mardi 17 novembre 2015

AB Habitat au coeur du conseil municipal d'Argenteuil



Motion au sujet de l’avenir d’AB-Habitat

Un amour fou pour les personnels et les locataires


C’est à un grand moment que l’on a assisté au sujet de la motion proposée sur l’avenir d’AB-Habitat. Avec ce vote, il s’agissait de contrer, auprès du préfet qui doit choisir l’avenir de l’office HLM dans les jours qui viennent, le projet de « coopérative » des dirigeants actuels d’ABH.
         Toute l’argumentation de G. Mothron complétée par P. Métézeau tournait autour du sujet de la défense des locataires et des personnels qui ne devraient voir que des avantages dans leur projet d’un rattachement gratuit de l’Office à un autre office public d’HLM, Val d’Oise Habitat en particulier.
         Le passé de G. Mothron à la tête d’ABH n’a pas spécialement illustré son empathie ni à l’égard des locataires ni à celui des personnels. Son mandat précédent fut marqué par des hausses de loyers record, et nous ne reviendrons pas sur sa « délicatesse » à l’encontre des locataires de la cité Joliot-Curie. Quant aux personnels, le traitement qu’il inflige depuis un an et demi aux personnels de la commune eux-mêmes donne une idée des limites de son amour des travailleurs !
         Quelle soit la solution choisie, il y a fort à penser que ni l’une ni l’autre des solutions concernant la suite de l’histoire d’AB Habitat n’est sans risque pour les personnels comme pour les locataires.
         Mais il faut seulement rappeler une nouvelle fois, que ce sont des rivalités politiciennes qui sont au cœur de cet imbroglio, et que c’est par le choix précipité de liquider l’Agglomération opéré par le maire actuel que le scandale de la fin d’AB Habitat est arrivé.


Des arguments certes, mais seulement lorsqu’ils les arrangent

Il a fallu que Xavier Péricat mette son grain de sel à propos de ce point, en appelant à la démocratie pour l’approuver. Selon lui, l’avantage des offices publics est que leur conseil d’administration est en partie composé de représentants des communes concernées, des conseillers municipaux en l’occurrence. Pour M. Péricat c’est une garantie.
         Celui aime la démocratie quand ça l’arrange, car, tout de même, il s’est tu quand, au lendemain même des élections municipales, son équipe décidait de liquider une agglomération pour laquelle, quelques jours plus tôt, les électeurs avaient élu les conseillers communautaires !

lundi 16 novembre 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 16 novembre 2015


Quand la barbarie du monde nous rattrape

Au moins 129 morts et plus de 300 blessés ; les terroristes qui ont frappé vendredi soir ont tué froidement et méthodiquement le plus de femmes et d’hommes qu’ils ont pu : ceux qui étaient en terrasse, les spectateurs du Bataclan, ceux qui se trouvaient au Stade de France.

Ils ont tué indistinctement, au hasard, pour terroriser. Face à un tel déferlement de barbarie, on ne peut être que saisi d’horreur. Rien ne peut justifier de telles tueries. Ces actes viennent d’ennemis de toute l’humanité et par conséquent d’ennemis des travailleurs.   

Alors que nous sommes tous bouleversés, les principaux dirigeants profitent de cette émotion pour que l’on se taise et se range derrière leur politique. Lundi après-midi, toute la classe politique s’est solennellement réunie en Congrès pour en appeler à l’unité nationale derrière elle. La veille, Hollande avait reçu Sarkozy et Le Pen à l’Élysée.

Ils nous parlent d’unité, mais est-ce que la droite et le FN vont cesser leur surenchère nauséabonde contre les musulmans et les étrangers ? Est-ce que le gouvernement mettra fin à ce climat de méfiance généralisée ? Bien sûr que non ! Avec l’état d’urgence et le durcissement des mesures policières, il faut s’attendre à la multiplication des contrôles au faciès et à la suspicion généralisée qui fera le lit des pires racistes.

Pour Hollande, Sarkozy et Marine Le Pen, « l’unité nationale » consiste à s’unir derrière eux pour faire la guerre. Même si la droite et le FN critiquent la politique de Hollande qui serait encore trop laxiste, ils nous ordonnent tous de faire bloc derrière l’État et de soutenir l’effort de guerre, d’accepter l’état d’urgence et la limitation des libertés. Et si on ne soutient pas cette voie guerrière, c’est qu’on est avec les djihadistes, accusent-ils !

Eh bien, ne nous laissons pas impressionner par ce genre de chantage ! Il faut dénoncer ET les terroristes, ET les responsabilités de l’État français.

