De quoi être vacciné contre le capitalisme !
4 janvier 2021
Comme on le voit avec les
questions posées par la vaccination contre le Covid, le capitalisme et la loi
du profit salissent tout, y compris les plus grandes conquêtes de l’humanité.
Les progrès que constituent
les vaccins ne sont plus à démontrer. La variole a disparu. La poliomyélite,
qui laissait des séquelles à vie, a quasiment été éradiquée. En Afrique, le
vaccin contre Ebola promet d’éradiquer la maladie. Et l’on rêve à la découverte
de vaccins contre des cancers.
Mais aujourd’hui, après
plus de 64 000 décès du coronavirus en France et alors qu’une troisième
vague épidémique menace, plus de la moitié de la population serait réticente à
se faire vacciner. On est donc dans cette situation absurde où l’on a un outil
supplémentaire pour contenir l’épidémie qui fait des ravages, et où beaucoup
hésitent à y recourir.
Le gouvernement fait mine
de déplorer cette méfiance. En fait, il l’utilise pour se dédouaner et pour
refaire le coup du « c’est la faute à la population » ! Mais
à qui la faute, si ce n’est à lui, à sa gestion chaotique de la crise où
l’irresponsabilité se mélange au mensonge depuis un an ? Qui est à
l’origine de la lenteur ridicule de la vaccination, si ce n’est le gouvernement
lui-même ? Macron peut feindre la colère, mais il est le premier
responsable de l’impréparation généralisée !
Quant à la méfiance envers
le vaccin anti-Covid, elle vient en grande partie du fait qu’il a été conçu par
des laboratoires pharmaceutiques, des entreprises capitalistes qui, avant de
nous soigner, soignent leurs actionnaires.
Vacciner trois ou quatre
milliards d’êtres humains sur la planète, et ce sur plusieurs années, est le
pactole assuré pour les actionnaires. Appâtés, tous les laboratoires se sont
lancés dans la course : c’est à qui, de Pfizer, Moderna, Sanofi ou
AstraZeneca, réaliserait les premiers essais cliniques, à qui serait le premier
homologué. Lorsque Pfizer et BioNTech ont annoncé les résultats prometteurs de
leur vaccin, leur valeur boursière a bondi, permettant au PDG de Pfizer
d’encaisser plusieurs millions.
Tout cela se fait dans
l’opacité financière la plus totale. Combien les États ont-ils dépensé pour
aider la recherche et la production des vaccins ? À quel prix payent-ils
la dose ? Quel est son prix de revient ? Quelle est la marge des laboratoires ?
Clause de confidentialité oblige, la population n’est pas censée savoir ! Et
demain, les groupes pharmaceutiques qui auront placé leur vaccin cavaleront en
tête des marchés boursiers.
Depuis les scandales du
sang contaminé, du Mediator ou de la Dépakine, nous savons que les groupes
pharmaceutiques sont capables de mentir à leurs patients, voire de les
empoisonner, pour continuer à encaisser des profits. Alors, non, il n’y a
aucune confiance à leur faire !
Il faut supprimer le
secret des affaires qui interdit aux salariés de rendre publiques les
informations à leur disposition. Les chercheurs, les laborantins, les ouvriers
de fabrication, les transporteurs, les infirmières et les médecins doivent
pouvoir dénoncer les disfonctionnements dont ils sont témoins, sans pression et
sans risquer leur emploi.
Les travailleurs sont les seuls
capables d’exercer un contrôle et d’imposer la transparence sur les groupes
pharmaceutiques, parce qu’ils sont présents à tous les stades de la chaîne du vaccin
et, surtout, parce qu’ils n’ont pas d’autre intérêt que celui de la santé
publique. Assurer ce contrôle est un minimum qu'il faudrait imposer.
Ceux qui se feront
vacciner le feront en plaçant leur confiance dans les scientifiques, les
médecins et dans les ouvriers et les techniciens qui produisent les vaccins,
pas dans les multinationales et les gouvernements qui sont à leurs pieds.
Dans notre consommation de
tous les jours, nous sommes forcés d’en passer par des firmes capitalistes
comme Danone, Nestlé, Renault ou autres, mais notre confiance va dans les
ouvriers ou les ingénieurs, dans leurs compétences et leur conscience
professionnelle, et non dans les actionnaires rapaces et irresponsables.
Les réticences vis-à-vis
de la vaccination montrent que la cupidité capitaliste peut saper les efforts
de milliers de chercheurs et les découvertes techniques les plus prometteuses.
Elles montrent ce qu’il en coûte à la société de laisser des pans entiers de l’économie,
y compris celui de la santé, vital pour la population, à des groupes qui ne
jurent que par la concurrence et le profit.
Pour la vaccination, comme
pour tout, l’avenir dépend de la capacité des travailleurs d’enlever des mains
des capitalistes les grands moyens de production et de les mettre au service de
la population. Alors, ce que l’on peut souhaiter de mieux pour l’année 2021,
c’est que cette idée se propage parmi les travailleurs eux-mêmes.
Avec la
nouvelle interface de Blogspot, malgré mes paramètres, il arrive que mes 5
articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire
les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus
anciens). DM