mardi 29 août 2017

Révolution russe de 1917 (27) : juillet 1917 : les premiers pas du bonapartisme


Juillet : les premiers pas du bonapartisme 

En réprimant la fraction la plus avancée du prolétariat à Petrograd, le gouvernement provisoire désormais dirigé par Kerenski et où dominaient les ministres bourgeois du Parti cadet avait mécaniquement renforcé les forces opposées à la révolution et à son propre pouvoir. Connaissant parfaitement le déroulement de la Révolution française et son issue, l’arrivée au pouvoir du général Bonaparte par un coup d’État, les dirigeants du Parti bolchevique ne manquèrent pas de faire le parallèle. Dans l’ascension de Kerenski et de son chef d’état-major, Kornilov, ils voyaient se profiler ce danger du bonapartisme. Lénine s’en explique à la fin juillet 1917 (le 11 août, selon notre calendrier) :
« Le ministère Kerenski est incontestablement celui des premiers pas du bonapartisme. Le principal caractère historique du bonapartisme s’y trouve nettement affirmé : le pouvoir d’État, s’appuyant sur la clique militaire (sur les pires éléments de l’armée), louvoie entre deux classes et forces sociales hostiles qui s’équilibrent plus ou moins.
La lutte de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat atteint son plus haut degré d’acuité : les 20 et 21 avril, puis du 3 au 5 juillet, le pays a été à un cheveu de la guerre civile. Ce facteur économique et social ne constitue-t-il pas la base classique du bonapartisme ? D’autres, tout à fait connexes, viennent en outre s’y ajouter : la bourgeoisie jette feu et flamme contre les Soviets, mais ne peut pas encore les dissoudre d’un seul coup et les Soviets, prostitués par les Tsérétéli, les Tchernov [les dirigeants des partis menchevique et socialiste-révolutionnaire] et consorts, ne peuvent déjà plus opposer à la bourgeoisie une résistance sérieuse.
Les grands propriétaires fonciers et les paysans vivent aussi dans une ambiance de veille de guerre civile : les paysans exigent la terre et la liberté et ne peuvent être bridés – si seulement ils peuvent l’être – que par un gouvernement bonapartiste capable de prodiguer sans vergogne, à toutes les classes, des promesses dont aucune ne sera tenue.
Ajoutez à cela les défaites militaires provoquées par une offensive aventureuse, avec son cortège de plus en plus nombreux de phrases sur le salut de la patrie (qui voilent en réalité le désir de sauver le programme impérialiste de la bourgeoisie), et vous obtiendrez un tableau complet de la situation politique et sociale qui caractérise le bonapartisme. (…)
Mais reconnaître l’inéluctabilité du bonapartisme, ce n’est nullement oublier l’inéluctabilité de sa faillite. (…)
Que le parti dise hautement et clairement au peuple la Vérité sans réticences, qu’il dise que nous assistons aux débuts du bonapartisme ; que le « nouveau » gouvernement Kerenski, Avksentiev (le ministre de l’Intérieur) et Cie n’est qu’un paravent derrière lequel se dissimulent les cadets contre-révolutionnaires et la clique militaire, véritables détenteurs du pouvoir ; que le peuple n’aura pas la paix, que les paysans n’auront pas la terre, que les ouvriers n’auront pas la journée de 8 heures, que les affamés n’auront pas de pain sans liquidation complète de la contre-révolution. Que le parti le dise, et le développement des événements montrera, à chacune de ses phases, que le parti a raison.
La Russie a traversé, à vive allure, une période pendant laquelle les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique eurent la confiance de la majorité du peuple. Dès à présent, la majorité des masses laborieuses commence à payer chèrement cette confiance.
Tout indique que les événements continuent à se dérouler à très vive allure et que le pays approche de la phase suivante pendant laquelle la majorité des travailleurs se verront obligés de confier leur sort au prolétariat révolutionnaire. Le prolétariat révolutionnaire prendra le pouvoir, commencera la révolution socialiste, ralliera autour d’elle, en dépit de toutes les difficultés et de tous les zigzags possibles du développement ultérieur, les prolétaires de tous les pays avancés et vaincra la guerre et le capitalisme. »
C’était annoncer très précisément ce qui allait survenir deux mois plus tard.

