mercredi 13 janvier 2021

Argenteuil comme ailleurs, cantines scolaires et épidémie : les écoles, un lieu de culture, pas de bouillon de culture épidémique

 

Des moyens importants mobilisables, à condition… qu’on le veuille vraiment !

 

Le quotidien Le Parisien titrait son numéro d'hier matin : « Cantines scolaires des clusters en puissance ? ». Sur la page suivante, il abandonnait le point d’interrogation pour l’article principal sur le sujet qui titrait, lui : « Contaminations, la cantine, un bouillon de culture ». Et la description qu’il faisait était édifiante. Comme chacun peut l’imaginer, pas facile de déjeuner collectivement dans ces conditions pour un enfant ou un adolescent, quand il faudrait par exemple nettoyer l’extérieur de la carafe d’eau après chaque manipulation, quand on ne peut garder le masque et manger, quand les distances ne sont pas faciles à maintenir et que les postillons n’entendent pas raison...

         Que l’École et la cantine soient des lieux particulièrement favorables aux contaminations, il n’a pas fallu attendre janvier 2021 pour le savoir. Je me souviens d’avoir été frappé en septembre dernier par les chiffres d’un tableau qui portait sur les principaux moyens et foyers de contamination. L’École figurait en deuxième place après les lieux de travail.

         Cette situation est à l’image du reste. Le plan- schéma ci-dessus d’une cantine anticontamination est éloquent. Où toutes ces recommandations sont-elles véritablement appliquées ?

         Pour qu’elles le soient, il faudrait une adaptation radicale des horaires des cours, l’utilisation de tous les locaux idoines à proximité des groupes scolaires. Il faudrait une embauche massive de personnels.

         Tout cela est possible. À condition d’en avoir la volonté politique. DM

 


À Argenteuil, un plus dérisoire

La municipalité a annoncé qu’elle avait opéré un plus de 2% au niveau des moyens humains alloués dans les écoles.

         2% ! Si l’affaire n’était pas si sérieuse, on pourrait dire que le virus s’est marré lorsqu’il a pris connaissance d’un micro-plus si misérable. À suive. DM

mardi 12 janvier 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 11 janvier


  L'extrême droite au capitole : un avertissement pour les travailleurs

11/01/2021

Les images des activistes d’extrême droite, envahissant le Capitole à Washington, ont stupéfié le monde entier. Voir un président sortant refuser sa défaite électorale et appeler ses partisans à marcher sur « l’Assemblée du peuple » était, jusque-là, le triste privilège des dictatures de pays pauvres. Cette fois, cela s’est produit dans la première puissance impérialiste mondiale.

Alors oui, cela doit nous faire réfléchir, et d’autant plus que le mal qui ronge les États-Unis existe aussi ici, en France : la montée des courants identitaires d’extrême droite, racistes et xénophobes, dangereux pour le monde du travail. 

Ces courants ont toujours existé aux États-Unis. Le Ku Klux Klan a assassiné des Noirs et terrorisé la population dans les États du sud des décennies durant. Mais aujourd'hui, les groupes qui se multiplient, y compris sur des bases complotistes nouvelles, ne sont pas seulement les fruits du passé raciste, ils sont dopés par la crise économique, sociale et sanitaire.

Aux États-Unis, comme partout, les fermetures d’entreprises, le chômage et la misère se sont aggravés depuis la crise financière de 2008. La peur du déclassement, la haine vis-à-vis de l’élite au pouvoir, le repli national, identitaire et religieux conduisant à l’invention de boucs émissaires, se sont renforcés. Ce sont ces sentiments que Trump a su exploiter pour se faire élire et augmenter le nombre de ses électeurs après quatre ans au pouvoir. En l’absence de réactions et de perspectives venant des travailleurs pour changer leur sort, ces sentiments et ces préjugés nourrissent le développement de l’extrême droite.

Mercredi dernier, ceux que l’on a vu à l’œuvre représentent une minorité. Le rassemblement appelé par Trump devant la Maison-Blanche a réuni quelques dizaines de milliers de partisans. À l’échelle des États-Unis, cela n’a rien d’un-raz-de marée. L’envahissement du Capitole lui-même n’a été le fait que de quelques centaines de personnes et, s’il a occasionné des morts, il a pris un aspect carnavalesque. Mais cela ne prête pas à rire.

