lundi 6 octobre 2014

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du 6.10.14.




Le Mondial de l’automobile et l’envers du décor

Le salon de l’automobile a ouvert ses portes le week-end dernier à Paris. Comme toujours, les constructeurs ont soigné la vitrine. Pour vendre du rêve, ils s’y connaissent ! Et comme toujours, ils se garderont de parler de l’envers du décor fait d’une exploitation de plus en plus féroce.
Exploitation qui a conduit en août dernier à l’accident mortel d’un ouvrier à l’usine Renault de Flins. Cet ouvrier intérimaire employé par une entreprise sous-traitante s’est retrouvé à travailler à douze mètres de haut sans sécurité et a chuté dans le vide. Une mission de deux semaines, « sans danger », lui avait-on indiqué sur le contrat !
Il y a quinze jours, à l’usine Toyota d’Onnaing, la même logique rapace a conduit au licenciement d’une intérimaire qui a eu le malheur de dire à son chef qu’elle était enceinte. Le soir même, sa société d’intérim a mis fin à sa mission de six mois.
Ce sont là deux cas extrêmes de l’exploitation. Mais c’est cette même exploitation quotidienne qui est faite d’intimidations, de sanctions arbitraires, de menaces de licenciement et d’aggravation des cadences, qui pèse sur tous.
C’est vrai dans l’automobile, c’est vrai dans le privé comme dans le public, dans l’industrie comme dans les services. Alors, de la Poste aux assurances en passant par les hôpitaux, chaque travailleur peut se reconnaître dans ce qui est à l’œuvre dans l’automobile.
Partout en France, le patronat de l’automobile supprime des postes, fait retomber le travail sur les salariés restants avec des cadences insoutenables qui usent avant l’âge. Les constructeurs n’ont pas de mal à remplir leur quota de salariés handicapés puisqu’ils les produisent en même temps que les voitures !
Partout, ils ont imposé la précarité. En production, il est de plus en plus fréquent que la moitié des ouvriers soient des intérimaires. Il en va de même pour les bureaux et les services, de plus en plus sous-traités à des margoulins. Le patronat a rendu précaires jusqu’aux embauchés en CDI, puisqu’en cas de refus de changements d’horaires ou de mutation, ils risquent la porte.
Et il s’agit toujours de travailler plus, pour être payé moins. Avec, d’un côté, un temps de travail rallongé par la suppression de jours de congés ou la diminution des pauses et, de l’autre, des salaires gelés, des primes amputées ou supprimées.
Au point que même ceux qui passent leur vie à fabriquer des voitures ne peuvent pas s’en acheter une neuve sans s’endetter sur des années !
Toutes ces attaques sont menées au prétexte de la compétitivité et de la crise. Mais elles ont bon dos ! La bourgeoisie et les grands actionnaires n’y ont pas laissé un euro quand des dizaines de milliers de travailleurs de l’automobile ont perdu ce qu’ils avaient de plus vital : leur emploi.
Même la famille Peugeot, dont le groupe était soi-disant en « difficulté », a engrangé 100 millions d’euros lors de la dernière opération boursière.
Quant aux actionnaires de Renault, ils se seront partagé un milliard de dividendes au titre des bénéfices de 2012 et 2013 quand la direction n’a pas trouvé un centime pour les travailleurs. Et si les ouvriers des usines Toyota s’enfoncent dans les impayés, ses actionnaires, eux, se répartiront les plus de 13 milliards de dollars de bénéfices !
Non contents de préserver leurs profits sur le dos des travailleurs, les constructeurs ont aussi profité de la crise pour demander des aides publiques. Et ils ont été servis, aussi bien par la droite que par la gauche. Rien qu’en crédit d’impôt compétitivité emploi, Peugeot touchera 140 millions.
Le grand patronat de l’automobile est arrosé de milliards alors qu’il fait partie des plus grands licencieurs du pays et qu’il sème le chômage et la désolation dans tout le pays !
Ce qui se passe dans l’automobile est une illustration de la rapacité patronale et de la complicité du gouvernement que l’on retrouve dans nombre de secteurs. Et ce n’est pas là qu’un mauvais moment à passer pour les travailleurs, cela continuera si nous les laissons faire.
En visitant le salon de l’automobile, Valls a déclaré qu’« il faut être fier de l’industrie automobile française  ». Les travailleurs peuvent être fiers, oui, de ce qu’ils produisent collectivement. Mais de quoi Valls peut-il être fier, si ce n’est d’enrichir le patronat à coups de milliards ? De quoi ce grand patronat exploiteur peut-il se vanter, si ce n’est de vivre de la sueur des ouvriers ?
Ce sont les travailleurs qui produisent tout dans cette société. C’est fort de cette conscience qu’il faut combattre le chantage patronal et refuser, dans l’automobile comme ailleurs, de subir les conséquences d’une économie aussi injuste que folle.

