Référendum en Grèce : pour faire entendre l’avis des peuples, il faudra plus qu’un référendum
Le gouvernement grec a donc annoncé la tenue d’un référendum sur l’application du « plan de sauvetage » de Merkel-Sarkozy. Les réactions scandalisées des chefs d’État européens à cette annonce surprise et le plongeon des Bourses qui s’en est suivi sont bien révélateurs : car, comme a benoîtement commenté un journaliste, « personne n’avait pensé à demander l’avis de la population grecque ».
C’est pourtant elle qui va payer au prix fort ce plan de sauvetage des banquiers, par de nouvelles coupes claires dans son niveau de vie, son pouvoir d’achat, ses services publics ou ce qu’il en reste. Mais si les banquiers ont été invités au sommet européen qui a décidé de ce plan, la population, elle, n’est jamais consultée. Et le simple fait d’y penser suffit à stupéfier ces soi-disant « démocrates » qui nous gouvernent.
Il n’y a évidemment rien à attendre de ce référendum, où les dés seront certainement pipés : il s’agit d’un coup politique de Papandréou qui, jusque-là, ne s’est pas plus préoccupé de l’avis de la population qu’aucun autre. Et quand bien même la population voterait « non », même largement, cela aura autant d’effet que le « non » au traité constitutionnel européen, tant ces dirigeants se moquent éperdument de l’avis des peuples qu’ils oppriment.
Organiser un tel référendum est évidemment le strict minimum ! Mais les travailleurs, les chômeurs, les retraités de Grèce et d’Europe ne pourront pas se contenter de donner leur avis si on le leur demande : il faudra qu’ils l’imposent, dans la rue, contre les Sarkozy, les Merkel, les Papandréou et tous les capitalistes qu’ils représentent !
Nathalie Arthaud, le 1er novembre 2011