Ce qui est aujourd’hui une comédie peut se transformer rapidement en tragédie parce que, derrière les déguisements et les postures ridicules, il y a des femmes et des hommes convaincus de la supériorité de la race blanche. Il y a des groupes paramilitaires qui ont multiplié les actions violentes, assassinats compris, ces derniers mois.

Trump a une responsabilité évidente dans ces évènements. Mais les réduire à sa personnalité et à son avenir politique revient à se voiler la face. Les forces sociales et politiques qu’il a renforcées existent indépendamment de lui.

Parmi ses 74 millions d’électeurs, seule une minorité partage les préjugés réactionnaires et anti-pauvres des nostalgiques de la ségrégation ou du nazisme. Mais un quart des électeurs républicains approuverait l’invasion du Capitole et deux tiers n’en seraient pas choqués, ce qui constitue un réservoir considérable pour l’extrême droite.

Nombre de dirigeants, à l’instar de Macron, en ont appelé aux institutions et à la démocratie. Comme si la subversion n’était pas venue du cœur même des institutions, du haut de la présidence, de l’intérieur du Parti républicain ! L’action, ou plutôt l’inaction, de la police montre aussi que le ver est dans le fruit.

Alors que la police est sur le pied de guerre et a la gâchette facile face aux manifestants noirs ou antiracistes, on l’a vue, au Capitole, surprise, complaisante, voire complice. Certains assaillants étaient, eux-mêmes, d’anciens militaires et policiers.

Biden a promis de « réconcilier l’Amérique ». Mais ni la crise ni l’appauvrissement d’une fraction croissante d’Américains ne disparaîtront avec son arrivée au pouvoir. Les huit années d’Obama à la Maison-Blanche ont montré que les démocrates étaient tout autant que les républicains, des serviteurs fidèles des intérêts des grands capitalistes et de la Bourse.

L’histoire n’est pas écrite. Ce qui s’est passé au Capitole restera peut-être un avertissement sans conséquence. Mais les ingrédients pour le développement d’une extrême droite fascisante sont là. Et ce n’est pas vrai qu’aux États-Unis !

La même crise du capitalisme et de son système politique frappe partout et entraîne la montée des démagogues d’extrême droite. Une force politique qui accéderait au pouvoir en mettant en action ces courants aux idées réactionnaires serait un pouvoir anti-ouvrier et dictatorial.

Les travailleurs n’ont pas à sous-estimer le danger et ils ont encore moins à rester spectateurs. Ils doivent se préparer à y faire face, moralement et politiquement, en s’organisant sur la base de leurs intérêts et de leurs perspectives de classe.

 

Avec la nouvelle interface de Blogspot, malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Bourses : toujours plus haut avant la chute ?

 

Euphorie chez les spéculateurs

 


Les bourses du monde entier ont flambé la semaine dernière. De Wall Street aux États-Unis à l’Europe, elles ont toutes clôturé avec de fortes hausses, jusqu’à Tokyo où l’indice Nikkei a battu un record de plus de 30 ans.

         Pour les travailleurs, c’est une toute autre réalité : licenciements, chômage, précarité, baisse du pouvoir d’achat… et crise sanitaire avec la pandémie qui remonte. Ces milliards que brassent ces capitalistes sont le fruit des richesses produites par les travailleurs, des richesses qu’ils accaparent en réduisant la majorité de la planète à l’indigence. Faut que ça change, et vite, et que ces richesses servent au bien être à la collectivité au lieu d’engraisser cette minorité d’exploiteurs parasites.

RATP, Valérie Pécresse et les trains qui « circulent tout le temps »

 

Derrière les automatismes, il y a toujours des travailleurs

 


À l’inauguration du nouveau tronçon de la ligne 14 du métro parisien, Valérie Pécresse, présidente de la région, s’est extasiée devant les métros automatiques : « Cela veut dire qu’ils circulent tout le temps. Tout le monde comprendra ce que je veux dire... » Apparemment, la grève des salariés RATP et SNCF de l’hiver dernier a laissé des cicatrices qui démangent encore Pécresse.

         L’automatisation permet d’augmenter la fréquence des trains, ce qui est utile sur les lignes les plus saturées. Mais pour la RATP et IdFM, comme dans toutes les entreprises, c’est aussi le moyen de faire de substantielles économies sur les effectifs.

         Si ces travailleurs, même moins nombreux, décident de se mettre en grève, les lignes automatiques s’arrêteront comme les autres !