Élections
régionales : le gouvernement craint une gifle ? Il la mérite !
Le gouvernement a annulé les
impôts locaux pour les retraités modestes qui en étaient exonérés jusque-là. À
entendre certains, ce geste serait presque la preuve qu’il est de gauche !
Mais
si l’on en croit les explications du gouvernement – il aurait
« oublié » cette année de neutraliser l’effet de la suppression de la
demi-part des veufs sur le calcul du revenu fiscal de référence décidée en 2008
sous Sarkozy –, c’est plutôt la preuve de sa nullité ! Car, à un mois
des élections régionales et pour un gouvernement qui s’est engagé à une
« pause fiscale », cela ne pouvait pas plus mal tomber.
Cette
affaire est surtout révélatrice de la continuité politique entre la gauche et
la droite. Car Hollande aurait pu annuler purement et simplement l’ignominie de
Fillon. Non seulement il ne l’a pas fait, mais il en a même rajouté une couche
en fiscalisant la majoration pour les couples ayant élevé trois enfants.
Quant
à cette décision électoraliste, elle n’annule même pas toutes les conséquences
de la réforme Sarkozy. En effet, si le gouvernement promet d’exonérer ceux qui
sont nouvellement imposables, il ne parle pas des 650 000 autres dont les
taxes ont augmenté. Ces retraités ont vu aussi augmenter leur CSG, de 500 euros
en moyenne, et surtout ils ont perdu toute une série d’aides sociales, toutes
choses que le gouvernement ne compte pas réparer
Hollande
a entériné et aggravé toutes les mesures anti-ouvrières de Sarkozy, que ce soit
sur les impôts, les retraites, le temps de travail ou les droits ouvriers.
Et
on l’a vu avec Air France, ils ont tous condamné le coup de colère des
salariés. Cela a été « gauche-droite-FN même combat » contre les
travailleurs. Même aujourd’hui, alors qu’Air France a annoncé avoir réalisé 500
millions de bénéfices nets au troisième trimestre, le gouvernement
intervient-il pour refuser le plan de licenciements ? Non, il continue de
soutenir la direction et ses mensonges sur les difficultés de la
compagnie !
Et
que dire du dernier accord sur les retraites complémentaires qui acte de fait
le départ à la retraite pleine à 63 ans ? Le gouvernement ose faire passer
ce recul pour « une liberté ». « Chacun aura le choix »,
prétend-il. Ceux qui veulent travailler plus longtemps pour toucher une
retraite entière le pourront, et ceux qui voudront partir à 62 ans aussi.
Comme
si cela pouvait être des choix pour les salariés ! Comme si les
travailleurs n'étaient pas acculés à travailler toujours et encore pour pouvoir
boucler les fins de mois ! Comme s'ils n'étaient pas soumis aux pressions
patronales et usés par le travail !
Hollande,
Sarkozy et Valls se retrouvent dans le même cynisme, la même arrogance et le
même mépris de classe. Alors, oui, les classes populaires ont bien des raisons
de se détourner du Parti socialiste !
Les
élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre. Le PS fait mine de
s’inquiéter que cet écœurement fasse le lit de l’abstention et du Front
national, mais il est le premier responsable de ce que nombre de travailleurs
se sentent perdus et déboussolés. Les électeurs des classes populaires ont
fondé leurs espoirs tantôt sur la droite, tantôt sur la gauche pour se rendre
compte que c’était « bonnet blanc et blanc bonnet ». Aujourd’hui il
en est qui se raccrochent à une nouvelle tromperie, celle du Front national.
Car
croire que le FN changera quoi que ce soit pour les classes populaires est une
nouvelle forme d’illusion en pire. C’est une illusion qui détourne les
travailleurs du combat qu’ils ont à mener contre le grand patronat. C’est une
illusion d’autant plus dangereuse pour les travailleurs qu’elle porte le poison
de la division entre les exploités.
Combattre
l’influence des Le Pen dans les milieux populaires et combattre la politique
anti-ouvrière du gouvernement ne doivent faire qu’un.
C'est
en dénonçant la politique de Hollande et l'usurpation qu’il fait du mot
« socialiste », c’est en défendant une politique de classe que les
travailleurs retrouveront des perspectives. Il faut que tous ceux qui se sont
reconnus dans la colère des salariés d’Air France puissent l’exprimer. Il faut
que tous ceux qui veulent montrer qu’il existe une opposition ouvrière au
gouvernement puissent le faire.
Ce sera le sens des listes que
Lutte ouvrière présentera dans ces élections régionales. Le vote pour les
listes « Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs »
sera sans ambiguïté. Ce sera un vote de classe qui affirmera la nécessité pour
les travailleurs de se battre pour leur peau contre le patronat et tous les
partis à ses ordres.