dimanche 30 juillet 2017

La mort d'Adama Traoré : on nous communique


On nous communique

 
Adama Traoré : comment continue de s’organiser l’impunité des gendarmes ! Publié le 29 juillet 2017  

Adama Traoré en 2016, comme Ali Ziri en 2009, sont morts d’asphyxie, les autopsies le confirment pour l’un et l’autre. Si l’asphyxie est due à des techniques d’immobilisation létales, les policiers et gendarmes sont coupables de leur mort, mais si elle est due à une décompensation (hypothétique) de leur cardiomégalie, c’est le non-lieu pour les forces de l’ordre ! Ce fut le cas pour Ali Ziri, qu’en sera t-il pour Adama Traoré ?

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Dans le cas d’Ali Ziri, c’est cette cause possible de l’asphyxie - la décompensation d’une cardiomégalie - qui a permis le non-lieu pour les policiers, puisqu’elle a invalidé la cause d’asphyxie par le pliage, comme cause directe de la mort.

Le même montage est en marche pour dégager la responsabilité des gendarmes de Beaumont.

Le Monde, 22 juillet 2017 :

"Un an après ce drame, qualifié de « bavure » policière par l’entourage et qui avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont et ses environs, une nouvelle expertise a confirmé récemment que le jeune homme était mort asphyxié, mais la cause de cette asphyxie (fragilité cardiaque ou compression thoracique lors de l’intervention des gendarmes) reste à établir."

(...)

C’est sur cette cardiomégalie que s’appuie le non-lieu définitif dans l’affaire Ali Ziri, écartant la mise en cause du pliage, technique d’immobilisation létale.

Espérons que cette même "cardiomégalie, cause potentielle de mort subite" ne servira pas d’alibi aux gendarmes de Beaumont, couvrant la pratique d’immobilisation par plaquage ventral avec appui dorsal, létale elle aussi.

Espérons que la formidable volonté de la famille Traoré, son exigence absolue de vérité et de justice, aboutira à la mise en examen et à la condamnation des gendarmes pour la mort d’Adama. L’exceptionnelle mobilisation du 22 juillet à Boyenval, en permet l’espoir.
 
                              E.L. membre du Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri.

Sida et brevets à profits


La santé des profits contre la santé des humains

 


La dernière conférence internationale sur le sida a souligné l’efficacité d’un médicament, le Truvada, qui agit à la fois comme traitement et en prévention.

Seulement ce médicament est aussi une manne pour la firme pharmaceutique qui le fabrique, car il est actuellement prescrit à près de 80 000 personnes. Selon l’association Aides, ce groupe serait en tractations secrètes avec les autorités sanitaires pour obtenir un allongement la durée de son brevet jusqu’en 2020, ce qui lui permettrait de garder le monopole sur le Truvada et du coup de maintenir son prix élevé en prétextant la nécessité de financer la recherche… La recherche du profit pour les actionnaires, c’est sûr !

Amazon, des profits au galop


Inégalités astronomiques

 


Fondateur et PDG d’Amazon, Jeff Bezos est devenu pendant quelques heures l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 90,5 milliards de dollars, devançant Bill Gates de quelques centaines de millions. Mais ce dernier a repris sa première place… grâce aux fluctuations de la Bourse.

Quant aux salariés d’Amazon, ils sont toujours aussi mal payés…

samedi 29 juillet 2017

Multiplex Bezons Argenteuil, prends l'oseille et tire-toi !


Jusqu’à mercredi, la parution des articles sur notre blog « lo argenteuil » qui nous tient tellement à cœur risque d’être perturbée, problèmes de connexion obligent. Nous arriverons peut-être à surmonter la difficulté, mais en tout cas, pas à l’heure habituelle. Dès mercredi soir, la connexion… avec vous redeviendra normale.

