Agriculteurs : une mobilisation contrôlée par les gros exploitants
24 Janvier 2024
Depuis le 18 janvier, des centaines d’agriculteurs manifestent dans le Sud-Ouest et le Rhône. Alors que leur colère semble faire tache d’huile, le gouvernement se veut compréhensif. Certains ministres disent même les soutenir, et le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il ne ferait pas évacuer les barrages de tracteurs.
Les revendications des agriculteurs reflètent leurs difficultés, mais aussi leur diversité. Tous réclament une simplification administrative, allusion aux multiples documents et justificatifs exigés dans leur activité, d’autant plus complexes que les ministères reportent sur eux les modifications législatives liées aux problèmes d’environnement.
Ils réclament de meilleures indemnités pour faire évoluer leur production, dont le retour à la détaxation du gazole qu’ils utilisent dans leurs machines, et s’en prennent à la mise en concurrence de leurs produits avec ceux de leurs collègues d’autres pays européens.
C’est derrière la FNSEA, principal syndicat agricole, que les agriculteurs semblent s’être rangés. Or son président, le céréalier Aurélien Rousseau, loin d’avoir les mains calleuses, est dirigeant du groupe Avril, le quatrième géant agro-alimentaire du pays et c’est plutôt ce type d’intérêts qu’il représente. Face à de tels interlocuteurs, le gouvernement s’est immédiatement montré conciliant.
En fait, sur les 416 000 exploitations agricoles, 20 % de gros exploitants détiennent près de deux tiers des richesses potentielles. Les micro et petits exploitants, les deux catégories les moins pourvues, représentent toujours plus de la moitié des structures agricoles. C’est dans les départements où elles sont les plus nombreuses que les mobilisations apparaissent.
Les hauts et les bas du marché mondial des produits agricoles, et même les guerres, peuvent bénéficier aux grosses sociétés agricoles et de l’agro-alimentaire. Mais pour ceux qui essaient de vivre de leur travail et de préparer leur retraite, la crise du capitalisme pèse de plus en plus lourdement, comme c’est le cas pour les artisans ou petits commerçants dont le travail se trouve de moins en moins rémunéré. La hausse des prix des intrants, de l’énergie et du carburant les touche de plein fouet. La loi EGAlim de 2018 qui régit les négociations entre les sociétés de l’agro-alimentaire et la grande distribution a été complétée par une seconde loi, en octobre 2021. Censée garantir une juste rémunération des producteurs « pour leur permettre de vivre dignement de leur travail », elle n’est qu’un leurre.
Les ministres espèrent certainement, dans un mois, avoir calmé la situation et pouvoir caresser sereinement les vaches au Salon de l’agriculture. Mais il n’est pas question que le gouvernement s’attaque aux profits capitalistes, pas plus dans l’agriculture qu’ailleurs. Alors, si un allègement des normes ou une rallonge des subventions sont décidés, cela profitera comme d’habitude pour la plus large part à une couche de riches. Car dans le capitalisme, ce sont les nantis que l’État protège.
Jean SANDAY (Lutte ouvrière n°2895)
Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :
-Aujourd’hui mercredi 24 janvier : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux ;
-Vendredi 26 janvier : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;
-Samedi 27 janvier : de 10 h.15 à 10 h55 devant Monoprix
-de 10 h30 à midi, centre commercial cité Joliot-Curie ;
-de 11 h à midi devant Auchan au Val-Sud ;
-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;
-Dimanche 28 janvier, de 10 h15 à 10 h55 devant l’Intermarché du Centre ;
-et de 11 h à midi au marché Héloïse ;
-Lundi 29 janvier : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;
-Mercredi 31 janvier : de 11 h.30 à midi, marché des Champioux.
Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.
N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.
Samedi 27 janvier
Cercle Léon Trotsky
Chaos économique mondial et marche à la guerre : un système capitaliste à renverser
À 15h00
Grande salle de la Mutualité
24 rue Saint-Victor, Paris 5e Métro Maubert-Mutualité
Participation aux frais : 3 euros
RDV à Argenteuil 13 h30
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