Dans la
rue le 17, jusqu'au retrait de la réforme !
15/12/2019
Dans le monde du travail, la
réforme des retraites fait l’unanimité contre elle. Alors, montrons-le en étant
tous en grève et dans la rue le 17 décembre. Personne ne doit rester spectateur
du bras de fer engagé contre le gouvernement par les cheminots, les agents de
la RATP et les enseignants en grève.
Cette contestation a déjà forcé
le gouvernement à changer de ton. Avec le renfort des salariés du privé, il est
possible de le faire reculer et de lui faire retirer son projet !
Le gouvernement veut nous faire
travailler plus longtemps pour une pension moindre. Pour cela, il a plusieurs
tours dans son sac.
Il y a bien sûr l’âge pivot à 64
ans. Qui parmi les salariés du privé ou du public se voit travailler jusqu’à 64
ans ? Qui se voit, à cet âge, suivre les cadences des chaînes de montage
ou travailler en équipe ? Qui se voit au volant d’un bus, remplir les
rayons d’un supermarché, soulever une personne âgée ou un malade, ou même dans
une salle de classe ? Et pourquoi se tuer au travail, alors que les
jeunes sont au chômage ou en intérim ?
C’est d’autant plus inacceptable
que le gouvernement sait que beaucoup d’entre nous seront mis à la porte bien
avant 64 ans ! C’est déjà le cas aujourd'hui : plus de la moitié des
plus de 55 ans sont au chômage ou en invalidité et toucheront ensuite une
pension amputée.
S’il répète du matin au soir que
« tout se négocie », c’est qu’il peut tout aussi bien abandonner
l’âge pivot de 64 ans et nous imposer de travailler plus longtemps par d’autres
moyens. Alors, quelle que soit la sauce à laquelle il veut nous manger, il faut
dire non !
Le pire, c’est encore le mode de
calcul des futures retraites. Prendre en compte toute la carrière, et non plus
les 25 meilleures années dans le privé et les six derniers mois dans le public,
cela revient à baisser nos pensions d’au moins 200 ou 300 euros mensuels. Comme
si elles n’étaient pas déjà assez basses !
Le gouvernement prétend faire une
réforme pour les plus précaires et pour les femmes en particulier, parce qu’il
prendrait en compte toutes les heures cotisées. Quelle hypocrisie ! Rien
ne l’empêcherait de le faire en gardant le système actuel. Tous les ministres
et députés de la majorité prennent aujourd'hui la pose du défenseur de la veuve
et de l’orphelin. C’est d’un mépris sans nom ! Parce que c’est ce
gouvernement des riches qui a supprimé l’impôt sur la fortune qui a refusé
d’augmenter le Smic, cassé le code du travail et généralisé la précarité. C’est
lui qui vient de baisser les APL et de démolir les droits au chômage des plus
précaires.
Quant à entendre tous ces
ministres, qui à l’instar de Delevoye cumulent salaires et retraites de plusieurs
milliers d’euros, se vanter d’assurer un minimum de retraite de 1000 euros pour
des salariés ayant travaillé toute leur vie, c’est tout simplement odieux.
Comment imaginent-ils que l’on vit avec 1000 euros ?
Le Premier ministre a osé
baptiser « solidarité entre les générations » une réforme qui démolit
les retraites de ceux qui sont nés après 1975. Comment les travailleurs qui
refusent un recul pour eux-mêmes pourraient l’accepter pour leurs frères, leurs
enfants ou leurs collègues plus jeunes ? C’est une tentative de division
abjecte.
Le seul à exciter les égoïsmes,
c’est le gouvernement. Il cherche à négocier catégorie par catégorie. Peut-être
trouvera-t-il des confédérations syndicales pour entrer dans son jeu. La seule
façon de faire échouer ces manœuvres est de mener la lutte ensemble,
travailleurs du privé et du public.
La leçon de solidarité et de
justice, elle est donnée par les travailleurs qui se battent aujourd'hui, quels
que soient leur statut et leur âge, pour le retrait de cette réforme.
Le gouvernement, largement relayé
par les médias, s’inquiète de ce que Noël approche. Ils accusent déjà les
grévistes de la SNCF et de la RATP de vouloir gâcher la fête. Mais le plus beau
cadeau de Noël que nous pouvons faire à nos enfants, c’est de nous battre pour
obtenir le retrait de cette réforme. C’est de dire à nos enfants que nous nous
battons non seulement pour leur retraite, mais pour que leur vie soit meilleure
et pour que notre monde, celui des travailleurs, se fasse respecter.
Oui, une victoire ferait de ce
Noël une très belle fête ! Alors privé, public, ne nous laissons pas faire
les poches ! Battons-nous pour que l’argent nécessaire aux retraites, aux
salaires, aux emplois et aux services publics soit pris là où il est : du
côté des vrais privilégiés, des grands actionnaires, des
banquiers !