 

Leur cinéma continue

 

La Ville de Bezons vient finalement d’obtenir satisfaction pour son projet de multiplex dans le nouveau « cœur de ville » autour de la mairie. Après avoir été rejeté deux fois, il vient finalement d’être accepté par une commission départementale idoine. 5 salles qui s’ajouteront dans les années qui viennent aux 9 du multiplex « Héloïse » prévu à Argenteuil, à celles, existantes ou en projet, à Villeneuve la garenne, Epinay-sur-Seine, Nanterre, Montigny-lès-Cormeilles, et l’on en oublie sans doute… !
         On est très très loin de l’intérêt des spectateurs potentiels, de la culture, bref de l’intérêt social dans ces investissements coûteux. Non, l’intrigue est simple. Il y a des capitaux. Il faut investir. Si le taux de profit est atteint, qu’importe que les salles soient vides !
         Le Capital fait son cinéma, loin de la culture, loin des habitants, en collaboration avec des édiles mégalomanes, pour l’instant incontrôlés, et souvent de drôles d'acteurs, en tout cas en la matière.

Loi travail 2 Penicaud : opposer les exigences du monde du travail


Loi travail : face aux exigences du patronat, imposer celles des travailleurs

Jeudi 27 juillet, le Sénat devrait avoir voté la loi d’habilitation qui autorise le gouvernement à publier le 21 septembre les ordonnances qui modifieront de façon radicale le Code du travail.

 


La ministre du Travail, Muriel Penicaud, a tenu à repréciser que le gouvernement veut mettre fin au « droit du travail (…) conçu sur un modèle qui est celui de l’emploi à vie dans une grande entreprise industrielle ». Il faut toute la suffisance d’un serviteur du patronat pour oser sortir de telles énormités. Les patrons n’ont pas attendu Macron et ses ordonnances pour illustrer ce que signifie pour eux « l’emploi à vie » : jeter à la rue et transformer en chômeurs près de six millions de travailleurs, alors que la fortune des plus riches capitalistes a été multipliée par dix en 20 ans. À quoi il faut ajouter la précarité de millions de salariés.
Quant aux prétendues entraves aux licenciements, de quoi parle-t-on ? Il y a chaque année plus d’un million de licenciements, dits « individuels » pour l’immense majorité. Cela montre le peu d’obstacles auxquels se heurtent les patrons quand ils veulent se débarrasser de leurs salariés. Sans oublier les ruptures du contrat de travail dites « conventionnelles », qui permettent de se débarrasser d’un salarié sans procédure ni risque de contestation, et qui pour le dernier semestre ont dépassé les 200 000.
Le patronat veut revenir sur ce qu’il avait dû concéder à l’ensemble de la classe ouvrière dans le passé. Comme il a un sens aigu du rapport de force, il pense que le chômage de masse, l’absence de réactions massives et radicales du monde du travail dans la dernière période, peuvent lui permettre d’y arriver. Et la loi préparée par le gouvernement vise à l’aider.
Pour faire reculer la condition ouvrière, les patrons comptent sur ce qu’ils appellent le dialogue social. Et bon nombre de commentateurs ou même de dirigeants syndicalistes marchent dans la combine. Négocier dans ces conditions signifie négocier des reculs pour l’ensemble des travailleurs, car c’est négocier sur les revendications du patronat. Or, négocier un recul, et le qualifier d’avancée, est pire que de se le voir imposer. C’est encore plus démoralisant, car c’est accepter de considérer comme nécessaire la détérioration de son salaire, de ses conditions de vie et de travail.
Les attaques contenues dans la future loi travail font partie de cette offensive générale entreprise par le patronat. Il est nécessaire de se préparer à y riposter efficacement. Le piège est de prétendre « être réaliste » en se contentant, comme certains, de vouloir simplement essayer de minorer les effets des ordonnances. Par exemple en se satisfaisant du fait que les reculs voulus par le patronat soient négociés au niveau de la branche au lieu de l’être au niveau de l’entreprise. Mais un recul, qu’il soit négocié au niveau de la branche ou de l’entreprise, une fois conclu, reste un recul pour les salariés. C’est le cas, par exemple, du dernier accord de branche des 150 000 salariés de l’habillement qui autorise désormais tous les patrons à imposer le travail du dimanche.
Comme le patronat et le gouvernement le montrent, tout dépend du rapport de force entre le monde du travail d’une part, les capitalistes et leur gouvernement d’autre part. C’est bien pourquoi seule la mobilisation des travailleurs, les 30 millions de salariés, fixes, précaires, privés d’emploi ou agents des services publics, sera capable d’inverser le cours des choses, le jour où ils se mettront en mouvement pour leurs propres intérêts. Pour en finir avec des années et des années de reculs et d’attaques patronales, il faut remettre en avant les exigences du monde du travail.

