Sarkozy : amuseur pour noces et banquets patronaux
Publié le 13/11/2024
Invité à l’édition 2024 des Rencontres de l’avenir, l’ex- président Nicolas Sarkozy a déclaré que la France ne peut plus se payer un million d’enseignants.
Et d’ajouter, en substance, que ces derniers sont payés à ne rien faire ou pas grand-chose, pendant six mois de l’année seulement, pour un emploi que tout un chacun pourrait assurer, au moins dans les petites classes.
Ces stupidités habituelles venaient à l’appui d’une diatribe contre les fonctionnaires et sur les économies qu’on pourrait faire en sabrant dans la fonction publique. Le propos est courant à droite et à l’extrême droite, mais, en l’occurrence, le cadre leur donnait un certain relief.
Les Rencontres de l’avenir, où se presseraient chaque année quelques milliers d’aficionados de la libre entreprise, servaient cette année entre autres au lancement du médicament anti obésité du laboratoire Novo Nordisk, un marché estimé à 100 milliards de dollars d’ici 2030. Novo Nordsik a sponsorisé ces rencontres et a commandé une étude au cabinet Antarès, propriété de l’organisateur de l’événement, pour qu’elle y soit débattue. La question intéressait également d’autres sponsors, un capitaliste du bio, des sociétés de conseil dans le médical, dont celle du frère de Sarkozy, car le monde est petit. Il ressort sans doute de tout cela que la puissance invitante, Novo Nordisk, est un bienfaiteur de l’humanité qui mérite les milliards de profits que son médicament va lui rapporter, les subventions et l’autorisation de mise sur le marché dont il a bénéficié.
Le même ronronnement de discours prépayés et bien huilés a joué pour les autres sponsors. C’est habituel à ce genre de sauterie patronale, comme il est habituel qu’elle consomme un peu d’argent public, en l’occurrence celui de la ville de Saint Raphaël et du département du Var. Il y faut évidemment un amuseur pour faire rire et flatter un parterre de patrons et leur cour. Cette année, c’était Sarkozy. Quand il avait raté sa réélection en 2012, il se vantait de gagner 200 000 euros par conférence. On doit pouvoir le louer maintenant pour beaucoup moins cher…
Paul Galois (Lutte ouvrière n°2937)
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