Leur rentrée et la
nôtre
Ce serait, nous dit-on, la rentrée politique. En guise de rentrée, on assiste
à un désolant échange de petites phrases entre politiciens. Mais qui peut
s’intéresser sérieusement, dans les milieux populaires, au duel à droite entre
Copé et Fillon pour l’accession à la tête de l’UMP ? Qui se soucie de connaître
le nom de celui qui succédera à Martine Aubry à la tête du PS ?
Une de ces petites phrases mérite cependant qu’on s’y arrête, celle de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, qui, après Hortefeux et Guéant, revendique le titre de premier “flic de France”. Ce titre, il le mérite largement. Il l’a encore prouvé ce week-end en faisant expulser un nouveau camp de Roms dans l’Essonne ; sans même respecter la procédure légale, pourtant peu contraignante. Pour justifier sa décision, il ose prétendre qu’il fait cela parce qu’il trouve indécent que des hommes, des femmes et des enfants vivent dans des conditions épouvantables dans des bidonvilles. Mais les jeter à la rue, dans l’errance et le dénuement, est-ce plus tolérable ?
Mais il y a des questions qui sont presque absentes des préoccupations de ces politiciens. Celles qui concernent le monde du travail : d’une part, l’emploi, plus précisément le risque de le perdre – et, pour 80 000 à 100 000 d’entre eux, ceux de PSA, de Doux, de SFR ou de Carrefour, ce n’est pas qu’une hypothèse –, mais aussi la dégradation du pouvoir d’achat, car ni les salaires, ni les retraites, ni les indemnités diverses ne suivent les augmentations de prix, aussi bien des produits saisonniers que des produits industriels et les tarifs des services.
Par exemple, le prix des carburants à la pompe continue de frôler des records depuis plus de deux mois. Et depuis ces deux mois, le gouvernement tergiverse, en dépit de l’engagement de campagne de Hollande qui avait promis de bloquer les tarifs. On nous dit enfin que le blocage sera décidé le 28 août, mais le ministre de l’Industrie nous prévient qu’il ne faudra pas s’attendre à une baisse considérable, en espérant que les trusts pétroliers participeront à l’effort. Pas de mots qui fâchent à l’égard de ces trusts pétroliers riches à milliards, pas question non plus d’exercer la moindre contrainte, ni même de réclamer qu’ils restituent les sommes qu’ils ont récupérées durant cette période de flambée des cours.
En ce qui concerne les mesures relatives à l’emploi, c’est le même flou. Montebourg, le ministre chargé de fournir la pommade destinée à rendre cette question socialement moins douloureuse et surtout moins dangereuse, a demandé à ce que chacun y mette du sien, à la fois les employeurs et les syndicats, ce qui signifie dans sa bouche, les salariés. Sous une apparence d’équité, cette proposition est une formidable escroquerie. Comme si les grands patrons étaient dans un rapport d’égalité avec leurs salariés. Comme si, par exemple, la famille Peugeot, les actionnaires de PSA étaient les « partenaires » des 8 000 salariés qu’ils s’apprêtent à licencier. Même si PSA réduisait le nombre de ceux qu’il va jeter à la rue, ceux qui vont l’être et même ceux qui conserveront leur emploi ne subiront pas le même sort que les héritiers de la famille Peugeot et autres milliardaires !
La rentrée à laquelle les travailleurs doivent se préparer se situe à l’opposé de celle de ces politiciens.
Face aux licenciements programmés et aux suppressions d’emplois qui se préparent, il faut imposer l’interdiction de tous les licenciements. Car perdre son emploi, c’est-à-dire son seul revenu, son salaire, dans cette période de crise, cela équivaut à une condamnation à la pauvreté, voire à la misère, de familles entières.
Face à l’augmentation incessante des prix, il faut imposer l’indexation des salaires, des retraites et des diverses indemnités sur l’évolution des prix en fonction d’un indice établi et contrôlé par les travailleurs.
Notre rentrée à nous, travailleurs, se traduira de façon quasi certaine par des luttes ; ne serait-ce que pour répondre aux coups que le patronat, aidé par le gouvernement, nous prépare.