lundi 28 août 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 28 août 2017



Contre les attaques antiouvrières du gouvernement, mobilisons-nous le 12 septembre


« La France n’est pas un pays réformable », a déclaré Macron tout en précisant : « nous y parviendrons ».
Ce que gouvernement et patronat appellent « réformer » signifie s’en prendre à ce qui reste des lois qui protègent encore un peu les travailleurs et étaient le résultat des luttes passées de la classe ouvrière. Ce qu’ils présentent comme de la modernité, c’est le retour à l’exploitation d’avant ces combats.
Les gouvernements mènent la lutte de classe pour le compte du grand patronat. Mais ils l’enrobent toujours de mensonges sur la prétendue nécessaire « compétitivité », sur le prétendu « intérêt du pays »... comme si ouvriers et patrons étaient dans la même galère. Attaque après attaque, « réforme » après « réforme », l’exploitation s’aggrave, la condition ouvrière recule et la classe capitaliste s’enrichit.
Macron et son gouvernement sont allés vite en besogne pour le compte du grand patronat. En quelques semaines, ils ont décidé la hausse de la CSG, la baisse des APL, la diminution du nombre de contrats aidés, le gel du point d’indice des fonctionnaires, le rétablissement de leur jour de carence et surtout ils ont préparé le dynamitage du Code du travail.
Le contenu précis des ordonnances concernant cette loi sera rendu public le 31 août. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, assure qu’ « il n’y aura pas de casse sociale ». Il faut croire que cette ancienne DRH de plusieurs grands groupes industriels dont Danone sait mentir comme une arracheuse de dents.  Car l’essentiel de son projet a déjà été révélé par la loi d’habilitation préparant ses ordonnances. Quels que soient les détails à venir, c’est une offensive majeure contre les travailleurs.
En plus du temps de travail, les salaires seraient définis par accord d’entreprise. Les contrats de travail le seraient par des accords de branche. En faisant cela, le gouvernement veut émietter la classe ouvrière, isoler les travailleurs entreprise par entreprise pour les livrer au bon vouloir des patrons. Ceux-ci pourront encore plus imposer ce qu’ils voudront à leurs salariés.
Le projet gouvernemental contient aussi la généralisation des contrats de chantier qui existent déjà dans le bâtiment. Présentés comme des CDI, ces contrats sont établis pour une mission et peuvent être arrêtés quand le patron considère que celle-ci est finie. Le gouvernement prévoit aussi la facilitation des procédures des licenciements collectifs et individuels, le plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif et d’autres attaques encore.
Pénicaud a de l’expérience pour manœuvrer contre les travailleurs et elle a su trouver la complicité de représentants syndicaux.
La direction de la CFDT a joué son jeu. Déjà, durant la mobilisation contre la loi El Khomri, Laurent Berger avait été un défenseur de la loi proposée par le gouvernement. Il est resté de ce côté de la barrière. Pour Jean-Claude Mailly de FO, le retournement est complet. Lui qui avait appelé son syndicat à se mobiliser pendant cinq mois contre la première loi travail, s’est transformé en serviteur du projet actuel.
Quant aux dirigeants de la CGT, s’ils ont cautionné la manœuvre de la ministre du Travail en participant à toutes ses réunions qui ne servaient qu’à amuser la galerie et tromper les travailleurs, ils ont cependant appelé à une journée de mobilisation pour le mardi 12 septembre. Sud et la FSU s’y sont ralliés ainsi que des unions départementales et certaines fédérations FO. Cette journée de mobilisation est un point d’appui dont il faut se saisir.
Le gouvernement nous a déclaré la guerre et nous, travailleurs, ne pourrons esquiver le combat. Il y a aussi toutes les attaques patronales dans chaque entreprise. La journée du 12 septembre doit nous permettre d’exprimer collectivement nos intérêts de travailleurs, à commencer par dénoncer cette loi anti-ouvrière.
La presse parle de la chute vertigineuse de la popularité de Macron. Il n’y a rien d’étonnant vu sa politique antiouvrière. Mais le problème des travailleurs n’est pas la popularité d’un des serviteurs de la bourgeoisie, celle-ci en a plein de rechange. Le problème est de changer le rapport de force entre notre classe sociale et la classe capitaliste. Et seules des mobilisations massives et explosives des exploités derrière leurs propres intérêts y contribueront.

