jeudi 19 juillet 2012

Heures supplémentaires : refiscalisation : le bal des hypocrites

Pour récupérer 3 milliards d’euros par an, le gouvernement s’apprête à refiscaliser les heures supplémentaires, sauf dans les entreprises de moins de 20 salariés. La droite hurle, jouant sans rire le rôle de défenseur du pouvoir d’achat des salariés, tandis que les représentants patronaux invoquent la « perte de compétitivité » des entreprises.
     Les uns et les autres sont de fieffés hypocrites : la défiscalisation des heures supplémentaires a profité massivement aux employeurs, qui ont pu différer des embauches et bloquer un peu plus les salaires.
     Quant aux travailleurs, ils ont besoin de gagner plus sans se tuer au travail. Mais pour cela, ils ne pourront pas compter sur le gouvernement du « coup de pouce à 0,6 % » !

mardi 17 juillet 2012

PSA menace des milliers d’emplois. Refusons l’inacceptable !

François Hollande, relayé par son ministre de l’Économie et des Finances, a déclaré que le plan social de la direction de PSA était inacceptable « en l’état » et qu’il faudrait le renégocier. Sauf que ce plan n’a jamais été négocié. Sauf aussi que le gouvernement annonce d’emblée, sans oser le dire ouvertement, qu’il acceptera ce plan moyennant une réduction – mais de combien ? – du nombre d’emplois supprimés.
      Il considère donc acceptable d’entrer dans le jeu de dupes que PSA propose en ces termes : « Dans un premier temps, je supprime 8 000 emplois – sans compter les milliers d’emplois induits – puis je consens à réduire ce chiffre ». Ainsi ces messieurs du gouvernement, les économistes et, peut-être, certains dirigeants syndicalistes se montreront satisfaits et crieront « victoire », se félicitant d’avoir ainsi « évité le pire ». C’est un tour de passe-passe classique.
      Mais le pire, comme ils disent, il est bien là pour les travailleurs. Tout d’abord pour ceux qui, dans ce marchandage, resteront sur le carreau, sans espoir de retrouver un travail et un salaire comparable dans un avenir raisonnable. Il est là pour ceux qui conserveront leur emploi – pendant combien de temps ? – car PSA en profitera pour augmenter sa pression, imposer des conditions de travail encore plus dures, pour que ses profits ne diminuent pas et même pour les accroître. C’est en fait un chantage bien connu des travailleurs et qui, de plus, bénéficiera de la bénédiction gouvernementale.
      L’ensemble du monde du travail est concerné. Et directement. Tout d’abord parce que, dans des entreprises comme Air-France, le volailler Doux, le grand laboratoire pharmaceutique Sanofi, les suppressions d’emplois ont déjà été annoncées. Et parce que des dizaines d’autres entreprises sont prêtes à s’engouffrer dans la brèche ouverte par la direction de PSA. Soutenir la lutte des travailleurs du trust Peugeot, ce n’est pas simplement faire un geste de solidarité morale, c’est aussi, et surtout, assurer la défense de l’emploi de chacun. Défendre leur emploi, c’est aussi défendre le nôtre.
Hollande et ses ministres ont fait semblant de s’indigner de l’attitude de PSA, le traitant même, bien tardivement il est vrai, de menteur. Mais s’il a cru les engagements d’un menteur, c’est donc qu’il s’est montré naïf. Mieux vaut dire qu’il se montre hypocrite.
     Hypocrite, Hollande l’est tout autant quand il rappelle que PSA, groupe privé, a reçu quatre milliards d’euros d’argent public. Ces milliards ont permis à PSA de franchir une passe qu’il prétendait difficile et de maintenir les revenus de la famille Peugeot. La logique et la justice imposeraient, ce serait la moindre des choses, que l’État dont Hollande est le garant demande aux actionnaires, dont le principal est Peugeot, de prendre en charge la situation sans quémander de nouveaux subsides à l’État. Les actionnaires de PSA en auraient largement les moyens en prenant sur les richesses qu’ils ont accumulées depuis des années.
      Le président de la République et ses ministres n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer le comportement de PSA – et du même coup celui de ses prédécesseurs, Sarkozy en tête, qui ont, c’est évident, leur part de responsabilité –, mais ils se taisent respectueusement devant ce que l’on a appelé « le mur de l’argent ». Comme les ministres socialistes l’ont fait à chaque fois qu’ils ont été aux affaires !
     Moscovici a même été plus loin, qualifiant Varin, le PDG de PSA, « d’interlocuteur solide », se réjouissant qu’il y ait dans le capital « un actionnariat qui soit français et familial », en la personne de la famille Peugeot, remarque d’autant plus choquante que la « famille française » Peugeot a pris soin d’abriter sa fortune en Suisse.
     Les travailleurs, ceux de PSA mais aussi tous les autres, sont donc avertis ; le message du gouvernement, même dans ce langage codé que pratiquent les socialistes, est clair. Il ne faudra pas compter sur lui pour affronter les capitalistes.
Mais les travailleurs ont une arme bien plus fiable à leur disposition : la force collective du monde du travail, qui doit se préparer, qui doit s’organiser pour imposer à PSA de remiser l’ensemble de son plan et, du même coup, pour donner un coup d’arrêt à toutes les attaques patronales qui s’annoncent.

