vendredi 6 mai 2022

BNP : les profiteurs de crise et de guerre

 

Le parasitisme de la finance


 

Pour le seul premier trimestre, la banque BNP-Paribas, la plus grande banque européenne, a engrangé plus de deux milliards de bénéfices, en hausse de 20 % comparé à l’an dernier.

         Quels que soient les noms sophistiqués dont elle entoure ses activités, c’est la spéculation, la recherche des placements à court terme et des paris les plus risqués, le parasitisme de la finance, qui alimentent cette concentration de richesses, inutiles socialement.

jeudi 5 mai 2022

Accord à gauche : nouvelle enseigne, vieilles illusions. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître

Accord à gauche : nouvelle enseigne, vieilles illusions

04 Mai 2022

Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise ont rassemblé derrière eux, en vue des élections législatives de juin, le Parti socialiste et le Parti communiste français, après avoir conclu un accord avec Europe écologie Les verts (EELV).

L’Union populaire, label sous lequel Jean-Luc Mélenchon s’est présenté à l’élection présidentielle, laisse donc place désormais à la Nouvelle union populaire écologique et sociale. Mais la marchandise a un goût de déjà-vu et n’a rien d’appétissant. Bien sûr, les négociateurs qui s’usent nuit et jour à fabriquer un accord et les bonimenteurs chargés de le vendre aux électeurs évoquent un moment historique, une chance unique, et vont même jusqu’à évoquer des enjeux idéologiques. Mais enfin, en coulisse, la principale pierre d’achoppement a été le partage des circonscriptions électorales. Les garanties données par la puissance invitante, LFI, que chaque composante aura son groupe parlementaire et son autonomie financière, sont alléchantes. EELV ne compte actuellement aucun député à l’Assemblée nationale ; le PCF en a onze, en dessous des quinze nécessaires pour la formation d’un groupe parlementaire et des avantages qu’il procure. Quant au Parti socialiste et à ses 24 députés sortants, une large union électorale à gauche lui permettrait de sauver la boutique après sa débâcle à l’élection présidentielle. Pour La France insoumise, outre une augmentation du nombre de ses députés, c’est l’occasion de renforcer sa position de leader incontesté à gauche pour les autres échéances à venir.

Mais ces marchandages politiciens, assez banals somme toute avant de telles élections, s’accompagnent d’une opération politique dont l’enjeu pour les travailleurs et les classes populaires n’est pas sans conséquences : à nouveau tous les tenants de la gauche, jusqu’à une gauche dite radicale, martèlent à l’unisson que le bulletin de vote peut être un bouclier pour les travailleurs et même un glaive ; à nouveau des partis qui, de l’Union de la gauche de Mitterrand à la Gauche plurielle de Jospin ou, plus près de nous, à la gauche de Hollande, ont utilisé les suffrages des classes populaires pour servir la bourgeoisie et le patronat, sont présentés comme des amis des travailleurs. Dans le passé, le résultat a toujours été de les anesthésier et de les démoraliser.

« Mélenchon, Premier ministre », c’est-à-dire la cohabitation d’un gouvernement de gauche avec Macron, est la perspective annoncée par les signataires de l’accord. La croient-ils possible eux-mêmes ? En tout cas, ils voudraient le faire croire aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités, aux familles populaires pour faire le plein de voix au nom du vote utile. Une telle « alternative de gauche », même dans sa variante recyclée et rassemblée par ce vieux politicien qu’est Mélenchon, ne servira qu’à étouffer la colère et les aspirations populaires dans les urnes en faisant miroiter un avenir meilleur par la vertu du bulletin de vote. Et dans l’hypothèse la plus probable où la gauche n’aurait pas la majorité parlementaire à l’issue des élections législatives, combien d’électeurs parmi les travailleurs et dans les quartiers populaires vivraient ce résultat électoral comme une défaite, les condamnant à attendre encore cinq ans avant une nouvelle tentative ?

L’union de la gauche nouvelle version est d’abord un montage électoral pour garantir un maximum d’élus à ses composantes. Aux travailleurs elle n’offre aucune perspective réelle même au cas où elle aurait une majorité parlementaire. Pour se défendre et imposer leur droit à une vie digne, les travailleurs devront faire émerger de leurs rangs des militants de la lutte de classe et non des militants de la lutte pour les places au Parlement ou dans les salons ministériels.

