lundi 12 août 2013

Editorial des bulletins d'entreprises Lutte Ouvrière de ce lundi 12 août 2013

Retraites, emplois, salaires : les travailleurs doivent se faire entendre haut et fort !

Pour donner l’impression que, tel un capitaine de navire dans la tempête, il restait jusqu’au dernier moment à la barre, François Hollande a démonstrativement retardé ses vacances de quelques jours pour visiter des sites industriels bien choisis et serrer quelques mains, devant l’objectif des caméras de télévision.
     C’est que, a-t-il déclaré, « le chômage, lui, ne connaît pas de vacances », voulant montrer qu’il menait la guerre. Mais cette guerre, il ne la mène pas aux côtés des travailleurs et des chômeurs. Il la mène dans le camp des patrons.
      Depuis un peu plus d’un an, il a laissé les grandes entreprise procéder à des plans sociaux dévastateurs, laissant sur le carreau des dizaines de milliers de travailleurs, à Citroën Aulnay, à Florange, à Goodyear, à Sanofi ou Virgin pour ne citer qu’elles. Il faut y ajouter des dizaines de milliers d’emplois dont on ne parle pas dans les médias nationaux. À cette échelle, on peut parler de la part du gouvernement, non pas de simple passivité, mais d’une véritable connivence.
     Cette connivence se retrouve dans le projet de réforme des retraites que le tandem Hollande-Ayrault est en train de mettre sur pied. Cette fois le gouvernement est directement aux commandes. C’est lui qui décide, même s’il fait semblant de soumettre ses projets aux dirigeants des confédérations syndicales.
      Le gouvernement en place - tout comme celui de Sarkozy-Fillon auparavant - prétend « sauver les retraites des salariés » alors qu’il les démolit. Il prétend que, si on laisse faire, les caisses qui servent à financer nos retraites seront vides dès 2020. Parce que, dit-il, les travailleurs en activité ne seraient pas assez nombreux pour alimenter les fonds qui servent à financer ceux qui sont déjà à la retraite. Outre que c’est reconnaître que le chômage se maintiendra au niveau actuel jusqu’en 2020, c’est « oublier » que la productivité a décuplé durant les dernières décennies, chaque travailleur produisant bien plus qu’auparavant et rapportant bien plus de profit.
       Et puis, pourquoi faudrait-il que les caisses de retraites soient alimentées par les salariés, alors qu’on pourrait - et ce serait plus juste - prendre sur les profits de nos exploiteurs, et en particulier sur les plus gros qui n’ont absolument pas pâti de la crise ?
     Pourquoi faudrait-il accepter cette règle établie par les maîtres à penser du patronat qui voudrait que plus on vit longtemps, plus il faudrait travailler vieux ? Telles des machines dont la durée de vie et la rentabilité sont calculées sur la durée de leur fonctionnement. Tout cela relève d’un bluff orchestré par la gauche aujourd’hui, reprenant sans rien changer les arguments de la droite. Un bluff d’autant plus visible que dans le même temps, on supprime massivement des emplois. Cela montre qu’en réalité, les employeurs ne cherchent pas tant à faire travailler plus longtemps les salariés en les exploitant jusqu’à la corde, mais cherchent à réduire leur retraite à des pensions de misère.

     Depuis plus d’un an les socialistes sont aux affaires et les coups tombent, de plus en plus drus sur les travailleurs. Il est plus que temps que le monde du travail montre, dans la rue, collectivement, sa colère. Pas seulement contre le projet de démolition de nos retraites, mais pour dire qu’il y en a ras-le-bol du chômage, de la précarité, des salaires bloqués et du pouvoir d’achat qui s’amenuise.
       Le mardi 10 septembre, CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à une journée d’action. Aucun travailleur ne se fait d’illusions. Une simple journée ne peut contraindre le gouvernement à remiser son projet sur les retraites et, encore moins, à changer sa politique vis-à-vis du monde du travail et des classes populaires. Mais ce sera l‘occasion de montrer à la fois notre mécontentement, notre colère vis-à-vis de la politique sociale de ce gouvernement.

