Contre cette guerre qui menace de se généraliser
31 juillet 2023
Cela a beau être la période des vacances, pendant lesquelles on peut échapper au quotidien de l’exploitation, il est impossible de ne pas être préoccupé par les hausses de prix et par ce que sera la situation à la rentrée.
Mais au même moment, à quelques milliers de kilomètres, des femmes et des hommes meurent sous les bombes ou sur les champs de bataille. On pourrait se dire que nous avons de la chance d’échapper à cette horreur. Mais ce serait refuser de regarder ce qui nous menace. Notre avenir ne se lit pas dans les lignes de la main, il se lit en regardant ce qui est en train de se passer en Ukraine. Car depuis que la guerre a repris entre ce pays et la Russie, avec l’offensive de Poutine il y a un an et demi, celle-ci menace de se généraliser.
Tous les gouvernements s’y préparent. Les budgets militaires ont partout augmenté considérablement et la mise en condition de la population a déjà démarré. En France, le Service national universel (SNU) pour les jeunes prend de l’ampleur. Dans les familles populaires, des courriers anodins de la Caisse d’allocations familiales incitent désormais les parents à convaincre leurs enfants de participer au SNU. L’armée fait de la publicité devant les lycées. Dans certains endroits, elle a installé des canons de démonstration pour attirer l’attention des jeunes.
À chaque fois, ce sont les classes populaires qui sont visées et, en particulier, les enfants des familles ouvrières. Car ce sont eux qui iront en priorité sur les champs de bataille de demain. On leur dira d’aller se battre « au nom de la liberté » et « pour la défense de la patrie », mais en réalité, ce sera pour défendre les intérêts des grandes puissances occidentales, c’est-à-dire des grands groupes capitalistes, les mêmes qui, ici, nous exploitent, s’enrichissent de façon éhontée et nous poussent à la misère. La guerre ne fait pas disparaître la lutte des classes, au contraire, elle l’exacerbe et la rend plus ignoble.
En Ukraine, la guerre a franchi un nouveau cap dans l’horreur. Le président américain Biden a annoncé que les États-Unis enverraient des armes à sous-munitions à l’armée ukrainienne. Ces armes antipersonnel tueront aveuglément civils et militaires et mineront des régions entières pour des années.
Si elles augmentent leur pression militaire contre la Russie, rien ne dit que les grandes puissances cherchent à éliminer Poutine. Sa dictature sur le peuple russe leur est utile. Elle contribue au maintien de la domination de l’impérialisme sur le monde. Il faut se rappeler que, quelques mois à peine avant l’invasion de l’Ukraine, l’armée russe était intervenue au Kazakhstan pour réprimer une révolte populaire contre la cherté de la vie. Aucune puissance occidentale n’y avait alors trouvé à redire. Et récemment, les États-Unis se sont bien gardés de soutenir Prigogine, le patron des mercenaires de Wagner, dans sa tentative de coup d’État. Ils ont même ordonné à Zelensky de ne pas profiter de la situation.
La dictature de Poutine sur sa population ne dérange pas les grandes puissances. Pendant des années, de grands groupes comme Total, Auchan ou Renault ont investi des milliards d’euros en Russie. Ce que les grandes puissances n’ont pas toléré, c’est que Poutine n’accepte pas qu’elles mettent la main sur l’Ukraine.
Aujourd’hui, personne ne peut prédire comment et par quels enchaînements la guerre se généralisera. Mais il est certain que ce sera le cas. Tous les préparatifs guerriers des pays riches en témoignent. Et le coup d’État au Niger suivi des menaces d’intervention de Macron montre que le monde est une poudrière.
On sait aussi qui prendra les décisions dont dépendra le sort de millions d’êtres humains : les dirigeants des grandes puissances et leurs généraux d’extrême droite. Et ils se moquent bien de l’avis de la population. Il n’y a qu’à voir comment, ici, le gouvernement a imposé le recul de l’âge de la retraite alors que l’immense majorité de la population y était opposée. Plus encore lorsqu’il s’agit de la vie des populations, nous n’avons aucune confiance à leur faire. Au contraire, nous devons nous méfier de leur propagande qui vise à nous embrigader.
Alors, pour un travailleur, il ne peut être question de faire confiance à ce régime et à ses projets guerriers. Nous devrons dire haut et fort que cette guerre n’est pas la nôtre, qu’elle ne se fait pas avec l’assentiment des exploités. Aucune union sacrée ! Aucune livraison d’armes ! Réquisition des profits de guerre et des profits déjà accumulés sur le dos de la population !
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