Les djihadistes de Daech exercent une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu’ils dominent. Ils rackettent les populations, les forcent à vivre selon des préceptes moyenâgeux, réduisent les femmes en esclavage et liquident ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs victimes sont autant musulmanes que chrétiennes, preuve s’il en fallait qu’il ne s’agit ni d’un « choc des civilisations » ni « d’une guerre de religions » mais d’une lutte pour le pouvoir et pour les richesses de la région. 

Mais ces monstres ne sont pas sortis de rien. Pour maintenir leur domination dans cette région du Moyen-Orient qu’ils avaient colonisée, les dirigeants des pays impérialistes n’ont jamais hésité à s’appuyer sur les pires régimes, sur des dictatures moyenâgeuses comme l’Arabie saoudite ou sur l’État d’Israël qui opprime le peuple palestinien.

Et lorsque cela les arrangeait, ils ont armé des groupes et manœuvré pour faire naître des oppositions. En Irak, les États-Unis ont renversé Saddam Hussein, détruit son armée et mis en place un régime qui a exclu les sunnites. On retrouve aujourd’hui ces derniers à la tête de Daech.

Les grandes puissances ont déclenché la « guerre contre le terrorisme » il y a 14 ans, après l’attentat du World Trade Center. À l’époque, il y avait un ou deux foyers terroristes. Aujourd’hui, il y en a des dizaines. Loin d’éradiquer le terrorisme, ces interventions impérialistes les nourrissent.

Il y a un mois, des terroristes frappaient en Turquie, faisant 97 morts. Il y a quinze jours, un avion russe se crashait sur le Sinaï : 224 morts. Jeudi dernier, à Beyrouth, une bombe a fauché 43 personnes. Quant à la guerre en Syrie, elle a déjà fait 250 000 morts. Alors, non, la barbarie n’est pas montée d’un cran depuis qu’elle a frappé Paris, elle nous a rattrapés.

La France ne peut pas être un îlot de sécurité et de paix dans un océan de misère et de guerres. Un monde où 67 familles possèdent l’équivalent de ce qu’ont, pour survivre, 3,5 milliards d’êtres humains, un monde où l’Afrique et le Moyen-Orient sont des eldorados convoités par les capitalistes mais des enfers pour leurs populations, ne peut qu’engendrer des monstruosités. On ne s’en débarrassera qu’en prenant le mal à la racine, c’est-à-dire à la domination de ce système économique fou.

Alors, ne nous laissons pas enrôler dans cette union sacrée des impérialistes ! Ne laissons ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, parler en notre nom ! Il est vital que nous, les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre cette minorité qui nous exploite et plonge le monde dans la barbarie.

Prolétaires de tous les pays, "le camp des travailleurs"



« Le camp des travailleurs » ?

Une lectrice de notre communiqué (voir « articles plus anciens ») sur les évènements dramatiques de ce vendredi nous reproche d’utiliser à propos des assassins l’expression « ce sont des ennemis de tous les travailleurs ». Pour elle, que faisons-nous « des étudiants, retraités, enfants, chômeurs,…, qui n’entrent pas dans la catégorie des « travailleurs ».
         Que cette lectrice considère le mot « travailleurs » comme concernant uniquement ceux qui « travaillent » c’est son affaire. Pour nous les communistes internationalistes, le monde du travail comprend tout ce qu’elle indique : les travailleurs actifs et retraités, qu’ils aient une carte d’identité ou pas, les chômeurs,… Cela s’appelle le « monde du travail ». Et dans cette société capitaliste, il y a deux camps, celui du capital, et celui des travailleurs.
         C’est de ce point de vue que nous combattons et que nous nous exprimons. Du point de vue d’une « classe » que nous continuons à penser être la seule capable de donner une issue, à l’échelle planétaire, à l’impasse du capitalisme qui est celle de toute l’humanité.
         Et s’exprimer du point de vue de cette classe, nous sommes bien malheureusement les seuls à le faire. DM

Conseil municipal d'Argenteuil de ce 16 novembre 2015



Pour la publicité directe maintenue des débats !

Le conseil municipal d’Argenteuil est maintenu ce soir à 19 heures. Mais il aura lieu à huis-clos, sans la possibilité donc pour les habitants d’y assister physiquement, en spectateurs, dans les tribunes. Seuls ceux qui regarderont internet pourront suivre les débats, si débats il y a.
         Le maire d’Argenteuil prend le prétexte de la sécurité pour procéder de cette façon. Nous considérons que ce n’est pas sérieux. Le contrôle aux entrées pouvait être renforcé, mais pourquoi le « huis-clos » ?
         Il n’y a pas de huis clos pour tous les travailleurs qui vont aller travailler aujourd’hui, se déplacer dans les transports collectifs, pour certains avec la crainte et le moral sur les chaussettes.
         Par ce « huis-clos », ce n’est pas un bel exemple qui est donné.