Argenteuil - jeunesse : dialogue imaginaire avec le jeune M.


Donner un sens à sa vie, un vrai

Le jeune M. n’est pas désagréable. Il est actif et enthousiaste. Il est certes un rien suffisant, mais s’il le veut, cela se corrige.
         Ce qui nous a donné envie de nous adresser à lui par l’intermédiaire de notre blog, c’est que ces jours derniers, sur Facebook, il recherchait une voiture pour se rendre au Touquet, au rassemblement des « jeunes LR » qui se tenait ce week-end, ce qui en dit long sur la fraternité qui règne dans ce mouvement qui ne semble pas soucieux d’organiser ce genre de chose. Il est vrai que ce rassemblement n’a de « jeunes » que de nom. Il est essentiellement un rendez-vous de rentrée pour les ténors adultes LR à qui il donne l’occasion de se montrer et de faire leur rentrée médiatique.
         Le jeune M. a bien sûr le droit d’avoir les opinions qu’il a et d’aller applaudir ses amis de cœur. Mais nous aimerions aussi qu’il se projette dans le futur…
         Que ce soit du côté du PS, ou de celui de LR, à Argenteuil comme ailleurs, on peut voir de très jeunes gens et de très jeunes filles rêver de faire "carrière" politique. On les voit dans l’ombre des ténors locaux de ces partis. Tôt ou tard, si les circonstances ne changent pas brutalement, ils peuvent effectivement rêver d’obtenir un poste de notable, pour les moins chanceux un accessit d’élu local, et pour ceux qui sauront le plus jouer des coudes, un poste de député, de sénateur, de ministre…
         Mais quand on  18-19 ans, est-ce là une perspective digne de ce nom pour donner un sens à sa vie ?
         Il n’y a pas des causes qui méritent autrement de se battre ? N’appartenons nous pas à une société mondiale à la dérive ? Le combat pour la transformer ne mérite-t-il pas que l’on y réfléchisse ?
         En tout cas, pour cela, il faut réfléchir, lire, aller à la rencontre des autres et de la connaissance. Bref se faire une idée, pour trouver sa voie, et vivre une vie digne d’être vécue. Quand on est jeune, tout est possible.
         Bien sûr, nous espérons que le jeune M. a trouvé une voiture, et qu’il trouvera… sa voie. Pour y parvenir, il faut avoir vraiment envie de la trouver, et ce n’est certes pas forcément facile. (Voir la discussion qui s'engage sur Facebook, très intéressante... si l'on peut dire. mon intitulé sur Facebook : Dom Mariette).




                                                       Mai 68 : deux jeunesses ?

ATSEM = super travailleuse polyvalente


Les Atsems reprennent le chemin des écoles. Voilà ce que nous avons trouvé sur une page Facebook d’une d’entre elle... En tout cas, bon courage.

Maman, c’est quoi une ATSEM ?

