samedi 19 mai 2018

Mai 68 : modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans (Suite, 5.)


Sous les pavés, la plage ?


Bien évidemment, j’ai participé à des manifestations durant la dernière quinzaine de mai. Je me souviens de celle du 24 mai partie de la gare de Lyon qui dégénéra rapidement. J’ai en mémoire cette image des gardes mobiles perchés sur le chemin de fer de la Bastille lançant leurs grenades sur nous qui étions en contrebas sur le boulevard Daumesnil.


Un très courageux

         Dès le début des évènements, la police et les CRS avaient su cristalliser contre eux la colère des jeunes. Malgré les médias de l’époque, sauf Europe1 et RTL qui, elles, avaient misé sur l’écho des évènements parmi la jeunesse, une fraction très importante de l’opinion publique s’était retrouvée du côté de ces derniers, approuvant ou excusant ses « excès ».
         Je me vois encore sur le boulevard Saint-Michel ou ailleurs dépavant à qui mieux mieux.
         Nous le faisions à visage découvert, et nous avions l’impression d’être dans le sens des évènements, alors que la police symbolisait pour nous, l’ordre bourgeois, la répression, et le pouvoir des dominants.
         Ces pavés ont symbolisé Mai 68. A la fois image d’une certaine violence, mais tout de même marquant la limite également de la profondeur de l’affrontement.


         Le grand rassemblement de Mai à Paris fut, du côté de l’extrême-gauche le grand meeting du stade Charléty le 27 mai. Je n’y ai pas participé, et personne de m’a alors demandé les raisons de mon absence…


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