mercredi 30 août 2017

Argenteuil "projet Héloïse", l'exemple des Flanades de Sarcelles à méditer


Flanades fladagas, triste réalité à méditer



Très bon article ce matin dans Le Parisien 95 portant sur la situation des Flanades de Sarcelles, naguère un des fleurons des centres commerciaux du département, aujourd’hui en crise accélérée, en particulier depuis la fermeture il y a plus d’un an et demi, de sa « locomotive » commerciale, la grande surface Auchan.
         Cela nous a fait penser au projet de second centre commercial à Argenteuil, celui du « projet Héloïse » qui fera même doublon avec Côté Seine.
         Pour en revenir à Auchan, voilà un nouvel exemple de l’adage : « les trusts arrivent et les trusts s’en vont, selon leur bon plaisir ».
         Mais ce qui encore plus triste si on peut dire c’est ce que rapporte le Parisien de la réaction de François Pupponi, le maire de Sarcelles : « « on est dans l’impasse. On a un problème avec les propriétaires du centre. Je suis très remonté contre eux. Au total nous avons envoyé trois repreneurs et à chaque fois, ça capote. » Pour ajouter : « Nous avons amené des financements publics, on a voté la zone franche, les commerçants ne paient pas d’impôts… mais rien ne bouge. Et les propriétaires refusent de vendre ».
         Oui, la spéculation et la propriété privée est cajolée, bichonnée, chouchoutée… et puis ces gens-là font ensuite ce qu’ils veulent.
         Ediles d’Argenteuil, ce n’est pas clair ?

MEDEF-finance-gouvernement : le trio contre les travailleurs


Leurs seuls amis : le grand patronat

Bruno Le Maire, ministre de Macron, a déclaré à Grenoble : « Nous devons être les amis de la finance ». Hollande avait, lui, prétendu : « Mon ennemi, c'est la finance », pour se faire élire. Et une fois élu, il a chouchouté comme jamais le grand patronat.
         Macron et ses ministres ne s'en cachent même pas. Ils défendent les intérêts du grand patronat en menant une guerre ouverte aux travailleurs.
         Par ailleurs, pas moins de 12 ministres du gouvernèrent Philippe devaient se rendre à l’université d’été du MEDEF. De là, à ce qu’ils aient l’impression que c’est là le siège du gouvernement où se prennent directement les ordres…
         Il faut que la classe ouvrière se prépare à répliquer comme il convient à cette guerre de classe du grand patronat contre le monde du travail.

Révolution russe de 1917 (28) : Moscou, août 1917 : la mascarade de la conférence d’État