Ah et bien que je t'explique mon chéri, une ATSEM ?
Tu sais, c'est la dame qui aide la maîtresse...
 Et oui, le matin quand tu arrives à la garderie, elle est là pour t'accueillir, elle t'aide à enlever ton manteau et accrocher ton sac au porte manteau, elle te console si tu es un peu triste et te propose des activités en attendant que la classe commence.
 Elle compte les enfants qui vont à la cantine et à la garderie,.
 elle récupère les cahiers de correspondance dans les sacs à dos,
 elle anime les ateliers, elle t'aide quand tu n'as pas compris les consignes, elle t'encourage pour que tu travailles le mieux possible,
 elle t' accompagne quand tu te déplaces dans l'école, quand tu vas à la BCD ou à la salle de motricité,
 si tu te blesses dans la cour ou si tu as un petit souci parce que tu es arrivé trop tard aux toilettes, si tu as un petit chagrin, c'est elle qui vient à ton secours,
 si tu es malade, c'est elle qui m'appelle pour que je vienne te chercher et qui te garde en attendant que j'arrive,
 à midi, elle t'accompagne à la cantine, elle reste avec toi perdant le repas et s'assure que tu as assez à manger et à boire..
 elle assure la surveillance de la cour après la cantine,
 elle reste avec toi pendant la sieste, elle s'assure que tu as ton doudou et te raconte une histoire ou met de la musique pour que tu t'endormes,
 après la classe, c'est avec elle que tu prends ton goûter avant d'aller à la garderie,
Et puis elle fait plein d'autres choses, elle prépare les ateliers, les met en place, nettoie le matériel, les tables, elle frotte, elle balaie, elle passe la serpillière, elle découpe, colle dans les cahiers, parfois pour plusieurs classes, elle répond au téléphone, elle surveille la classe parfois quand la maîtresse lui demande, elle accompagne à la piscine, à la bibliothèque, elle s'occupe de la machine à laver le linge,
 elle nettoie les jeux et tout le matériel pédagogique, elle met en place les lits dans les dortoirs, veille à leur propreté,
 elle répond à mes questions quand je m’inquiète de savoir si la journée s'est bien passée, elle transmet des messages pour moi à la maîtresse quand je suis pressée,
 et il y a sûrement encore plein de choses que j'ai oubliées.
Et puis tu sais quand une ATSEM est absente, et oui parce que ça arrive parfois qu'une ATSEM tombe malade, et bien si sa copine n'est pas remplacée, et bien elle fait le travail de sa copine absente en plus de son travail, et quand on voit que vous êtes 30 dans ta classe, tu vois,
Une ATSEM ça fait beaucoup de choses, pour beaucoup d'enfants...
Et ça a plein de chefs une ATSEM : la directrice de l'école, la directrice du service à la Mairie, le coordinateur périscolaire, le référent périscolaire de territoire, et sûrement plein d'autres encore que je ne connais pas, tu vois une ATSEM, c'est trop forte !
Et en plus, à partir de la rentrée, les ATSEM  elles vont même voler dans les autres écoles où il n'y a pas assez d'ATSEM !
Tu vois, c'est çà une ATSEM, tu as compris ?
 Ah oui j'ai compris, une ATSEM c'est wonder woman et super girl réunies.

GM&S : les travailleurs toujours debout


Les travailleurs de GM&S sont de retour et continuent le combat

 


Jeudi 24 aout, ceux des travailleurs de GM&S rentrés de congé, ont organisé une opération escargot de la Souterraine à Guéret où ils ont rencontré à la préfecture les 4 députés de la Creuse et de la Haute Vienne.

"Ils nous ont écouté mais pas entendu" a déclaré un délégué. Les députés ont été unanimes pour dire qu'ils ne voyaient pas d'autres solutions que d'accepter les propositions du repreneur, ce qui revient à ce que 157 travailleurs soient laissés sur le carreau. La palme est revenue à Jean Baptiste Moreau, le député de la Creuse qui a déclaré ne pas être industriel , et en substance... ne pas avoir d'avis et donc faire confiance à GMD...

Les travailleurs de GM&S ont annoncé qu'ils continuent le combat et préparent de nouvelles actions pour la semaine qui suit. S'ils sont encore là, ils ne le doivent qu'à leur détermination, alors ils ont mille fois raison de continuer à se faire entendre !

FN : Mairie d’Hayange : Quand l’extrême-droite avance masquée derrière un masque animal qui lui va très bien


En tout cas, des gros bœufs racistes, ce qui n’est pas gentil pour les bovidés

 

                                           Le cochon, lui, n’a rien demandé

Afin d’attirer des artistes, la mairie Front National d’Hayange avait présenté sa fête du cochon comme une « fête automnale »…
Quand elles ont vu l’affiche « Fête du cochon », avec le sous-titre « Nos traditions d’abord », Caroline Loeb, Eve Angeli, Enzo Enzo et Ana Ka ont déprogrammé leur spectacle « Drôles de dames ».
Il ne s’agit pas en effet d’une aimable fête populaire, mais d’une manifestation d’exclusion dirigée contre les musulmans et les immigrés, à l’instar des « apéritifs saucisson » qui ont été lancés pas le site islamophobe « Riposte Laïque », pour lequel le marie FN d’Hayange ne cache pas ses sympathies.