     Ce sera l’occasion d’exprimer la volonté de ne pas s’en arrêter là et de préparer les luttes à venir.

Vacances à l'image des milieux sociaux : colonies, Argenteuil-plage, mécènes

Les gosses de riches ont leurs colonies de vacances

Un rapport parlementaire dénonce le manque de mixité sociale des colonies de vacances pour les enfants. L’accentuation de ce manque de mixité viendrait à la fois de la volonté des parents les plus aisés de privilégier des colonies suffisamment onéreuses pour en écarter les enfants des quartiers populaires, et des difficultés de ceux qui ont de faibles revenus pour payer les frais alors que les aides de la CAF ont fortement diminué.

     La ségrégation sociale, ce n’est pas une simple vue de l’esprit.

Argenteuil-plage, c'est aussi un véritable air de vacances

Il y a eu près de 6000 entrées hier sur l'espace Vilar-Héloïse transformé en air de loisirs.
      Aujourd'hui, lors de ma promenade journalière, j'ai vu le bibliobus transformé en ère de farniente où sur une chaise longue adultes et enfants lisaient.
       J'ai vu des animateurs heureux de participer à cette aventure de plage.
      J'ai vu des médiateurs prendre un jeune perturbateur et lui expliquer tranquillement un certain nombre de choses.
        Et une nouvelle fois, je me suis dit : "voilà une belle initiative" qui année après année obtient un succès croissant.

Un mécénat bien normal

         Inéo, Dalkia, Bouygues, Vinci sont parmi la liste des mécènes qui ont financé l'opération.
      Bien évidemment, sous le communisme, il n'y aura plus ni capitalistes ni mécènes. La société choisira d'utiliser les richesses produites comme elle l'entendra.
         Mais en attendant, que les fournisseurs des collectivités locales leur rétrocèdent une petite partie de ce qu'elles ont gagné (chacun sait qu'elles ne travaillent pas pour la gloire) est bien la moindre des choses.
        D'autant que l'on imagine bien que cela leur permet de récupérer une part notable de ce soutien sous forme de dégrèvement d'impôt...



Crédit d'impôt soit disant "compétitivité" : un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Crédit impôt compétitivité aux entreprises : racketteurs cyniques, politiciens hypocrites

« Des PME rackettées par les grands groupes, des grands dirigeants qualifiés de prédateurs ». Une enquête du Parisien, parue le 17 juillet, revenait sur le Crédit impôt compétitivité aux entreprises (CICE), ces vingt milliards de cadeaux faits au patronat, que le gouvernement présentait en janvier dernier comme une de ses mesures phares de la relance.
     Cette mesure est entrée en vigueur le 1er janvier. Il s'agit d'une réduction d'impôt sur les sociétés de 4 % de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le smic.
Mécaniquement, ce sont les plus grands groupes qui bénéficient de la plus grande part de ce cadeau. Mais la position dominante de ces trusts leur permet d'obtenir encore plus.
    Vingt grands groupes ont envoyé un courrier, quasiment identique, à leurs sous-traitants : « Nous vous demandons d'appliquer à votre facturation pour 2013, une formule de correction tenant compte de la déduction du taux de CICE. » Autrement dit, puisque vous bénéficiez d'un crédit d'impôt, vous pouvez nous en faire profiter en baissant vos prix.
     De Fleur Pellerin à Benoît Hamon, le gouvernement a condamné cette démarche comme une forme de racket. Même le Medef a pris ses distances. Mais ce racket n'est en fait qu'un épisode de ce que les défenseurs du capitalisme appellent la concurrence.
     De la gauche de gouvernement à l'extrême droite, tous les politiciens se disent champions de la défense des petites entreprises. Mais aucun d'entre eux ne se soucie des principales victimes que sont les salariés. C'est sur leur dos que les fournisseurs, les sous-traitants, récupèrent ce que leur volent les grands groupes donneurs d'ordres.
       « Je ne crois pas à la lutte des classes. Tous les patrons de PME que je rencontre sont en osmose avec leurs salariés » : les travailleurs des PME qui affrontent tous les jours bas salaires, exploitation et licenciements, apprécieront ces paroles tenues par la ministre Fleur Pellerin.

