Après le
premier tour des élections législatives
Communiqué
11/06/2017
À en juger par les résultats du premier
tour de ces élections législatives, Macron s’achemine vers une écrasante
majorité à l’Assemblée nationale. Le système électoral est ainsi fait qu’il
aura une majorité parlementaire à sa botte avec 24 % de votants seulement en sa
faveur au premier tour de la présidentielle, 18 % des inscrits et avec une
abstention record à ce premier tour des législatives !
Macron aura donc réussi à créer
une nouvelle configuration politique qui remplace les grands partis
déconsidérés de l’alternance gauche-droite, en recyclant au passage un certain
nombre de politiciens blanchis sous le harnais parlementaire. Il aura réussi à
procurer à la bourgeoisie une équipe rafraîchie pour gérer ses affaires
politiques.
Sa personne comme son
gouvernement incarnent avec arrogance les intérêts de la France possédante. Ils
sont des ennemis déclarés des travailleurs et applaudis comme tels par les
bien-pensants. Leur plan de « réforme du travail » est une déclaration de
guerre aux salariés.
Quelques voix parmi les
porte-parole politiques de la bourgeoisie les plus lucides commencent cependant
à s’inquiéter de l’ampleur annoncée de sa victoire aux législatives. Une
opposition parlementaire trop minoritaire ou trop jugulée n’est pas à même
d’entretenir l’illusion d’un contrepoids sur l’exécutif et, par là même, de
canaliser et d’atténuer les mécontentements en tentant de les transformer en
palabres parlementaires.
Les classes populaires frappées
par les mesures prises en faveur de la grande bourgeoisie, les travailleurs en
premier lieu, en tireront plus facilement la conclusion qu’il n’y a rien à
espérer du côté de ce moulin à paroles qu’est l’Assemblée, si visiblement sans
pouvoir. Il y a là le risque pour la bourgeoisie que l’opposition s’exprime
ailleurs : dans la rue, dans les quartiers populaires, dans les entreprises.
C’est dans cette perspective que
les résultats des candidats Lutte Ouvrière « Faire entendre le camp des
travailleurs », pour modestes qu’ils soient, représentent un espoir.
Lutte ouvrière ayant présenté des
candidats dans la quasi-totalité des circonscriptions, le courant qui se place
du point de vue des intérêts matériels et politiques du monde du travail a pu
manifester sa présence partout dans le pays.
Tout en remerciant les
travailleurs, les chômeurs, les retraités qui, en votant pour nos candidats,
ont voulu affirmer leur appartenance au camp des travailleurs, nous les
appelons à continuer à exprimer leurs convictions, les affermir, les propager.
La conscience de faire partie de la classe des exploités aux intérêts fondamentalement
opposés à ceux des exploiteurs est essentielle pour survivre dans cette jungle
qu’est la société capitaliste.
C’est parce qu’il se place
résolument sur le terrain de la conscience de classe que notre courant pourra
et devra trouver, lors des réactions inévitables du monde du travail,
l’influence qu’il ne peut pas gagner sur le seul terrain électoral.
Pour la grande bourgeoisie, les
partis qui ont l’ambition de gérer ses affaires politiques ne sont
qu’accessoires. Elle peut les garder, s’en détourner ou les rejeter lorsqu’ils
sont trop usés. Sa mainmise sur la société, elle la doit à ses capitaux.
La force de la classe ouvrière ne
peut, en revanche, se déployer que collectivement. Elle a besoin d’un parti qui
incarne sa conscience de classe et qui représente résolument, en toutes
circonstances, ses intérêts politiques. Rejoignez-nous pour reconstruire un
parti communiste révolutionnaire, indispensable pour se défendre au jour le
jour, irremplaçable pour mettre fin à la dictature du grand capital sur la
société et à l’exploitation !
Nathalie
ARTHAUD