Atos : nouvelles des grandes manoeuvres et autre monopoly



Une question orale de Lutte Ouvrière lors du dernier conseil municipal de Bezons suite au rachat de Bull par Atos :

L’entreprise ATOS qui emploie plus de 4000 personnes sur le site qu’elle possède à Bezons, en bord de Seine, vient de racheter pour plus de 600 millions d’Euros, l’entreprise Bull. C’est cela que les capitalistes appellent un « investissement ». En fait, ATOS achète une entité qui existe depuis plus longtemps qu’elle…mais ne créé rien de nouveau. C’est peut-être un joli coup dans le Monopoly géant auquel jouent les actionnaires mais il existe bien des raisons de s’inquiéter pour l’emploi. J’imagine bien que le PDG d’ATOS n’a pas demandé l’avis du maire de Bezons pour effectuer une telle transaction, mais la municipalité a-t-elle plus d’informations sur l’avenir de l’emploi sur le site ?

Le maire a répondu avoir été averti par les services de la surveillance du territoire, de la possibilité d'une manifestation de salariés d'ATOS qui s'opposeraient à une autre restructuration : la vente d'un service d'ATOS à Manpower.

Sur ce dernier point, on nous communique :

Atos vends son activité support à Manpower : 900 salariés sur le départ !
2 Octobre 2014 , Rédigé par cgtbezons
L'annonce a été faite par Mr Jean- Michel ESTRADE, DRH France : le groupe MANPOWER a effectué une « manifestation d’intérêt » auprès d’Atos dans le but de racheter son activité WSDS via sa filiale PROSERVIA.
Plus de 900 salariés Atos Infogérance et A2B sont concernés, essentiellement des collègues dont le coeur de métier est le support sur site ou le helpdesk.
Depuis plusieurs années, la CGT dénonce le manque d’investissement de la direction pour cette population de salariés « sensibles ».
Nous avons aussi à plusieurs reprises dénoncé le manque de dynamisme commercial dans ce secteur, la carence de formations proposées, l’augmentation des sanctions disciplinaires, ainsi que le nombre de départs dits « à l’amiable ».
En 2010, Atos et Manpower avaient déjà négocié la vente de cette activité, le projet avait capoté.
Tous ces points sont des signes que la direction préparait son coup depuis longtemps. Cette même direction qui continue encore aujourd’hui de répéter que cette activité est peu rentable…
Quant à l’avenir, nous ne pouvons que nous montrer prudents. Nos dirigeants vont nous vendre du rêve; mais sur le plan social, PROSERVIA n’a pas une bonne réputation, c’est peu dire !
Une fois encore, la direction du groupe tout à la recherche de la maximisation des profits et de sa rémunération, oublie que pour rester sur une activité, il faut aussi investir. Cette direction préfère jouer au meccano, acheter et vendre des activités.

Culture à Argenteuil : des nuages



La culture et la connaissance, une priorité pourtant

La manifestation théâtrale « Argenteuil en compagnie » n’aurait pas lieu en 2015. Sa suspension pour cette année-là ne serait que provisoire.
         Si l’on ajoute à cela, le fait que la subvention de l’association du cinéma indépendant ADCI vient d’être réduite de moitié, que deux employés de la bibliothèque Aragon ne sont toujours pas remplacés, que l’on ne connaît pas trop l’avenir de la localisation de l’atelier artistique du 5 « Atelier du 5 », on peut dire qu’il y a de quoi être inquiets pour la culture à Argenteuil.
         Ce devrait-être pourtant une priorité.
         Bon, c’est vrai la « fête des vendanges » a été maintenue !