Mobilisations
du 15 mars : une première étape
Le 15 mars, des dizaines de
manifestations devaient se dérouler, à Paris et en régions, pour renouveler
l’expression de la colère des retraités d’une part, des employés des Ehpad, des
services de gériatrie et de l’aide à domicile et des familles de résidents âgés
et dépendants d’autre part.
Il n’est pire sourd que celui qui
ne veut entendre. Macron, Philippe et la ministre de la Santé Buzyn ont entendu
fin janvier les milliers de manifestants, les grévistes qui protestaient contre
les conditions de travail scandaleuses qui leur sont imposées dans les Ehpad,
les lits fermés dans les services de gériatrie, le véritable casse-tête des
aides à domicile pour visiter chacune et chacun. La seule réponse de la
ministre, hormis la constatation que près d’un quart des établissements
seraient perdants à la réforme des financements, a été de rappeler le vote
d’une petite enveloppe de 50 millions d’euros.
On ne saurait être plus méprisant
! Alors que de toutes parts parviennent des témoignages d’épuisement de
soignants, de malaise face aux personnes âgées délaissées par manque de temps,
de familles démunies devant la situation de leurs aînés, alors qu’on sait qu’il
manque 200 000 postes dans les établissements, sans compter l’aide à domicile,
elle aussi en sous-effectif, alors qu’il n’existe en moyenne qu’un seul lit
disponible en Ehpad pour six octogénaires, un silence criminel est de mise au
gouvernement. Le seul signe de vie a été l’annonce, par le ministère de la
Santé, de « l’ouverture d’un cycle de rencontres avec les acteurs et
représentants des personnels et des institutions du secteur des personnes âgées
».
Traités avec le même mépris, des
millions de retraités ont vu depuis février leur pension amputée de 15 à 50
euros par mois. Cela concerne ceux dont le revenu fiscal de référence figurant
sur l’avis d’impôt de l’année 2017 a dépassé 14 404 euros pour une personne
seule en métropole, ou 22 096 euros pour un couple, même si l’un des deux
touche une pension inférieure au seuil. Macron voudrait faire passer ceux-là pour
des privilégiés, en augmentant de 1,7 % le taux de la CSG appliqué aux pensions
de retraite. Or non seulement les retraites ont été bloquées pendant quatre
années, en octobre dernier elles n’ont été augmentées que d’un maigre 0,8 %,
mais les retraités ont subi les mêmes hausses des prix que tous, sur le
carburant, le gaz, les timbres… Depuis des années, leurs revenus sont attaqués,
par la suppression de la demi-part fiscale des veuves et veufs sous Sarkozy,
par l’instauration d’un prélèvement supplémentaire de 0,3 %, la CASA
(contribution de solidarité pour l’autonomie) et la fiscalisation des
majorations familiales pour trois enfants sous Hollande, et Macron y va de plus
belle !
Macron et ses comparses se
moquent du monde lorsqu’ils osent présenter cette mesure d’une injustice
criante comme une nécessaire solidarité intergénérationnelle. Si solidarité il
doit y avoir, pourquoi le président des riches ne met-il pas en place un
prélèvement sur les dividendes et les fortunes ? Pourquoi, au contraire, a-t-il
en grande partie supprimé l’ISF ?
La seule réponse que méritent
Macron et ses donneurs d’ordres, les capitalistes, c’est la colère des
travailleurs, actifs, chômeurs et retraités, ceux qui font tout fonctionner
dans les services nécessaires à tous, comme dans les entreprises qui génèrent
les produits et… les profits.
Viviane
LAFONT (Lutte ouvrière n°2589)
Manifestation
des retraités
14 heures
30
Gare
Montparnasse
Départ
d’Argenteuil 13 heures 30 guichet à billets
Gare
centrale