Frontière
mexicaine : le mur de la honte, le désert de la mort
Pour atteindre la citadelle
Europe, les migrants doivent, pour beaucoup, prendre la mer dans des conditions
dramatiques. De l’autre côté de l’Atlantique, c’est le désert qu’ils doivent traverser
pour atteindre les États-Unis. Beaucoup y laissent la vie.
On vient ainsi de retrouver neuf
morts dans une remorque à San Antonio, à 200 km de la frontière mexicaine, et
trente autres passagers ont été hospitalisés. Deux enfants voyageaient également
dans ce camion de la mort. La climatisation était en panne : les températures
ont atteint jusqu’à 65°C.
Selon le chef de la police
locale, « cela se produit tout le temps ». En effet, le mois dernier,
une douzaine de migrants ont été abandonnés et bloqués dans un camion pendant
douze heures à Houston, avant que quelqu’un ne s’en aperçoive. Il y a quatorze
ans, 19 migrants avaient perdu la vie dans des circonstances similaires,
toujours au Texas.
Des centaines de milliers de
personnes venues du Mexique et d’Amérique centrale tentent chaque année
d’entrer clandestinement aux États-Unis. Certains passent la frontière pour la
première fois. D’autres en sont à leur deuxième, troisième passage ou plus, au
fil des expulsions. Car, comme son prédécesseur, Obama, qui avait reconduit
plus de trois millions de sans-papiers à la frontière, Trump expulse à tour de
bras.
À propos des victimes de San
Antonio, le directeur de l’immigration et des douanes menace : « Le terrible
crime découvert le nuit dernière est un vif rappel de la raison pour laquelle
les responsables de réseaux de trafics d’êtres humains doivent être poursuivis.
» Gageons que ce fonctionnaire ne remontera pas la filière jusqu’à ceux
qui, par leur politique, nourrissent ces réseaux : les chefs d’État qui
décident de fermer les frontières et de rendre l’immigration illégale, et qui
expulsent des gens qui n’avaient commis d’autre crime que vouloir mieux vivre.
Line
Kovic (Lutte ouvrière n°2556)
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