Révolution russe de 1917 (26) Août-septembre 1917 : le putsch manqué de Kornilov


Août-septembre : le putsch manqué de Kornilov

Le général Kornilov, nommé par Kerenski à la tête des armées, se proclame sauveur de la Sainte Russie, veut instaurer sa dictature et en finir avec la révolution. Il lui faut pour cela écarter Kerenski. Ce dernier, sachant ce qui l’attend, ne voit d’autre issue que d’appeler à l’aide le prolétariat de la capitale et ses organisations, y compris le Parti bolchevique. Sans attendre, les marins de Cronstadt, qui avaient débarqué à Petrograd pour faire face aux redoutables cosaques de la Division sauvage, commencent par sortir de prison Trotsky et d’autres dirigeants du Parti bolchevique. En 48 heures, ceux-ci vont coordonner la grève générale et la mobilisation des soviets contre le coup d’État. Le journaliste anglais Albert Rhyss Williams le relate dans son livre-témoignage À travers la révolution russe :
« La bourgeoisie, soutenue par les Alliés et l’état-major, était également déterminée à continuer la guerre. Elle en attendait trois choses : 1° La guerre continuerait à leur donner d’énormes profits basés sur les contrats passés avec l’armée. 2° En cas de victoire, elle leur donnerait comme part de butin les Détroits et Constantinople. 3° Elle leur donnerait une chance d’écarter la demande la plus impérieuse des masses au sujet de la terre et des usines.
Ils pratiquaient la sagesse de Catherine la Grande, qui disait : « Pour sauver notre Empire de l’empire du peuple, le moyen est de déclarer une guerre et ainsi de substituer la passion nationale aux aspirations sociales. » Maintenant, les aspirations sociales des masses russes mettaient en danger le pouvoir bourgeois sur la terre et le capital. Mais, si la guerre continuait, le moment de rendre des comptes aux masses serait reculé. Les énergies absorbées par la guerre ne pourraient pas être employées à continuer la révolution. « Continuons la guerre jusqu’à la victoire » devenait le cri de ralliement de la bourgeoisie.
Mais le gouvernement de Kerenski ne pouvait pas contrôler les soldats. Ils ne répondaient plus à l’éloquence romantique de cet homme. La bourgeoisie chercha un homme d’armes. « La Russie doit avoir un homme énergique qui ne tolérera pas la folie révolutionnaire, mais qui gouvernera avec une main de fer, disaient-ils. Ayons un dictateur. »
Comme homme d’armes, ils choisirent le général Kornilov. À la conférence de Moscou, il avait gagné le cœur de la bourgeoisie en demandant une police de sang et de fer. De sa propre initiative, il avait introduit la peine de mort dans l’armée. Avec des mitrailleuses, il avait massacré des bataillons de soldats réfractaires et avait jeté leurs corps raidis dans les fossés. Il déclarait que seul un remède de cette énergie pouvait guérir les maladies de la Russie.
Le 9 septembre [27 août pour le calendrier russe d’alors – NdR], Kornilov publia la proclamation suivante : « Notre grand pays agonise sous la pression de la majorité bolchevique du soviet. Le gouvernement Kerenski agit en complet accord avec l’état-major allemand. Que ceux qui croient en Dieu et aux Églises prient le Seigneur de faire le miracle de sauver notre patrie. » Il retira du front soixante-dix mille hommes — beaucoup d’entre eux étaient des musulmans —, sa garde du corps turque, des cavaliers tartares et des montagnards circassiens. Les officiers jurèrent sur la garde de leurs épées que, lorsqu’ils auraient pris Petrograd, les socialistes athées seraient obligés d’achever la construction de la grande mosquée sous peine d’être fusillés. Avec des avions, des autos blindées anglaises et la Division sauvage assoiffée de sang, Kornilov s’avança sur Petrograd au nom de Dieu et d’Allah. Mais il ne prit pas la ville.
Au nom des soviets et de la révolution, les masses se levèrent comme un seul homme pour la défense de la capitale. Kornilov fut déclaré traître et hors la loi. Les arsenaux furent ouverts et des fusils mis entre les mains des ouvriers. Les gardes rouges circulèrent en patrouilles dans les rues, des tranchées furent creusées, des barricades élevées en hâte. Des socialistes musulmans se trouvaient dans les rangs de la Division sauvage. Au nom de Marx et de Mahomet, ils exhortèrent les montagnards à ne pas marcher contre la révolution. Leurs plaidoyers et leurs arguments prévalurent. Les forces de Kornilov fondirent et le dictateur fut fait prisonnier avant d’avoir tiré un coup de fusil. Les bourgeois furent accablés de voir que l’espoir de la contre-révolution tombait si facilement sous les coups de la révolution.
Les prolétaires se trouvaient encouragés dans la même mesure. Ils voyaient combien leurs forces et leurs unités avaient de puissance. Ils sentaient de nouveau quelle solidarité liait toutes les fractions des masses travailleuses. Les tranchées et l’usine s’acclamaient. Les soldats et les ouvriers n’oublièrent pas de rendre un tribut spécial aux marins pour le grand rôle qu’ils jouèrent dans l’affaire. »
La démonstration était faite : pour sauver la révolution, il faudrait rapidement en finir avec le pouvoir de la bourgeoisie, en concentrant le pouvoir dans les mains des ouvriers et des paysans pauvres.