Mais lutter ne suffira pas. Il faudra se donner des objectifs qui en vaillent la peine et qui concernent l’ensemble du monde du travail afin que cette riposte d’ensemble soit suffisamment large et puissante pour contraindre le patronat au recul.
Une de ces petites phrases mérite cependant qu’on s’y arrête, celle de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, qui, après Hortefeux et Guéant, revendique le titre de premier “flic de France”. Ce titre, il le mérite largement. Il l’a encore prouvé ce week-end en faisant expulser un nouveau camp de Roms dans l’Essonne ; sans même respecter la procédure légale, pourtant peu contraignante. Pour justifier sa décision, il ose prétendre qu’il fait cela parce qu’il trouve indécent que des hommes, des femmes et des enfants vivent dans des conditions épouvantables dans des bidonvilles. Mais les jeter à la rue, dans l’errance et le dénuement, est-ce plus tolérable ?
Mais il y a des questions qui sont presque absentes des préoccupations de ces politiciens. Celles qui concernent le monde du travail : d’une part, l’emploi, plus précisément le risque de le perdre – et, pour 80 000 à 100 000 d’entre eux, ceux de PSA, de Doux, de SFR ou de Carrefour, ce n’est pas qu’une hypothèse –, mais aussi la dégradation du pouvoir d’achat, car ni les salaires, ni les retraites, ni les indemnités diverses ne suivent les augmentations de prix, aussi bien des produits saisonniers que des produits industriels et les tarifs des services.
Par exemple, le prix des carburants à la pompe continue de frôler des records depuis plus de deux mois. Et depuis ces deux mois, le gouvernement tergiverse, en dépit de l’engagement de campagne de Hollande qui avait promis de bloquer les tarifs. On nous dit enfin que le blocage sera décidé le 28 août, mais le ministre de l’Industrie nous prévient qu’il ne faudra pas s’attendre à une baisse considérable, en espérant que les trusts pétroliers participeront à l’effort. Pas de mots qui fâchent à l’égard de ces trusts pétroliers riches à milliards, pas question non plus d’exercer la moindre contrainte, ni même de réclamer qu’ils restituent les sommes qu’ils ont récupérées durant cette période de flambée des cours.
En ce qui concerne les mesures relatives à l’emploi, c’est le même flou. Montebourg, le ministre chargé de fournir la pommade destinée à rendre cette question socialement moins douloureuse et surtout moins dangereuse, a demandé à ce que chacun y mette du sien, à la fois les employeurs et les syndicats, ce qui signifie dans sa bouche, les salariés. Sous une apparence d’équité, cette proposition est une formidable escroquerie. Comme si les grands patrons étaient dans un rapport d’égalité avec leurs salariés. Comme si, par exemple, la famille Peugeot, les actionnaires de PSA étaient les « partenaires » des 8 000 salariés qu’ils s’apprêtent à licencier. Même si PSA réduisait le nombre de ceux qu’il va jeter à la rue, ceux qui vont l’être et même ceux qui conserveront leur emploi ne subiront pas le même sort que les héritiers de la famille Peugeot et autres milliardaires !
La rentrée à laquelle les travailleurs doivent se préparer se situe à l’opposé de celle de ces politiciens.
Face aux licenciements programmés et aux suppressions d’emplois qui se préparent, il faut imposer l’interdiction de tous les licenciements. Car perdre son emploi, c’est-à-dire son seul revenu, son salaire, dans cette période de crise, cela équivaut à une condamnation à la pauvreté, voire à la misère, de familles entières.
Face à l’augmentation incessante des prix, il faut imposer l’indexation des salaires, des retraites et des diverses indemnités sur l’évolution des prix en fonction d’un indice établi et contrôlé par les travailleurs.
Notre rentrée à nous, travailleurs, se traduira de façon quasi certaine par des luttes ; ne serait-ce que pour répondre aux coups que le patronat, aidé par le gouvernement, nous prépare.
Mais lutter ne suffira pas. Il faudra se donner des objectifs qui en vaillent la peine et qui concernent l’ensemble du monde du travail afin que cette riposte d’ensemble soit suffisamment large et puissante pour contraindre le patronat au recul.