Travailleurs sans papiers : un procès qui lève un coin du voile
Mardi 29 et mercredi 30 avril s’est tenu à Nanterre le procès des ex-dirigeants de RSI (société d’intérim du bâtiment), qui employaient bon nombre de travailleurs sans papiers. Une bonne partie des salariés qui s’étaient constitués partie civile ont assisté au procès.
Publié le 06/05/2025
Les travailleurs s’étaient mis en grève en novembre 2021 pour demander leur régularisation et avaient occupé dans ce but les abords du site de Gennevilliers pendant plus d’un an. Ce procès faisait suite au rapport de l’inspection du travail adressé au procureur de la République en janvier 2023.
Finalement, la gérante de l’agence de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) est condamnée à 15 mois de prison avec sursis, les deux « apporteurs d’affaires » à un an et demi avec sursis, le tout assorti d’amendes de plusieurs milliers d’euros. Le nouveau patron de Belvédia (qui a racheté entre autres RSI), à la tête de 150 sociétés et quelque 20 000 intérimaires était « directement bénéficiaire des infractions », selon la procureure qui avait requis un an avec sursis et 100 000 euros d’amende à son encontre. Il a pourtant été relaxé. Et rien n’a été dit contre les entreprises du BTP utilisatrices, véritables bénéficiaires de ce système d’exploitation, ni contre l’État qui le permet en maintenant des travailleurs étrangers dans la situation de sans-papiers.
Les salariés présents étaient plutôt satisfaits, même si, selon leur avocat, ils devront maintenant aller aux prud’hommes pour obtenir des dommages et intérêts. Mais ce jugement les confirme dans la lutte qu’ils ont menée depuis des années et qui n’est toujours pas terminée, plusieurs d’entre eux n’ayant toujours pas obtenu leur régularisation.
Dans cette société, l’argent peut circuler partout dans le monde sans aucune contrainte, mais le fait d’être né quelque part interdirait aux salariés d’avoir un emploi ailleurs, à moins d’être soumis à l’arbitraire administratif ! C’est inadmissible.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2962)
Travailleurs sans papiers : “Un sans-papiers accepte tout, ne se plaint jamais”
Le journal Le Parisien du 29 avril relate ainsi une partie du procès :
Publié le 06/05/2025
Moussa et Mahmadou s’approchent de la barre. Tous deux font partie des travailleurs régularisés depuis. « Ma fausse carte de séjour m’a coûté 300 euros ! J’ai travaillé sous trois alias. Ils le savaient tous », s’étrangle Moussa avant de décrire le quotidien d’un sans-papiers sur un chantier. « Un sans-papiers accepte tout, ne se plaint jamais. Il est condamné à tout faire. Aujourd’hui que je suis régularisé, je vois la différence. »
Son collègue Mahmadou a été un
des leaders de la fronde. Lui aussi a connu le travail sous alias. « Un jour
j’ai dit que je voulais travailler avec mon vrai nom. Et eux [les prévenus],
ils m’ont envoyé une fausse carte d’identité portugaise à mon nom… »
relate-t-il avec amertume…
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :
-Aujourd’hui samedi 10 mai : de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;
-de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;
-de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;
-et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;
-Dimanche 11 mai, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché du Centre ;
-Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;
Lundi 12 mai, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

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