Retraites
: la guerre est déclarée !
09/01/2023
Le nouveau chantier de démolition
des retraites est officialisé ce mardi. Mais on sait déjà que Macron et Borne
ont décidé de faire tomber le couperet à 64 ans, avec l’augmentation accélérée
de la durée de cotisation.
En 2019, Macron avait enrobé son
attaque de propositions de la CFDT pour la rallier à sa cause. Cette fois, il a
passé un marché avec la droite pour s’assurer d’une majorité à l’Assemblée.
Alors, c’est sans fioritures.
Enterrée, l’histoire des points ! Fini le cinéma autour d’un âge pivot et
d’un prétendu choix de l’âge de départ ! Tous les travailleurs devront
travailler au moins deux ans de plus, point final. Ceux qui n’y sont pas forcés
par l’allongement de la durée de la cotisation y seront contraints par l’âge
légal.
Toutes les confédérations
syndicales sont forcées de le reconnaître : la réforme est brutale. Elle
frappe de plein fouet le monde ouvrier, ceux-là mêmes qui ont commencé à
travailler tôt, font les métiers les plus pénibles, les plus difficiles et les
plus mal payés. Et elle sera menée au pas de charge, car Macron souhaite
qu’elle s’applique dès la fin de l’été. La génération de 1961 serait donc la
première à faire du rabiot.
Quand le gouvernement se pose en
sauveur du système des retraites, il ment comme un arracheur de dents. Le
conseil d’orientation des retraites l’a écrit noir sur blanc : le système
n’est pas menacé sur le long terme. Il faut dire qu’une bonne partie du sale
boulot a été faite par les socialistes, sous le gouvernement Hollande. C’est la
réforme Touraine qui impose aux générations nées après 1973 de cotiser 43 ans.
Alors, pourquoi un tel
acharnement ? Parce qu’il manquerait 10 milliards dans les caisses de
retraite, et ce, pendant quelques années. Mais quand il s’agit de trouver 10
milliards pour subventionner le grand patronat, ça ne fait ni une ni deux. Ce
n’est pourtant pas l’argent qui manque de ce côté-là.
Cette année, les actionnaires du
CAC 40 vont empocher 80 milliards. Ces 80 milliards sont le fruit de notre
travail, mais ils vont aller à ceux qui sont nés avec une cuillère d'argent
dans la bouche, à des rentiers, à des retraités de naissance !
Tant que nous ne nous faisons pas
respecter, tant que notre sort est entre les mains du grand patronat et de ses
pantins du genre de Macron, il ne faut pas nous attendre à être traités
autrement.
Ils se moquent de savoir si les
ouvriers, les caissières, les infirmières, les aides à domicile ou les
techniciens tiendront le coup.
De plus en plus de travailleurs
termineront leur carrière à Pôle emploi, en invalidité ou au RSA. Et ils le
savent pertinemment. Mais de leur point de vue, cela fera toujours moins
d’argent à sortir que de verser une pension complète. Et ce sera autant de
gagné pour arroser la bourgeoisie.
Encore une fois, ne nous étonnons
pas ! Macron ne gouverne pas pour empêcher les crises ou les guerres.
C’est chose impossible dans un système aussi fou que le capitalisme. Il dirige
pour faire respecter une de ses lois fondamentales : tout ce qui va dans
les coffres forts des exploiteurs – bénéfices, plus-values, dividendes – doit
croître toujours et encore. Pour ça, il faut en faire baver toujours plus aux
travailleurs, il faut écraser leurs salaires, leur enlever des droits.
Sans rire, avec cette réforme,
Macron explique préparer l’avenir et assurer 2040 ! Mais l’avenir qu’il
nous réserve n’est pas seulement un avenir sans retraite. C’est une société où
des spéculateurs peuvent prendre toute la société à la gorge en faisant flamber
les prix. C’est une société où la recherche du profit détruit tout : du
système de santé à l’approvisionnement en électricité en passant par les transports
et l’éducation.
Et qui sait si dans quelques
mois, nous ne serons pas, nous aussi, rattrapés par la guerre et les
bombes ? Et là, il ne sera plus seulement question de notre droit à la
retraite, mais de notre droit à la vie.
Non, l’avenir n’appartient pas à
ces irresponsables qui sont en train de tout sacrifier sur l’autel de leurs
capitaux. L’avenir appartient aux travailleurs et à leurs luttes. Il se joue
dès aujourd'hui dans notre capacité à défendre nos salaires et nos retraites.
Et rien n’est joué d’avance !
Les confédérations prétendent
vouloir mener la lutte. Mais le simple fait qu’elles attendent mardi soir pour
annoncer ce qu’elles comptent faire montre que leurs dirigeants sont de bien
piètres généraux.
L’essentiel va donc dépendre des
travailleurs eux-mêmes. Il faut trouver en nous-mêmes l’énergie et la
détermination pour faire reculer Macron.
Pour l’instant, l’opposition
massive à cette attaque n’est mesurée qu’au travers des sondages. Eh bien, il
va falloir l’exprimer dans les entreprises au travers des grèves et dans la rue
avec des manifestations de masse !
Nathalie Arthaud
Les prochaines
permanences prévues.
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