Moscou, août 1917 : la mascarade de la conférence d’État

Tandis que la classe ouvrière reprend confiance dans ses forces après les coups que la contre-révolution lui a portés en juillet, Kerenski invite à une conférence d’État les représentants du patronat, des syndicats, de l’état-major, des églises et des partis politiques, à l’exception des seuls bolcheviks. Se présentant en arbitre et en médiateur, Kerenski pose au défenseur de la révolution tout en annonçant qu’il continuera la guerre et mènera les armées russes jusqu’à la victoire. Le menchevik Soukhanov, un des principaux témoins et mémorialiste de l’année 1917, décrit l’ambiance qui règne alors à Moscou et l’impuissance des serviteurs de la bourgeoisie qui s’y trouvent réunis.
« Toute la bourgeoisie et toute la démocratie se préparaient à la sensationnelle conférence d’État depuis les premiers jours d’août. Mais personne ne connaissait l’objectif de cette étrange et complexe entreprise. Les journaux essayaient d’intéresser l’homme de la rue à cet événement et y parvenaient. L’homme de la rue, sentant un malaise dans la révolution, imaginait cette conférence comme un remède.(…)
Le 11 août au soir, je quittai la campagne de Yaroslav pour Moscou. Le train était bondé. Usant de mon titre de membre du Comité exécutif, je pus néanmoins pénétrer dans un wagon de service réservé aux militaires qui était presque vide. Je me sentais comblé ! Mais j’eus une aventure désagréable : assez naïf pour enlever mes bottes dans ce wagon militaire bien gardé, je me réveillai deux heures plus tard sans chaussures. La conscience du ridicule de la situation m’empêcha de me rendormir.
À la gare de Moscou, étonnant la foule par mes chaussettes, je parvins jusqu’au bureau du chef de gare où, pendant deux heures, je téléphonai à des amis, dans l’espoir d’obtenir une paire de souliers. C’était là un petit trait caractéristique des voyages à cette époque !...
Je dus attendre longtemps. Puis, les tramways ne circulaient pas dans Moscou, les fiacres étaient rares. Il y avait, en effet, une grève dans la ville, assez imposante pour manifester la volonté des masses. Elle touchait une série d’usines et toutes les entreprises municipales, à l’exception des services vitaux pour la population. Toute cette armée de travailleurs avait suivi les bolcheviks contre leur soviet. Vers le soir, la démonstration devait se faire plus impressionnante encore : Moscou allait être plongée dans l’obscurité car l’usine à gaz était, elle aussi, en grève.
Ayant chaussé les énormes souliers qu’on m’avait fait parvenir, je partis à pied à la recherche de la délégation soviétique. (…) La magnifique salle du théâtre Bolchoï était généreusement illuminée. Du haut en bas, elle se trouvait bondée d’une foule solennelle et brillante. La fine fleur de la société russe se trouvait là ! Parmi les gens connus de la politique, les grands et les petits, seuls étaient absents quelques malchanceux. (…)
J’avais manqué l’ouverture. Avant même d’apercevoir la tribune, j’entendis la voix de Kerenski qui prononçait, sur un mode pathétique et dans un registre très haut, son premier discours au nom du Gouvernement provisoire. Mais je ne vais pas rendre compte du cours des travaux de la conférence. Elle n’était en aucune façon destinée à la constitution d’un gouvernement qui était déjà constitué. Tout le monde en était content et il n’y avait pas à chercher mieux. Servir de substitut à un parlement n’était pas non plus son rôle. Pour quoi faire ? Kerenski et ses collègues n’étaient responsables que devant leur conscience. Pouvait-elle révéler quelque chose de nouveau quant aux besoins du pays ? Mais nous étions dans une période où fleurissaient des milliers de journaux, il était impossible d’améliorer l’information. Il ne lui restait qu’une possibilité : la conférence devait étouffer l’opinion de “toute la démocratie” à l’aide de l’opinion de “tout le pays”…
Ainsi, on obligerait les soviets à s’effacer devant la volonté du reste de la population, réclamant une politique « d’union nationale ». En même temps, elle muselait les extrémistes de droite dans leur rêve d’une dictature militaire. C’était aussi médiocre et naïf que cela et je ne trouve pas d’autre explication à cette inepte initiative. » Ainsi que l’écrit Trotsky, cette réunion avait été une mascarade, elle « s’acheva par un échec qui était sûr d’avance. Elle ne créa rien, ne résolut rien ». Elle avait révélé en revanche l’étendue de la gangrène affectant le gouvernement politique et ses soutiens ».

mardi 29 août 2017

Argenteuil commerce L'Aubrac à Argenteuil


Après le cochon indigeste d’Hayange, l’espérance est dans l'Aubrac







Depuis le fermeture de la Boucherie Bernard qui avait été un très mauvais coup contre la diversité d’un vrai commerce en Centre-ville, ABHabitat avait promis une boucherie traditionnelle de remplacement. Promesse tenue, puisqu’elle est en cours d’installation avenue Gabriel Péri, près de notre carrefour Babou préféré.
         Elle s’appellera l’Aubrac, du nom de la fameuse région d’élevage. On comprend un peu qu’elle ait tant mis de temps à s’installer. Venir du Massif central à Argenteuil, même pour un valeureux bœuf, cela prend du temps…
         En tout cas, un bon point pour le commerce diversifié local. Il suffit maintenant que la viande soit bonne, et au niveau des prix de feu Boucherie Bernard, et cela sera parfait !

Répression syndicale : aux côtés de Loïc


Avec Loïc

La Compagnie Jolie Môme est une compagnie de spectacle vivant qui depuis des années nous enchante et accompagne les initiatives militantes. Nous sommes un certain nombre d’Argenteuil à avoir été régulièrement voir leurs spectacles à Saint-Denis où ils sont hébergés par la municipalité. L’un de leurs membres, Loïc, est en butte à une machination patronale. Il passe en audience le 11 septembre, la veille de la grande manifestation du 12, tout un symbole ! C’est donc bien volontiers que nous diffusons l’appel à venir le soutenir. 



11 septembre 2017, le MEDEF, les intermittents du spectacle et les opposants de Nuit Debout à la loi travail se retrouvent au tribunal ! 

