Connaître la disparition de tous ceux que nous avons connus et appréciés
Mai 68. Pierre Fiévet, un militant de cette génération
Le numéro de mars de Ma ville vient de paraître. J’avais hâte de vérifier si enfin un tableau nécrologique avait réapparu dans le mensuel. Pour ce faire, j’avais, il y a quelques semaines, envoyé à Georges Mothron la brève que j’avais à nouveau écrit sur le sujet à propos de la triste disparition de la fille de Thérèse et Michel Lecomte, militants de la FNACA. En tout cas dans ce numéro, rien n’apparaît. On peut rêver pour les suivants.
Cette liste nécrologique est nécessaire pour tous les habitants. Mais il me semble qu’elle le soit tout particulièrement pour le réseau associatif et celui des partis politiques.
Il en va ainsi pour nous-mêmes Lutte ouvrière qui avons commencé à exister sur la Ville à partir de 1975 et vraiment publiquement à partir de 1983, date de notre première liste de candidats aux élections municipales. Mais il en va aussi sur Argenteuil pour le PCF qui compta longtemps des milliers et des milliers d’adhérents.
À ce propos, nous avons appris d’une façon totalement incidente la disparition de deux militants du PCF avec lesquels nous avions tissé des liens au moins d’amitié voire de solidarité politique pour Pierre, Pierre FIÉVET et Jacques TISSIER disparus l’année passée.
Je voudrais dire quelques mots en particulier à propos de Pierre FIEVET décédé à l’âge de 93 ans.
Nous nous étions croisés au lycée Nadia et Fernand Léger de 1985 à 1990, tous deux enseignants dans ce lycée professionnel. Il existait alors dans cet établissement une très forte section CGT. J’y avais adhéré, mais y suis resté très marginal durant ces années. J’étais trotskyste, j’étais surtout un « gauchiste » pour les militants du PCF émergeant alors très lentement du stalinisme. Ce ne fut pas facile pour moi. Pierre était un militant de ce parti qui habitait à deux pas, au bord de la terrasse du Val-Nord.
Nous nous perdîmes de vue, mais je l’ai retrouvé des années plus tard. Les années de recul du PCF et de déception pour nombre de militants de ce parti étaient passés par là. Mais Pierre était resté foncièrement communiste sur le plan de l’espoir qu’un jour la société changera. Et il s’était rapproché de Lutte ouvrière dont il allait, jusqu’à la fin de sa vie, acheter au tabac-presse des Terrasses notre hebdomadaire qu’il lisait tout en restant un lecteur de son journal de toujours, L’Humanité.
Voilà, il est là dans ma mémoire, et je tenais à lui rendre hommage. DM
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