dimanche 27 août 2017

Argenteuil : rentrée des classes, pardon de la lutte des classes


Une rentrée militante et combative

Nous avons tenu ce blog tout l’été, mais c’était tout de même les vacances. Avec le début de cette nouvelle semaine à cheval sur août et septembre, c’est la rentrée qui s’avance.
         Pour notre part, il y a toutes nos activités particulières autour de notre objectif fondamental : la renaissance d’un parti des travailleurs, communiste, révolutionnaire et internationaliste.
         Et en cette rentrée, il y aura le début de la mobilisation pour faire reculer le gouvernement sur son projet de s’attaquer un peu plus au Code du travail, par une nouvelle Loi travail 2 qu’il veut faire passer par Ordonnances.
         Localement, il y aura à apporter à nouveau notre soutien aux travailleurs de Semperit menacés de licenciement.
         Et il y aura aussi les initiatives pour que la population d’Argenteuil prenne conscience et s’oppose à un projet dit « Héloïse » totalement inutile. A ce propos, nous reproduisons ci-dessous la pétition mise au point naguère par le « Comité Jean Vilar » de défense du site actuel du complexe du même nom. Nous la ferons signer largement à partir de maintenant, à côté de toutes les initiatives des uns et des autres sur le sujet.
         Voilà. Bon courage à nous, à vous, bonne rentrée. DM 

« Rénovons Jean Vilar, salle des fêtes, publique, pour les Argenteuillais et leurs voisins
À l'attention : de M. le Maire d'Argenteuil, Mme la Présidente de la Boucle Nord
Les salles Jean Vilar et Pierre Dux, à la limite d'Argenteuil, Gennevilliers et Colombes, accueillent depuis des décennies de grandes manifestations, des événements associatifs, des spectacles, des forums. Elles sont au coeur de la vie sociale et culturelle.
La salle Jean Vilar a vieilli et demande une rénovation. Tout l'espace de l'île, pour les manifestations, la promenade ou le marché, devrait être ouvert sur la Seine. Il redeviendrait aussi agréable et attractif qu'il l'était à l'époque de Claude Monet.
L'état des finances de la Ville le permet, selon les déclarations du Maire ; le Territoire Boucle Nord, compétent pour les salles intercommunales, pourrait cofinancer ce projet.
Nous demandons au Maire et à la Présidente du Territoire de lancer cette rénovation, dans un cadre public, et de renoncer à vendre à un promoteur privé ce terrain au cœur de notre ville.