Loïc sera jugé le 11 SEPTEMBRE 2017 au Tribunal Correctionnel de Paris.
Poursuivi suite à l’occupation du MEDEF, il est accusé de « violences en réunion » » par un cadre du MEDEF

RASSEMBLEMENT LE 11 SEPTEMBRE à 8Hhttp://cie-joliemome.org/?p=5131
devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.
Procès à 9h à la 28ème Chambre correctionnelle
4 boulevard du Palais (Métro Cité)

CONTEXTE :
Avril 2017 : Syndicats de salariés et d’employeurs du spectacle sont parvenus à un accord sur l’assurance chômage pour les intermittents, artistes et techniciens. Seuls la confédération CFDT et le MEDEF refusent de ratifier son entrée en vigueur.
Une centaine d’intermittents et militants de Nuit Debout s’invitent au MEDEF, propositions en main, pour réclamer un régime d’indemnisation mieux adapté à leurs métiers et surtout plus juste pour tous. 

ACCUSATION :

Les manifestants sont aussi déterminés que calmes. Mais le directeur de la sécurité du MEDEF « pète les plombs », il injurie les manifestants puis frappe Loïc d’un coup de pied aux testicules, s’enferme dans son bureau, appelle la police et porte plainte contre Loïc pour un coup de poing imaginaire…
Arrêté, Loïc passe de victime à suspect, puis coupable, au cours de ses 48 heures de garde à vue.
Loïc, membre de la Compagnie Jolie Môme, militant syndical, co-fondateur de Nuit Debout, est connu pour son sang froid, sa détermination et sa sérénité. Depuis des années il est mobilisé pour les droits des sans papiers, des élèves de Seine Saint Denis et bien sûr, des intermittents du spectacle.
    Son inculpation a de toute évidence une signification politique. Que vise-t-elle ? :
    à couvrir l’acte délictueux d’un cadre du MEDEF ?
    à se venger d’une figure emblématique des luttes en cours ?
    à intimider tout contestataire en reléguant un acte politique au rang de fait divers, réprimé comme tel ? 

SOUTIEN :

A l’appel de la Compagnie Jolie Môme, de la CGT Spectacle, de la Coordination des Intermittents CIP-IDF, de l’UD-CGT-93, ce procès mobilise de nombreuses organisations et personnalités du mouvement associatif, du spectacle, des organisations syndicales et politiques et les milliers d’individus qui ont signé l’appel « Le Medef nous les brise ».
Nombre d’entre eux seront présents devant le tribunal le 11 septembre dès 8h.
Frédéric Lordon, Denis Gravouil et Arlette Laguillier viendront témoigner à l’audience. 

CRIMINALISATION DU MOUVEMENT SOCIAL : http://cie-joliemome.org/?p=2245 

Toute participation à un rassemblement devient prétexte à répression patronale, policière ou judiciaire. 2600 personnes qui ont osé dire non ont ainsi été poursuivies depuis le printemps 2016. 

État d’urgence, nasses policières, perquisitions, assignations à résidence, discrimination syndicale, contrôle au faciès, contrôle aux frontières… ont en commun de vouloir écraser toute forme de contradiction populaire et politique. 

PROGRAMME MATINÉE DU 11 SEPTEMBRE : 

    Rassemblement à 8 h devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (Métro Cité)
    8h30 entrée de l’accusé et des témoins au tribunal
    Toutes les 30 minutes : point public à l’extérieur du tribunal sur le déroulement du procès.
    Vidéomaton de soutien des personnes présentes.
    Prises de parole devant le tribunal sur :
        Les grandes répressions
        Petites et grandes régressions
        « À emploi discontinu, revenu continu : Pour quoi se battent les intermittents ? » 

À la veille du 12 septembre, jour de mobilisation contre la « loi travail XXL », ce procès est un symbole, celui de la résistance à la toute puissance patronale.
Il est aussi emblématique des menaces qui pèsent sur les libertés politiques.

Campings Ile-de-France : Occupation à l'année en guise de vrais logements


Il faut construire les logements qui manquent

 Certains campings d'Ile-de-France sont remplis de mobil-home loués à l’année, quand ce ne sont pas des caravanes à demeure. Là, viennent se loger parfois des familles entières obligées de quitter leur habitation par la hausse des loyers et la baisse de leur revenu, des travailleurs précaires n'ayant pas les moyens d'avoir accès au logement.
         Du sommet de l’Etat jusqu’à la mairie de Paris, en passant par la Région, on est bien plus préoccupé par le pactole de la construction des infrastructures olympiques ou des nouvelles gares du Grand Paris que par la question du logement qui mine la vie de plus en plus de travailleurs.
          Localement, à Argenteuil, la construction de logements accessibles aux milieux modestes serait autrement utile plutôt que d'utiliser les capitaux disponibles pour construire un nouveau centre commercial sans intérêt.
 

