Les Ehpad, miroir d’une société malade du profit !
31 janvier 2022
Le scandale Orpea, ce groupe privé gestionnaire d'Ehpad, illustre comment la recherche du profit gangrène toute la société.
Personnes âgées laissées sans soin, mal nourries, rationnées en protections ; aides-soignants en sous-effectif permanent, en intérim ou en CDD avec des salaires inférieurs à 1 400 euros ; surfacturation des produits d'hygiène ou des matériels médicaux payés par l'Assurance maladie et les conseils départementaux. Ce qui se passe dans des Ehpad privés haut de gamme, où la moindre chambre coûte 6 500 euros par mois, donne une idée de la façon dont la société traite les retraités des classes populaires
Devant l'émotion, campagne présidentielle oblige, tous les candidats y sont allés de leur indignation. Le gouvernement a annoncé une enquête et convoqué la direction du groupe. Comme si le scandale des Ehpad était nouveau !
Les travailleurs des Ehpad, en première ligne tout au long de l'épidémie, dénoncent depuis des années la maltraitance imposée aux résidents. Ils ont multiplié les grèves pour obtenir des conditions de travail dignes, réclamer des embauches et des augmentations de salaires.
Profitant du vieillissement de la population et du nombre très insuffisant des maisons de retraite publiques, les capitaux privés se sont engouffrés dans le secteur des Ehpad, avec le soutien des gouvernements successifs. Pour les capitalistes, le corps des retraités est une marchandise comme une autre. Ils la nomment "l'or gris". Ce qui a toujours été naturel dans les sociétés humaines, prendre en charge collectivement les anciens, est devenu source de profit.
Orpea, Korian, DomusVi, quelques grands groupes cotés en Bourse, se partagent 20 % du marché. Le secteur est si rentable qu'Orpea a versé à ses actionnaires des dividendes de 12 ou 13 %. On trouve parmi eux la société financière de la famille Peugeot. La famille Mulliez fait aussi dans les Ehpad. Pour la bourgeoisie, l'automobile, la distribution ou la dépendance ne sont que des supports interchangeables pour placer leurs capitaux pléthoriques.
Pour développer leurs affaires, ces groupes privés ont trouvé le soutien de l’État. Entre 2002 et 2012, période où la construction d'Ehpad et de cliniques privées a explosé, le groupe Orpea a bénéficié du soutien sans faille de Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, pour obtenir crédits et autorisations d'ouverture.
Quelle que soit l'écurie politique au pouvoir, toutes les institutions, tous les ministères, sont conçus pour aider les bourgeois à faire des affaires. Dès 2014, Claude Evin, directeur de l'Agence régionale de santé francilienne, avait dénoncé les rétrocommissions pratiquées par le groupe Korian au détriment de l'ARS. Aucun ministre dédié aux personnes âgées, ni sous Hollande, ni sous Macron, n'a bougé le petit doigt.
Les mieux placés pour rendre publiques les malversations financières et les scandales multiples, dans les Ehpad comme ailleurs, ce sont les travailleurs, des aide-soignantes aux comptables en passant par les magasiniers. Aujourd'hui, ceux qui osent dénoncer magouilles et dysfonctionnements, y compris les militants syndicaux, sont traqués et licenciés, et tous les témoins demandent l'anonymat. Eh bien, il faut imposer la suppression du secret commercial et des affaires, le contrôle par ceux d'en bas !
Pour s'occuper dignement des anciens, il faut embaucher massivement dans les Ehpad, publics ou privés, comme dans les hôpitaux. Les travailleurs des Ehpad, dont beaucoup sont issus de l'immigration et que Zemmour ou Le Pen stigmatisent, sont indispensables. Quand ils revendiquent des embauches, ils se battent pour l'intérêt des résidents, des familles et donc pour l'intérêt général. Dans cette société, ce sont les travailleurs qui ont le plus grand sens des responsabilités. Ils doivent la diriger.
Personne ne peut vivre avec 1400 euros par mois alors que les prix flambent. Dans les Ehpad comme ailleurs, il faut imposer des augmentations de salaires de 300, 400, 500 euros pour rattraper le pouvoir d'achat perdu. Pas un salaire, pas une pension ne doivent être inférieurs à 2000 € net par mois. Face au retour durable de l'inflation, la seule protection, c'est l'indexation des salaires et des pensions sur les prix.
Aucune de ces mesures ne tombera du ciel. Elles devront être imposées par nos mobilisations. C'est le programme de combat que je défends dans cette élection présidentielle.
Nathalie Arthaud
-mercredi 2 février, de 11 h. à 11 h.45 au marché des Champioux.
Nathalie Arthaud dans les médias :
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Samedi 12 février
Meeting avec Nathalie ARTHAUD
Paris (Paris)
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Salle de la Mutualité, 24 rue Saint Victor, Paris 5e
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Pour s’y rendre en train d’Argenteuil, un RDV collectif est prévu : à 13 heures 30 devant le « café des 2 gares » sortie Orgemont de la gare du centre
La Fête de Lutte ouvrière à Presles, les 27, 28 et 29 mai 2022
Les habitués de la fête de Lutte ouvrière à Presles savent que celle-ci se tient d’ordinaire lors du week-end de la Pentecôte. Or la ligne H de la SNCF, qui dessert la gare de Presles-Courcelles, sera interrompue pour travaux à la Pentecôte 2022. C’est pourquoi nous avons décidé d’avancer notre fête annuelle, et de l’organiser pendant le week-end de l’Ascension, soit les vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 mai 2022. Des dates à retenir !
Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM.
Rendez-vous culturels à Argenteuil
Le film sur le lanceur d’alerte Assange demain mercredi 2 février 20 h.15 au Figuier blanc
Le Salon du Livre et des Lecteurs de Sous les couvertures Samedi 5 février et dimanche 6 février de 10 heures à 18 heures Salle de l’Atrium, route de Cormeilles, quartier du Val d’Argent-Nord
Mardi 8 mars à 18 h.30 au Presse papier Entretien avec l’historienne Sylvie Thénault pour son nouveau livre « Les Ratonnades D'Alger, 1956. Une Histoire De Racisme » à paraître aux éditions du Seuil
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