                                                           Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2556)

Incendies dans le sud, des hélicoptères en nombre à portée de main, mais...


Contre une guerre bien réelle, personne ou presque.

 
 
Là où les feux de forêt sont les plus graves, il existe, du côté de Marseille, une usine capable de mettre au point et de construire en nombre des hélicoptères capables de voler de jour et de nuit, au ras du sol ou en altitude, capables d’emporter des charges lourdes, etc.
Mais tous ces hélicoptères sont en priorité destinés à l’armée chargée de défendre en Afrique ou au Moyen-Orient les mines, le pétrole et les richesses de la bourgeoisie française.
          Seuls quelques modèles anciens d’hélicoptères sont attribués à un combat bien réel, celui contre les feux de forêt qui ravagent périodiquement des milliers d’hectares. Défendre la population contre un risque bien présent, bien réel, cela n’intéresse pas les dirigeants qui préfèrent endosser la tenue de “chef de guerre”.

Neymar, capitalisme foot, capitalisme fou


le système fou d’un monde fou



 

Neymar, le footballeur vedette qui joue actuellement au Football-club de Barcelone viendra ou ne viendra pas au Paris-Saint-Germain ? Une certitude : le coût du transfert potentiel qui, entre l’indemnité de transfert, le salaire, le bonus et la prime à la signature, atteindrait au moins 352 millions d’euros. Et les sponsors du PSG escomptent bien un retour sur investissement...
Une telle somme représente l’équivalent des salaires et cotisations versés à 12 000 personnes pendant un an. C’est l’équivalent de ce que le gouvernement espère économiser chaque année en rognant l’aide au logement de 5 euros mensuels versée à 6,5 millions de Français. Et si, comme il en est question, le montant total du transfert est de 500 millions d'euros, il atteindra quasiment le PIB des Comores, qui compte 825 000 habitants.
C’est ça, leur loi du marché. Une loi folle pour un système en folie.

Mexique, Afrique, Europe, les frontières de la mort


Frontière mexicaine : le mur de la honte, le désert de la mort

Pour atteindre la citadelle Europe, les migrants doivent, pour beaucoup, prendre la mer dans des conditions dramatiques. De l’autre côté de l’Atlantique, c’est le désert qu’ils doivent traverser pour atteindre les États-Unis. Beaucoup y laissent la vie.
On vient ainsi de retrouver neuf morts dans une remorque à San Antonio, à 200 km de la frontière mexicaine, et trente autres passagers ont été hospitalisés. Deux enfants voyageaient également dans ce camion de la mort. La climatisation était en panne : les températures ont atteint jusqu’à 65°C.
Selon le chef de la police locale, « cela se produit tout le temps ». En effet, le mois dernier, une douzaine de migrants ont été abandonnés et bloqués dans un camion pendant douze heures à Houston, avant que quelqu’un ne s’en aperçoive. Il y a quatorze ans, 19 migrants avaient perdu la vie dans des circonstances similaires, toujours au Texas.
Des centaines de milliers de personnes venues du Mexique et d’Amérique centrale tentent chaque année d’entrer clandestinement aux États-Unis. Certains passent la frontière pour la première fois. D’autres en sont à leur deuxième, troisième passage ou plus, au fil des expulsions. Car, comme son prédécesseur, Obama, qui avait reconduit plus de trois millions de sans-papiers à la frontière, Trump expulse à tour de bras.
À propos des victimes de San Antonio, le directeur de l’immigration et des douanes menace : « Le terrible crime découvert le nuit dernière est un vif rappel de la raison pour laquelle les responsables de réseaux de trafics d’êtres humains doivent être poursuivis. » Gageons que ce fonctionnaire ne remontera pas la filière jusqu’à ceux qui, par leur politique, nourrissent ces réseaux : les chefs d’État qui décident de fermer les frontières et de rendre l’immigration illégale, et qui expulsent des gens qui n’avaient commis d’autre crime que vouloir mieux vivre.

                                            Line Kovic (Lutte ouvrière n°2556)