Révolution russe de 1917 (27) : juillet 1917 : les premiers pas du bonapartisme


Juillet : les premiers pas du bonapartisme 

En réprimant la fraction la plus avancée du prolétariat à Petrograd, le gouvernement provisoire désormais dirigé par Kerenski et où dominaient les ministres bourgeois du Parti cadet avait mécaniquement renforcé les forces opposées à la révolution et à son propre pouvoir. Connaissant parfaitement le déroulement de la Révolution française et son issue, l’arrivée au pouvoir du général Bonaparte par un coup d’État, les dirigeants du Parti bolchevique ne manquèrent pas de faire le parallèle. Dans l’ascension de Kerenski et de son chef d’état-major, Kornilov, ils voyaient se profiler ce danger du bonapartisme. Lénine s’en explique à la fin juillet 1917 (le 11 août, selon notre calendrier) :
« Le ministère Kerenski est incontestablement celui des premiers pas du bonapartisme. Le principal caractère historique du bonapartisme s’y trouve nettement affirmé : le pouvoir d’État, s’appuyant sur la clique militaire (sur les pires éléments de l’armée), louvoie entre deux classes et forces sociales hostiles qui s’équilibrent plus ou moins.
La lutte de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat atteint son plus haut degré d’acuité : les 20 et 21 avril, puis du 3 au 5 juillet, le pays a été à un cheveu de la guerre civile. Ce facteur économique et social ne constitue-t-il pas la base classique du bonapartisme ? D’autres, tout à fait connexes, viennent en outre s’y ajouter : la bourgeoisie jette feu et flamme contre les Soviets, mais ne peut pas encore les dissoudre d’un seul coup et les Soviets, prostitués par les Tsérétéli, les Tchernov [les dirigeants des partis menchevique et socialiste-révolutionnaire] et consorts, ne peuvent déjà plus opposer à la bourgeoisie une résistance sérieuse.
Les grands propriétaires fonciers et les paysans vivent aussi dans une ambiance de veille de guerre civile : les paysans exigent la terre et la liberté et ne peuvent être bridés – si seulement ils peuvent l’être – que par un gouvernement bonapartiste capable de prodiguer sans vergogne, à toutes les classes, des promesses dont aucune ne sera tenue.
Ajoutez à cela les défaites militaires provoquées par une offensive aventureuse, avec son cortège de plus en plus nombreux de phrases sur le salut de la patrie (qui voilent en réalité le désir de sauver le programme impérialiste de la bourgeoisie), et vous obtiendrez un tableau complet de la situation politique et sociale qui caractérise le bonapartisme. (…)
Mais reconnaître l’inéluctabilité du bonapartisme, ce n’est nullement oublier l’inéluctabilité de sa faillite. (…)
Que le parti dise hautement et clairement au peuple la Vérité sans réticences, qu’il dise que nous assistons aux débuts du bonapartisme ; que le « nouveau » gouvernement Kerenski, Avksentiev (le ministre de l’Intérieur) et Cie n’est qu’un paravent derrière lequel se dissimulent les cadets contre-révolutionnaires et la clique militaire, véritables détenteurs du pouvoir ; que le peuple n’aura pas la paix, que les paysans n’auront pas la terre, que les ouvriers n’auront pas la journée de 8 heures, que les affamés n’auront pas de pain sans liquidation complète de la contre-révolution. Que le parti le dise, et le développement des événements montrera, à chacune de ses phases, que le parti a raison.
La Russie a traversé, à vive allure, une période pendant laquelle les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique eurent la confiance de la majorité du peuple. Dès à présent, la majorité des masses laborieuses commence à payer chèrement cette confiance.
Tout indique que les événements continuent à se dérouler à très vive allure et que le pays approche de la phase suivante pendant laquelle la majorité des travailleurs se verront obligés de confier leur sort au prolétariat révolutionnaire. Le prolétariat révolutionnaire prendra le pouvoir, commencera la révolution socialiste, ralliera autour d’elle, en dépit de toutes les difficultés et de tous les zigzags possibles du développement ultérieur, les prolétaires de tous les pays avancés et vaincra la guerre et le capitalisme. »
C’était annoncer très précisément ce qui allait survenir deux mois plus tard.

