde ! » (Chant des ouvriers, 1846)

 

 

Nous avons évoqué hier les transformations qui touchent des locaux communaux, et le peu de cas qui est fait des habitants concernés par ces derniers, et même par leurs futurs utilisateurs, services communaux et MJC. Mais il y a des aspects non seulement sociaux mais aussi symboliques qui échappent aux décideurs près de leurs plans peut-être mais bien loin de la réalité de ces équipements.

         Pour ce qui concerne la Maison de quartier du Centre-ville, une destruction n’échappera pas à la réflexion de tous ceux que la vie sociale intéresse.

         Dans cette Maison, dans cette MJC plutôt, il y avait une salle consacrée aux repas et aux pots, puisqu’il y avait un bar.

         Eh bien, il n’y a plus de bar, il a été emporté dans le mouvement de rénovation actuelle des locaux.

         Comme chacun sait, nous ne sommes pas des adeptes de la consommation excessive de boissons diverses. En revanche, nous en sommes de la convivialité sans modération.

         Exit le bar, à la Maison de quartier du Centre, et à la MJC où allons-nous dorénavant nous retrouver pour fêter l’amitié, l’amour, la joie ? DM

mardi 23 juillet 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du lundi 22 juillet 2024 : La guerre pour l’accès à l’eau, une guerre sociale

 La guerre pour l’accès à l’eau, une guerre sociale

 


22 juillet 2024

Samedi 20 juillet, les chaînes de télévision ont montré 3 000 CRS attaquant au pas de charge près de 10 000 manifestants rassemblés près du port de La Rochelle pour dénoncer les méga-bassines.

Macron et ses ministres venaient de subir une défaite électorale, c’est pourtant sous le commandement du même ministre de l’Intérieur Darmanin que les policiers ont asphyxié de gaz lacrymogènes et repoussé les manifestants. Darmanin s’est vanté des interpellations en déclarant : « On a du mal à voir le rapport avec la défense de l’environnement », confondant volontairement les black-blocs, venus en découdre avec la police, avec la masse des manifestants. Mais il est le premier à cacher les causes réelles du mécontentement et de l’intervention policière massive.

Le ministre et les médias ont cherché à mettre en opposition des écologistes à des paysans ayant besoin d’assurer l’apport en eau pour leurs cultures. Mais c’est un mensonge. Dans le monde agricole, petits et gros ont des intérêts opposés. Et du côté des manifestants, le matin même, des petits agriculteurs, soutenus par la Confédération paysanne, ont déjoué le dispositif de la police pour mettre en place, avec une dizaine de tracteurs, le « blocage paysan » d’un site du groupe Soufflet, un des plus gros exportateurs de blé de France.

Car, derrière le problème des méga-bassines, il y a celui de l’accaparement de l’eau par les grandes exploitations céréalières. Comme l’a déclaré un agriculteur participant au blocage : « Les méga-bassines, c’est un système pour quelques privilégiés qui auront droit à l’eau pour irriguer ».

Ces manifestants ont ciblé le port de commerce de La Pallice à La Rochelle parce que celui-ci est le deuxième port exportateur de céréales de France, après celui de Rouen. Les plus gros spéculateurs, comme le groupe Soufflet, y possèdent des silos géants. Ces financiers de l’agro-business exportent dans le monde entier chaque année des millions de tonnes de céréales qu’ils collectent dans la région environnante. Et ils ont cherché avec les méga-bassines à mettre la main sur l’eau pour assurer l’irrigation des plus riches exploitations céréalières qui leur sont liées, rendant l’accès à l’eau bien plus difficile pour les petits paysans.

Les jeunes qui se mobilisent sur la question des méga-bassines depuis plusieurs années dénoncent, à juste raison, un système capitaliste prédateur qui détruit la nature et les hommes. Et c’est contre tous ceux-là que les préfets de la région et Darmanin ont mis les gros moyens pour soutenir les intérêts des gros céréaliers.

Une autre organisation paysanne, la Coordination rurale, très proche de l’extrême droite, s’est opposée aux manifestants anti-bassines. Et cela montre justement qu’elle est du côté des plus riches agriculteurs et de l’agrobusiness.

Dans cette lutte, entre d’un côté les plus riches et de l’autre les plus petits paysans, notre solidarité de travailleurs va aux plus petits qui ne cherchent pas à accumuler des milliards mais défendent leur droit à vivre dignement de leur travail. Et cette solidarité avec d’autres exploités rejoint la lutte légitime que nous devons mener pour nos propres intérêts. La classe ouvrière est la classe la plus exploitée de la société. Ce sont les travailleurs qui font fonctionner les usines, les transports, les administrations, les services… La crise économique continuant et s’aggravant, les travailleurs recevront en priorité les coups du gouvernement et des capitalistes, comme les petits paysans aujourd’hui.

Nous avons la force de nous défendre ! Notre rôle dans l’économie est bien plus grand que celui de n’importe quelle autre catégorie sociale. Si des millions de travailleurs de tous secteurs se mettaient en grève ensemble, en occupant leurs lieux de travail, ils représenteraient une force considérable. Ils seraient capables de se faire craindre du grand patronat comme du gouvernement. Ils pourraient représenter un espoir pour ceux que le capitalisme opprime, c’est-à-dire l’immense majorité de la société.

La conclusion à tirer est la nécessité et l’urgence que renaisse un parti ouvrier communiste révolutionnaire, regroupant des travailleurs de toutes origines, représentant leurs intérêts au quotidien et portant la perspective du renversement du capitalisme. L’avenir de la société en dépend.

                                                                                        Nathalie Arthaud

Licenciements. Caddie : les patrons savent où faire leurs courses

 

Un petit tour, ouvrent le bec, et puis s’en vont

 


L’entreprise Caddie vient d’être mise pour la 4e fois en liquidation judiciaire. Pour les 110 salariés, c’est la menace d’une fermeture et d’être licencié.

Des repreneurs ont pointé le bout de leur nez ces dernières années, à chaque fois que l’entreprise menaçait de fermer, à condition de bénéficier d’aides publiques. Ainsi, depuis 2012, l’État a versé plus de 15 millions d’euros d’aides aux patrons qui ont empoché, puis sont repartis.

Comme quoi les patrons savent remplir leur caddie… d’argent public !