vendredi 13 juillet 2012

Otis licencieur ? A suivre

On apprend que la gigantesque multinationale des ascenseurs Otis prévoierait un plan dit "social" concernant des travailleurs des sites d'Argenteuil et de Cergy. Le prétexte avancé serait une nouvelle fois la "concurrence".
     Il est vraiment temps que tous les travailleurs s'unissent. Menacés par le chômage aujourd'hui, comme menacés par lui demain


PSA et cie : le patronat ose tout, tant qu’il n’a pas peur


Varin, le PDG de PSA, non content d’annoncer son plan de milliers de suppressions d’emplois, demande au gouvernement des baisses de charges salariales massives pour les entreprises. Ce que les patrons appellent « charges », ça n’est que du salaire différé, qui est un dû aux travailleurs. Et on leur demandera d’accepter une nouvelle baisse des remboursements de santé ou des réductions des pensions de retraite.
     Ces grands patrons se croient tout permis, pensent avoir tous les pouvoirs. Ils décident et les ministres doivent exécuter. Mais si ce gouvernement de gauche a déjà montré qu’il est, en fin de compte, prêt à s’incliner, en proposant de couper la poire en deux, ce n’est pas le cas des travailleurs. Et c’est tant mieux pour l’ensemble du monde du travail.

Corée du Sud : Grève dans l’automobile


Les ouvriers de Hyundai et Kia, deux grands constructeurs coréens d’automobiles, feront une demi-journée de grève nationale ce vendredi après-midi à l’échelle de tout leur pays, ainsi que des dizaines de milliers d’autres travailleurs de la métallurgie. Ils réclament des hausses de salaires équivalant à 107 euros mensuels et une diminution du temps de travail, et ont d’ores et déjà prévu une autre journée de grève le 20 juillet, au cas où le patronat ne reculerait pas.
     Les organisations patronales coréennes agitent le prétexte de la crise européenne pour essayer de faire croire que le moment est bien mal choisi pour une grève. Les patrons ont le même discours partout, et les travailleurs les mêmes armes : la lutte collective, la grève.
     La classe ouvrière est une classe internationale, et ses combats le sont. En dépit des propos de ceux qui essayent de dresser les salariés les uns contre les autres.

Mission locale du Parisis : la priorité, l’avenir de ses salariés


Depuis plusieurs mois, l’avenir de la « Mission locale du Parisis » d’aide aux jeunes en recherche d’emploi ou pour toute autre aide, est en suspens. Cet avenir incertain résulterait de divergences entre les communes composant l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons d’une part, et, d’autre part, les cinq autres communes concernées par l’activité de cette Mission.
     Il y a plusieurs mois, nous avions reçu une information de la part des salariés. Nous réitérons ici le soutien et notre disponibilité à leur égard, que nous avions marqués alors.
     Au-delà des missions d’aide aux jeunes, nécessaires, mais qui ne semblent pas en l’occurrence remises en cause, il en va de l’avenir de ces salariés. Dans tous les cas, leur emploi doit être préservé.
                                          Dominique Mariette, conseiller municipal d’Argenteuil

14 juillet : "A ceux qui tricolorent..."


La commémoration du 14 juillet n’a pas grand-chose à voir avec la Révolution débutée dans le royaume de France en 1789 et qui allait submerger l’Europe et la transformer. Drapeau tricolore,  Marseillaise, fête nationale du 14 juillet furent les éléments d’une opération pour unifier le peuple derrière les intérêts de sa classe dominante, alors que le mouvement ouvrier international se développait. C’était dans les années 1880.
     Aujourd’hui, alors que cela tricolore dans les rues d’Argenteuil, c’est ce que nous voulons rappeler. Les symboles du monde du travail ne sont pas ceux du Capital. Et pour illustrer notre propos, voilà un extrait d’un poème de jacques Prévert dont le titre n’a pas besoin, lui, de commentaire :
  
Printemps…été…1936

La mauvaise nuit…
De sa fenêtre, le capital voit ses usines occupées
Par les hommes des taudis
Il voit des drapeaux rouges flotter
Et le tricolore aussi…

Mais les drapeaux tricolores, c’est pas ce qui lui fait peur.

C’est le rouge qu’il craint
Celui de la Commune…
Celui du Cuirassé Potemkine, celui d’octobre 1917
Celui qu’on agite dans toutes les rues… dans tous les pays
Et le capital se fait de la bille… il rage….