lundi 28 août 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 28 août 2017



Contre les attaques antiouvrières du gouvernement, mobilisons-nous le 12 septembre


« La France n’est pas un pays réformable », a déclaré Macron tout en précisant : « nous y parviendrons ».
Ce que gouvernement et patronat appellent « réformer » signifie s’en prendre à ce qui reste des lois qui protègent encore un peu les travailleurs et étaient le résultat des luttes passées de la classe ouvrière. Ce qu’ils présentent comme de la modernité, c’est le retour à l’exploitation d’avant ces combats.
Les gouvernements mènent la lutte de classe pour le compte du grand patronat. Mais ils l’enrobent toujours de mensonges sur la prétendue nécessaire « compétitivité », sur le prétendu « intérêt du pays »... comme si ouvriers et patrons étaient dans la même galère. Attaque après attaque, « réforme » après « réforme », l’exploitation s’aggrave, la condition ouvrière recule et la classe capitaliste s’enrichit.
Macron et son gouvernement sont allés vite en besogne pour le compte du grand patronat. En quelques semaines, ils ont décidé la hausse de la CSG, la baisse des APL, la diminution du nombre de contrats aidés, le gel du point d’indice des fonctionnaires, le rétablissement de leur jour de carence et surtout ils ont préparé le dynamitage du Code du travail.
Le contenu précis des ordonnances concernant cette loi sera rendu public le 31 août. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, assure qu’ « il n’y aura pas de casse sociale ». Il faut croire que cette ancienne DRH de plusieurs grands groupes industriels dont Danone sait mentir comme une arracheuse de dents.  Car l’essentiel de son projet a déjà été révélé par la loi d’habilitation préparant ses ordonnances. Quels que soient les détails à venir, c’est une offensive majeure contre les travailleurs.
En plus du temps de travail, les salaires seraient définis par accord d’entreprise. Les contrats de travail le seraient par des accords de branche. En faisant cela, le gouvernement veut émietter la classe ouvrière, isoler les travailleurs entreprise par entreprise pour les livrer au bon vouloir des patrons. Ceux-ci pourront encore plus imposer ce qu’ils voudront à leurs salariés.
Le projet gouvernemental contient aussi la généralisation des contrats de chantier qui existent déjà dans le bâtiment. Présentés comme des CDI, ces contrats sont établis pour une mission et peuvent être arrêtés quand le patron considère que celle-ci est finie. Le gouvernement prévoit aussi la facilitation des procédures des licenciements collectifs et individuels, le plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif et d’autres attaques encore.
Pénicaud a de l’expérience pour manœuvrer contre les travailleurs et elle a su trouver la complicité de représentants syndicaux.
La direction de la CFDT a joué son jeu. Déjà, durant la mobilisation contre la loi El Khomri, Laurent Berger avait été un défenseur de la loi proposée par le gouvernement. Il est resté de ce côté de la barrière. Pour Jean-Claude Mailly de FO, le retournement est complet. Lui qui avait appelé son syndicat à se mobiliser pendant cinq mois contre la première loi travail, s’est transformé en serviteur du projet actuel.
Quant aux dirigeants de la CGT, s’ils ont cautionné la manœuvre de la ministre du Travail en participant à toutes ses réunions qui ne servaient qu’à amuser la galerie et tromper les travailleurs, ils ont cependant appelé à une journée de mobilisation pour le mardi 12 septembre. Sud et la FSU s’y sont ralliés ainsi que des unions départementales et certaines fédérations FO. Cette journée de mobilisation est un point d’appui dont il faut se saisir.
Le gouvernement nous a déclaré la guerre et nous, travailleurs, ne pourrons esquiver le combat. Il y a aussi toutes les attaques patronales dans chaque entreprise. La journée du 12 septembre doit nous permettre d’exprimer collectivement nos intérêts de travailleurs, à commencer par dénoncer cette loi anti-ouvrière.
La presse parle de la chute vertigineuse de la popularité de Macron. Il n’y a rien d’étonnant vu sa politique antiouvrière. Mais le problème des travailleurs n’est pas la popularité d’un des serviteurs de la bourgeoisie, celle-ci en a plein de rechange. Le problème est de changer le rapport de force entre notre classe sociale et la classe capitaliste. Et seules des mobilisations massives et explosives des exploités derrière leurs propres intérêts y contribueront.