                                                             C. C.

Education nationale : une carte scolaire de l’inégalité



L’Education nationale vient de rendre public un rapport sur l’évolution de l’affectation des élèves dans les établissements du primaire et du secondaire, six ans après les mesures mises en place par Sarkozy en 2007 pour donner plus de liberté aux familles en assouplissant l’obtention de dérogations. Le bilan est sans appel. La fuite d’élèves vers de « bons lycées » s’est accélérée, aggravant par voie de conséquence les difficultés des écoles, collèges et lycée ayant mauvaise réputation, bref, les établissements des quartiers populaires.
         En 2007, 6% des élèves entrant en sixième avaient demandé une dérogation. Ce pourcentage a effectivement bondi à 11% quatre ans plus tard. Mais, à ce moment-là, seulement 4% des élèves boursiers de sixième avaient demandé une dérogation. La réforme a profité aux milieux plus favorisés pour qui, c’est une évidence, il est plus facile de définir une stratégie pour obtenir  ce type de dérogations.
Le résultat est qu'encore davantage de « meilleurs » élèves sont partis vers de « meilleurs » établissements, et que les établissements ainsi abandonnés ont concentré des difficultés toujours plus grandes, les résultats les moins bons… On connaît bien cela à Argenteuil, au plus grand dommage de tous.

dimanche 11 août 2013

Hollande et compagnie : la famille "Coué"



Il y a quelques jours, Moscovici déclarait revoir à la baisse la prévision de croissance pour 2013, de 0,1% à -0,1%  alors qu’il réaffirmait dans le même temps que le pays était sorti de la récession. Comprenait qui peut. Aujourd'hui, il vient de se dédire sur le premier point, revenant à la "ligne"- Hollande-Ayrault.
     Selon celle-ci, un seul mot-d'ordre : il faut « positiver ».
    Selon Le Parisien, un des proches d'Hollande a déclaré : « On y est presque, encore un effort ». Bref, si tout s’améliore pas question pour autant que cela s’améliore pour les classes populaires, pas question même d'arrêter les sacrifices qu'on leur demande.
     En 1934, un des tubes de l’époque chanté par un dénommé Albert Préjean s’intitulait « La crise est finie ».
     1934, l’année justement où la crise allait commencer à s’aggraver dans le pays.

De Hollande à tous ses ministres : un même disque.

Air France et les projets de suppressions d'emplois : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine



Air France : non aux suppressions d'emplois !

La direction d'Air France n'aura même pas attendu les derniers départs de son plan Transform 2015, qui a déjà supprimé 5 122 emplois depuis 2012, soit un dixième des effectifs de la compagnie, qu'elle revient à la charge. Le 31 juillet, lors d'un comité central d'entreprise (CCE), elle a annoncé un nouveau plan de suppressions d'emplois.
     C'est en octobre qu'elle devrait préciser les modalités de ce plan, dont la mise en oeuvre est prévue pour début 2014. Mais, d'après ce qu'a déjà annoncé la direction, il se solderait par la disparition de plus de 2 500 emplois supplémentaires dans le secteur du Fret (transport de marchandises par avions cargos) ainsi que sur les lignes du court et moyen-courrier, celles qu'empruntent les passagers circulant en France et en Europe.
     La direction de la compagnie fermerait aussi des lignes qu'elle estime déficitaires ou reverrait à la baisse la fréquence de leur desserte. Elle envisage aussi de transférer certaines de ces lignes aux filiales low cost du groupe Air France-KLM, Transavia et HOP. Cela entraînerait le retrait d'une cinquantaine d'avions de la flotte de la compagnie, avec les conséquences que l'on peut deviner pour l'emploi des pilotes, hôtesses et stewards, ainsi que des mécaniciens qui assurent la maintenance de ces appareils.
      Pourtant Air France ne va pas si mal que cela. Il y a peu, elle a passé commande de 50 avions et pris en plus une option sur 50 autres, ce qui représente un joli paquet de millions d'euros. Le groupe Air France-KLM sait aussi trouver l'argent pour créer des joint-ventures (sociétés communes à deux ou plusieurs compagnies) aux quatre coins de la planète et prendre des participations dans d'autres compagnies aériennes.
     Avec ces nouvelles suppressions d'emplois annoncées, si elle parvient à ses fins, Air France en aura supprimé près de 15 000 en l'espace de quatre ans.
      Ce nouveau mauvais coup déclenchera-t-il la colère des travailleurs de la compagnie ? En tout cas, ce serait la meilleure chose qui puisse arriver. Sinon, la direction, soutenue par le gouvernement, n'aura aucune raison d'arrêter son offensive contre ses salariés.

