Le président des patrons a parlé !
Débarqué
dans l’affaire syrienne par les Américains et les Russes, Hollande s’est
rabattu, dimanche soir, sur une interview de Claire Chazal. Il a ainsi pu
faire, longuement, son auto-promotion de chef de guerre. Outre que l’accord
signé entre les États-Unis et la
Russie ne met pas fin à l’atrocité de la guerre en Syrie, il
montre que le zèle belliqueux de Hollande n’était que pitoyable gesticulation
destinée à le placer sur la scène internationale.
Pour le reste, Hollande n’a fait que
radoter les mensonges patronaux. À la journaliste qui rappelait que 500 000
emplois ont été détruits en un an et qui demandait comment changer les choses,
Hollande a répondu : compétitivité !
À la question de savoir comment renouer
avec la croissance, Hollande a répondu : compétitivité ! Au problème
de la fiscalité qui pèse de plus en plus sur les travailleurs et les plus
modestes, Hollande a répondu : compétitivité !
Hollande n’a parlé ni des salaires, ni des
retraites, tant les problèmes des travailleurs ne sont pas les siens. Mais s’il
en avait parlé, il y a fort à parier qu’il aurait répondu :
compétitivité !
Oui, Hollande est bien le président des
patrons !
Dans les entreprises, les patrons ne
disent rien d’autre. Au moment même où le PDG du groupe Peugeot-Citroën
expliquait « le pire est derrière nous », il annonçait un plan
de compétitivité avec suppression de primes, baisse de majoration, gel des
salaires, mobilités forcées et… nouvelles suppressions d’emplois ! La
direction dit vouloir faire 100 millions d’économies. Cela veut dire prendre au
moins 1000 € par salarié et par an !
Alors, « le pire est peut-être
passé » pour les grands actionnaires, pour le grand patronat, pour le
gouvernement, mais pour les travailleurs, il est à venir, s’ils se laissent
faire.
Hollande table sur un redémarrage de
l’économie, mais cela ne l’empêche pas de faire les poches des travailleurs
avec l’augmentation de la TVA
au 1er janvier prochain, avec l’augmentation des impôts pour les salariés et
retraités modestes, avec la suppression d’avantages sociaux.
Cela ne l’empêche pas d’attaquer les
retraites, de remettre en cause le droit élémentaire des travailleurs à
profiter un peu de la vie après des années de travail dans des conditions de
plus en plus dures. Cela ne l’empêche pas de prévoir des coupes drastiques pour
les hôpitaux et autres services publics.
Alors, nous sommes prévenus, si reprise il
y a, elle sera pour la compétitivité, c’est-à-dire pour les affaires, pour les
profits et pour les plus riches.
Le grand patronat a profité de la crise
pour aggraver l’exploitation. Avec la complicité du gouvernement et au nom de
la compétitivité, il a fait reculer les salaires et les droits des travailleurs
des années en arrière, les transformant en main-d’œuvre malléable et corvéable.
Avec la crise, le grand patronat a pris l’avantage, il ne le lâchera qu’à
condition que les travailleurs se battent pour leur dû.
Aujourd’hui, revendiquer un CDI, une
retraite pleine et entière, à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisation, un
salaire digne de ce nom est taxé d’utopie. Ce qui existait il y a 20 ans est
devenu… utopique. Voilà le bilan de l’économie capitaliste et de la
compétitivité ! Alors non, la compétitivité n’est pas l’avenir, c’est le
passé, c’est l’exploitation, le travail à la tâche, les salaires de
misère !
La concurrence économique, la baisse du
coût du travail, la défense des marges patronales, sont les raisons d’être des
capitalistes, leur façon de fonctionner, c’est la base de leur enrichissement.
Que le gouvernement socialiste les reprenne à son compte ne doit pas nous
étonner, il est dévoué corps et âme aux capitalistes. Mais les travailleurs
n’ont rien à gagner à marcher dans ce système.
Les travailleurs doivent faire entendre
leur propre voix, leurs intérêts d’exploités. La priorité et l’urgence pour les
travailleurs, c’est la fin des licenciements, l’embauche partout où le
personnel manque, partout où la cadence de travail et les horaires sont devenus
insoutenables. La priorité des travailleurs, c’est l’augmentation des salaires
et la sauvegarde de leur pouvoir d’achat !
Gouvernement et patronat diront, la main
sur le cœur, qu’ils ne peuvent pas, que ce n’est pas encore l’heure, qu’il y a
encore bien des difficultés et qu’il faut être compétitif.
Eh bien, s’ils ne sont pas capables
d’assurer le minimum vital aux travailleurs, qu’ils laissent la place ! Si
le système capitaliste n’est pas en mesure de garantir aux exploités leur droit
élémentaire à avoir un emploi et à vivre, il faut le renverser ! Comme
disait Marx, dans la société capitaliste, les travailleurs n’ont à perdre que
leurs chaînes !