Retraites
: Borne sonne la charge
11 Janvier 2023
Mardi 10 janvier, la Première
ministre, Élisabeth Borne, a exposé son plan d’attaque contre les retraites.
Après avoir reculé à plusieurs reprises, cherché des soutiens dans les
directions syndicales, négocié celui de la droite parlementaire, tenté de dorer
la pilule aux travailleurs par une propagande mensongère, le gouvernement
dévoile ses batteries.
Dans ce plan, le nombre
d’annuités nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein sera porté à
43 dès 2027. C’est une accélération de la loi Touraine de 2014 – ministre
socialiste d’un président socialiste, faut-il le rappeler – qui avait programmé
ce mauvais coup pour 2035.L’âge légal de départ sera de 64 ans dès 2030, au
lieu de 62 aujourd’hui, et, pour y arriver, il augmentera d’un trimestre par an
dès l’automne prochain.
Ces deux mesures, conjuguées avec
la baisse de la durée d’indemnisation du chômage et au fait que les patrons
licencient les travailleurs trop âgés et trop fatigués, vont en pousser des
millions vers la misère. En effet, aujourd’hui, la moitié des travailleurs qui
arrivent à l’âge de la retraite sont au chômage, en maladie ou en invalidité.
Ceux-là, ceux qui ont eu les travaux les plus durs, seront les plus touchés.
Ils risquent de passer des années au RSA en attendant de toucher, à 64 ans, une
pension amputée. De plus, lier la retraite au fait d’avoir eu une carrière
complète garantit une décote généralisée. Qui donc n’aura jamais connu de
période d’interruption d’activité ?
La machine à mouliner les
retraites, déjà souhaitée par Rocard et Mitterrand, inaugurée par Balladur en
1993 et poursuivie sous tous les présidents et tous les Premiers ministres,
devrait donc faire un tour de plus. Borne y ajoute ce mépris particulier, cet
aplomb antiouvrier caractéristique des macronistes. La décote serait annulée à
condition de partir en retraite à 67 ans, car c’est ainsi que Borne « pense
aux femmes et à ceux qui ont des carrières hachées ». Des millions de
mères de famille, ouvrières d’usine, travailleuses du nettoiement, caissières,
aides à domicile… apprécieront, qui devraient donc serrer les dents jusqu’à 67
ans.
Par souci de justice car,
dit-elle, « la justice est le deuxième pilier de cette réforme »,
Borne exigerait du patronat une contribution supplémentaire. Mais, ne voulant
pas augmenter le « coût du travail », elle diminuerait en même
temps les cotisations accidents de travail et maladie professionnelle. Faire
payer les patrons consiste donc pour elle à se servir dans les caisses de
secours des travailleurs ! Et puisqu’elle « ne peut pas se
résoudre à ce que le travail puisse abimer tant de nos compatriotes »,
la Première ministre dit qu’elle va insister sur le suivi médical et créer un
fonds de recherche sur le sujet. Ce n’est certes pas ce qui fera peur aux
patrons, qui resteront maîtres chez eux, libres de pressurer les travailleurs
jusqu’à l’accident, l’invalidité ou pire encore.
Borne a évidemment glissé dans
son discours quelques appels du pied lamentables aux moins regardantes des
directions syndicales : des larmes sur la pénibilité, le mystérieux fonds
sur la santé au travail, des mesures pour les salariés qui auraient commencé à
16 ans et travaillé sans discontinuer jusqu’à 58 et auraient le droit de partir
si leur travail a été assez pénible, etc. Elle a évoqué une pension minimum de
85 % du smic « pour ceux qui ont eu une carrière complète au
niveau du smic », ce qui est une condition quasiment impossible à
satisfaire. Borne a fini par une gifle aux travailleurs et un clin d’œil
démagogique à la droite, en annonçant que les régimes dits spéciaux, sauf ceux
des policiers, militaires et pompiers, seraient désormais fermés à tous les
nouveaux embauchés.
Ce projet est la poursuite d’une
politique bien connue, une attaque qui s’ajoute à bien d’autres, sur l’emploi,
les salaires, la santé, le logement. Mais les travailleurs ont la force de
l’empêcher de passer.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière
n°2841)
Les prochaines
permanences prévues.
-aujourd’hui
jeudi 12, de 18 heures à 18 heures 30, centre commercial, terrasse du
Val-Nord ;
-vendredi 13
janvier, de 10 h.15 à 10 h.45, devant l’Intermarché du Centre,
-et de 10 h.50
à 11 h.15, marché Héloïse ;
-de 15 heures
30 à 16 heures 40, marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15
à 18 h.15 au carrefour Babou ;
-samedi 14
janvier, de 10 h.15 à 10h.55, devant Monoprix ;
-de 11 heures à
midi, centre commercial Joliot-Curie ;
-et de 11 h. à
midi, marché de la Colonie.
-lundi 16
janvier, de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets, à
Saint-Gratien ;
-mercredi 18
janvier, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
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ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° 228 en vente :
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