Dans cette jungle qu’est la
société capitaliste, on ne se fait respecter qu’en montrant sa force. Avoir
confiance dans ses forces et se battre collectivement, voilà ce qui manque au
monde du travail depuis des décennies. Eh bien, en engageant le combat, les
cheminots montrent la voie pour tous les travailleurs !
Le gouvernement parle de reprise,
les profits battent des records, les fortunes de quelques-uns atteignent des
sommets, pourquoi les travailleurs devraient-ils accepter les licenciements, le
blocage des salaires ou le recul de leurs droits à la retraite ? Pourquoi se
résigner à toujours plus de précarité ?
Le projet du gouvernement pour le
ferroviaire n’est ni plus ni moins qu’un cadeau supplémentaire au grand capital
et une attaque contre le monde du travail. C’est non seulement la liquidation
des droits des cheminots, mais c’est aussi la liquidation de ce qui reste de
service public à la SNCF.
Alors oui, en défendant leur
statut, les cheminots défendent aussi la sécurité de leur emploi, leur salaire
et leur retraite. Exactement comme le font aujourd'hui les salariés d’Air
France. Comme l’ont fait, ce week-end, les salariés de Carrefour qui s’opposent
aux licenciements et au mépris de leur patron. Ou, comme l’ont fait, le 22
mars, les salariés de la fonction publique en même temps que les cheminots.
Il faut être solidaire de cette
grève, malgré les complications qu’elle provoque. Avant de la commencer, les
cheminots ont dû faire face à une campagne grossière de dénigrement. Avec les
usagers en galère, celle-ci va redoubler d’intensité. Lors de la mobilisation
contre la loi El Khomri, en 2016, le gouvernement socialiste avait fait feu de
tout bois contre les grévistes des raffineries et de la SNCF. Ils avaient été
accusés de prendre le pays en otage, de manquer de solidarité vis-à-vis des
sinistrés des inondations et même de vouloir saboter l’Euro de football !
Cela va recommencer. Ce sont des
travailleurs qui auront droit aux accusations d’égoïsme et de corporatisme,
alors que la rapacité de la bourgeoisie s’abat comme jamais sur le monde du
travail.
Carlos Tavares, le PDG de PSA, a
encaissé la prime exceptionnelle d’un million d’euros pour le rachat d’Opel,
quand, pour les ouvriers, c’est le blocage des salaires. Avant de la relever,
Carrefour avait osé fixer à 57 € la prime de participation, alors que les
actionnaires se partagent 356 millions d'euros ! Quant à Whirlpool, il avait
proposé un lave-linge pour solde de tout compte aux salariés dont il se
débarrasse. Aucun ministre, ne s’en est offusqué !
Alors, ne nous laissons pas
abuser. Cette grève va certes engendrer nombre de difficultés pour tout un
chacun. Mais nous sommes aussi des travailleurs, et notre intérêt est que cette
grève réussisse, se développe et soit victorieuse.
Cela fait des décennies que nous
sommes attaqués, les uns après les autres, entreprise par entreprise. C’est
vrai dans le privé comme dans le public. Depuis qu’il est au pouvoir, Macron en
a rajouté, en multipliant les mesures anti-ouvrières. Casse du code du travail,
facilités pour licencier, baisse des APL et des emplois aidés, augmentation de
la CSG, contrôle renforcé des chômeurs… Jusqu’à présent, il n’a pas rencontré
d’opposition massive. Aujourd'hui, les cheminots sont prêts à se battre et cela
peut changer la donne.
Si cette grève se renforce et
trouve l’appui du monde du travail, oui, les cheminots peuvent infliger le
premier revers au gouvernement Macron.
Et cette victoire en serait une
pour nous tous. Elle mettrait un coup d’arrêt à l’offensive gouvernementale.
Elle ferait ravaler leur morgue à ces notables qui nous dirigent et elle
redonnerait confiance à tous les travailleurs pour se faire respecter.
Alors, disons-le haut et fort :
la grève des cheminots est aussi la nôtre. Défendons-là, soutenons-là.
Ensemble, avec les cheminots, nous pouvons faire reculer Macron et son
gouvernement.