                                                        Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2805)

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) numéro 2804 et 2805 demain, et Lutte de classe (2,5 euros) n°223 et 224 à paraître (au « Presse papier » seulement), lors des permanences et chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Les prochaines permanences :

-aujourd’hui jeudi 5 mai, de 11 h. à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie,

 Et de 17 h.45 à 18 h.30, au Val-Nord devant le centre commercial de l’esplanade de la Commune de Paris ;

- vendredi 6 mai, de 10 h. à 11 h. au marché Héloïse,

de 15 h.40 à 16 h.40 au marché du Val-Nord ;

Et de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;

-samedi 7 mai, de 10 h. à 10 h. 30 au marché des Coteaux, et de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;

-dimanche 8 mai, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre,

Et de 11 h. à midi au marché Héloïse ;

-lundi 9 mai, de 18 à 19 heures au centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;

-mardi 10 mai, de 19 à 20 heures devant Monoprix ;

-mercredi 11 mai, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

 

La Fête de Lutte ouvrière à Presles, les 27, 28 et 29 mai 2022

Les habitués de la fête de Lutte ouvrière à Presles savent que celle-ci se tient d’ordinaire lors du week-end de la Pentecôte. Or la ligne H de la SNCF, qui dessert la gare de Presles-Courcelles, sera interrompue pour travaux à la Pentecôte 2022. C’est pourquoi nous avons décidé d’avancer notre fête annuelle, et de l’organiser pendant le week-end de l’Ascension, soit les vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 mai 2022. Des dates à retenir !

         Et maintenant surtout, on achète sa vignette d’entrée à 15 euros pour les 3 jours (25 euros sur place). C’est gratuit pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans.

Pour l’achat des vignettes, Dominique 0699499864    MDommarie@aol.com       (Chèque à l’ordre de D. Mariette, ou en espèces).

 

Huile : faire de l’or avec le tournesol

Huile : faire de l’or avec le tournesol

04 Mai 2022

Depuis plusieurs semaines, les bouteilles d’huile de tournesol ont quasiment disparu des rayons des supermarchés et le prix de la tonne d’huile de tournesol a augmenté de 40 % en un an, passant de 1 540 à 2 130 euros en mars.

Deux coupables ont été immédiatement désignés pour expliquer ces pénuries : la guerre en Ukraine et le comportement prétendument individualiste des consommateurs ou des restaurateurs qui font des stocks. Ces deux accusés ont bon dos.

S’il est vrai que l’Ukraine et la Russie assurent à elles deux 80 % de la production mondiale de tournesol, les récoltes ont eu lieu à la fin de l’été dernier et la majeure partie de ce tournesol a été transformée et expédiée depuis longtemps. Bien sûr, la prolongation de la guerre risque d’empêcher les nouveaux semis, ce qui réduira drastiquement la prochaine récolte tandis que l’expédition du tournesol par bateau via la mer Noire, fermée à la navigation, est bloquée. L’une des causes de la flambée actuelle des prix est donc l’anticipation par les courtiers internationaux d’une pénurie, possible mais encore à venir. C’est de la spéculation.

Une autre raison, tout aussi spéculative, est la constitution de stocks par des grossistes à toutes les étapes de la distribution. Ce que font en petit les ménages, légitimement inquiets d’une possible rupture de stock, est pratiqué à très grande échelle par les grands groupes de l’agroalimentaire ou de la distribution. L’huile de tournesol est massivement utilisée pour fabriquer chips, biscuits, plats cuisinés, pâtisseries industrielles et additifs alimentaires. Pour des compagnies comme Neslé, George Weston ou Mondelez, l’huile est une matière première dont elles négocient l’achat par dizaines de milliers de tonnes auprès de courtiers comme Cargill ou ADM, les deux plus grandes sociétés mondiales de négoce agroalimentaire. Les lois du marché capitaliste, c’est-à-dire la loi de l’offre et la demande, la loi du plus fort en l’absence de toute planification, provoquent pénuries et flambée des prix.

Pour les capitalistes qui produisent, transforment et commercialisent l’huile de tournesol, tous ces aléas engendrés par la guerre permettent de la transformer en or. Pour les consommateurs finaux, c’est-à-dire les classes populaires, c’est régime maigre quand ce n’est pas, pour des millions de pauvres dans le monde, carrément la famine.

                                                        Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2805)