                                                                                Correspondant LO

samedi 10 août 2013

Moscovici à Roissy : certainement pas pour aider les travailleurs

Ce dimanche, une visite du ministre de l’économie et des finances est annoncée dans l’un des principaux centres d’activités de la Région parisienne, la zone aéroportuaire de Roissy.
     Le Parisien indique qu’au milieu d’autres activités, durant sa ballade, « il ira soutenir le personnel douanier ainsi que les services de sécurité incendie… ».
     Va-t-il leur annoncer une hausse des effectifs aux uns et aux autres ?
      Certainement pas.

   Dans ces services comme dans ceux relevant d’Aéroport de Paris et concernant de multiples entreprises sous-traitantes, il y a pourtant un manque chronique de personnels.

Ouverture des livres de comptes, transparence, contrôle de la population sur les affaires sociales qui les concernent et qu’elle paie

A propos du mécénat et de l’excellente opération « Argenteuil-plage », M. Métézeau qui m’a envoyé un message suite à mon « commentaire d’un commentaire » indique que ce n’est pas faire preuve de « curiosité malsaine... » de connaître la liste des mécènes qui ont contribué au financement de l’opération.
       Sur ce plan, oui ce n’est pas faire preuve de « curiosité malsaine ».
      Le contrôle des comptes, et même de l’ensemble des aspects de toute la vie sociale est au cœur du programme ancien des communistes que le stalinisme, comme tant d’autres idées, a fait oublier. Cette idée, à notre échelle, était même lors de la dernière campagne présidentielle au cœur du programme défendu par ma camarade Nathalie Arthaud.
      Cela signifie la volonté de contrôler tous les aspects de la vie sociale, au niveau bien sûr de la production et des entreprises, mais aussi au niveau des collectivités locales, du pays à l’activité des municipalités. Léon Trotsky parlait de la nécessité d’ouvrir les livres de comptes.
      Mais l’opacité à tous les niveaux est au cœur du fonctionnement de la société capitaliste marquée par le fondement de la propriété des moyens de production. Il est au cœur de toutes ces affaires mêlant industriels, affairistes, et hommes politiques. Les histoires qui ont marqué ces dernières décennies, de l’affaire Balladur à l’affaire Cahuzac pour n’en citer que deux parmi des dizaines et des dizaines, expriment davantage le fonctionnement normal du système qu’une carence de celui-ci.
      C’est pourquoi nous appelons toute la population, au niveau des entreprises, mais aussi du pays, des communes, à opérer cette exigence de transparence. En demandant des comptes, mais surtout en se donnant les moyens de réunir les informations pour connaître la vérité.
     Et tout cela, effectivement n’est pas faire preuve de curiosité malsaine. C’est une nécessité sociale.

     Alors oui, la liste des mécènes ayant financé « Argenteuil-plage » ne doit pas être un secret de polichinelle. Comme devrait être connu de l’ensemble de la population du 95, le montant du soutien financier du Conseil général à l’opération « Zépellin » pour reprendre un sujet d’un de mes derniers articles locaux. DM

Samedi 18 heures : apparemment, la liste des mécènes a été affichée à "Argenteuil-plage'. A vérifier, mais cela serait une bonne chose.
     Quant à ma visite journalière sur le site : super !