                                                                                        Jacques Prévert

jeudi 12 juillet 2012

PSA :CCE de PSA-Citroën : une déclaration de guerre contre les travailleurs


C’est la fin du secret de polichinelle, la direction a annoncé officiellement ce qui était dans son plan « secret » dévoilé il y a un an et demi par la CGT : la fermeture de l’usine d’Aulnay et des milliers de suppressions d’emplois au total (8 000, dont 1 400 à Rennes). C’est un véritable crime, un crime social contre les travailleurs. Le groupe PSA et la famille Peugeot, son principal actionnaire, ont accumulé des milliards de profits ces dernières années. Et ces gens-là décident de bouleverser la vie de milliers de familles et de ruiner des régions. Pour gagner toujours plus !
     Comme l’a dit le représentant CGT de PSA Aulnay, c’est une déclaration de guerre à la classe ouvrière . Il faudra, dans le camp des travailleurs, que cette déclaration ait une réponse à la hauteur de l’attaque.


Un communiqué de Lutte Ouvrière du 12.07.12. :

Le groupe PSA sème la misère, il récoltera la colère
Après des mois de mensonges et de faux-semblants, la famille Peugeot, qui cache des milliards de bénéfices en Suisse depuis des décennies, a annoncé ce matin que l’usine PSA d’Aulnay, qui emploie plus de 3 000 salariés, fermera ses portes en 2014.
A cette fermeture s’ajoutent des milliers de suppressions d’emplois dans les autres usines du groupe, notamment à Rennes et à Sevelnord. Au total, 8 000 suppressions de postes sont annoncées. Sous prétexte que les ventes de PSA auraient chuté au premier semestre 2012, les actionnaires de PSA vont faire perdre leur gagne-pain à des milliers de travailleurs.
Il n’y a aucune raison d’accepter cela.
C’est une nécessité pour tous de faire reculer ce patronat avide, qui accumule des milliards sur le dos des travailleurs et licencie dans de nombreux secteurs. Il faut qu’il apprenne, lui et tous ceux qui le soutiendront, qu’en semant la misère, c’est la colère de tout le monde ouvrier qu’ils vont récolter.
                                                 Nathalie Arthaud

Un article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière daté du 13.07.12. :

PSA : les mensonges grossiers du patronat

Depuis une semaine, la direction du groupe PSA - et derrière elle les représentants du patronat - ont mis en route la grosse machinerie pour préparer l'opinion à l'annonce de la fermeture d'Aulnay et de milliers de suppressions de postes dans d'autres usines.
     Dans cette comédie bien huilée, la direction du groupe a reçu le soutien de toute une partie de la presse, bien complaisante : depuis une semaine, les titres, tous plus catastrophistes les uns que les autres, s'enchaînent à la une des médias : « PSA s'effondre », « PSA au bord du gouffre », a même titré Le Figaro. Un gouffre où la famille Peugeot ne devrait pas se faire trop mal si elle devait y tomber, sa chute étant amortie par le matelas de milliards qu'elle cache en Suisse depuis des décennies.
     Mais la presse n'est pas seule à jouer cette partition : un certain Eric Saint-Frison, « consultant automobile », a expliqué le 5 juillet sur BFM avec le cynisme de ceux dont l'avenir n'est pas menacé par un licenciement : « La question est de savoir pourquoi il faudrait garder un site industriel là où il ne devrait plus y en avoir ? » Quant à la patronne du syndicat des milliardaires, Laurence Parisot, elle a naturellement pris fait et cause pour la fermeture d'Aulnay en expliquant qu'il fallait « accepter des restructurations » au nom de la compétitivité -- et cela même si c'était « douloureux ».
     Ce qui a provoqué toute cette effervescence, c'est la publication d'un simple chiffre : les ventes de PSA, au premier semestre 2012, auraient chuté de 13,6 %. Même si ce chiffre reflétait réellement une baisse des ventes, on ne voit pas bien en quoi il justifierait une saignée de milliers d'emplois : rappelons qu'en 2010 et 2011, PSA a réalisé les deux meilleurs chiffres de vente de son histoire, et que même avec 13 % de chute, le groupe resterait encore très au-dessus de ses chiffres des années 1990.
     Mais de toute façon, l'annonce de ce chiffre est une grossière manipulation. La direction « oublie » en effet de préciser que, suite à l'accord avec GM, elle a décidé de suivre l'embargo américain sur le marché iranien. Or, ce marché tenait jusqu'alors la deuxième place dans les ventes du groupe, juste après la France. En renonçant à exporter en Iran, PSA a décidé de s'asseoir sur 457 000 voitures vendues par an (en 2011), soit quelque 200 000 en six mois... quelle surprise, tout juste le chiffre de baisse des ventes annoncé cette semaine ! Hormis ce choix stratégique du constructeur, il n'y a donc pas de baisse des ventes... mais simplement une annonce bien opportune, qui permet de justifier aux yeux de l'opinion la fermeture d'une usine de montage.
     Il y a au moins une catégorie de la population que ces manœuvres rendent enthousiastes : ce sont les spéculateurs. Le jour où la presse a donné la parole à un syndicaliste du groupe qui disait craindre plus de 10 000 licenciements à venir chez PSA, l'action du groupe bondissait... de plus de 5 % !

                                                                                  Correspondant LO