Macron, Darmanin et consorts se prennent les pieds dans le tapis. Ils l’ont bien cherché !
À Paris, un homme noir a été passé à tabac par trois policiers, les coups étant accompagnés d’un flot d’insultes racistes. Arrêté, accusé de rébellion, il aurait pu rester emprisonné. Heureusement, la scène de son agression avait été filmée par une caméra de surveillance, ce qui a permis de rétablir la vérité.
Ce scandale survient au moment où trois autres policiers ont été renvoyés devant les assises pour avoir, en 2017, frappé et mutilé Théo à Aulnay-sous-Bois, et là aussi, le film d’une caméra de surveillance avait complètement contredit la version des policiers. Au moment aussi où, Place de la République à Paris, on a pu voir la police matraquer brutalement un rassemblement de migrants.
Manque de chance pour le gouvernement et sa majorité au moment où ils voulaient faire voter une loi visant à interdire de filmer les policiers en action et de diffuser ces images... A vouloir flatter de façon éhontée leurs pandores, Macron, Darmanin et consorts se prennent les pieds dans le tapis. Ils l’ont bien cherché !
Un témoignage sur les agissements scandaleux. de policiers suite au rassemblement de lundi dernier. Tellement révélateur.
25 Novembre 2020
« Suite au rassemblement contre la loi Sécurité globale devant l’Assemblée nationale mardi 17 novembre, j’ai passé 21 heures en garde à vue avec ma fille et beaucoup d’autres personnes interpellées.
Arrêtée par la BRAV-M (Brigade de répression de l’action violente-motorisée), puis amenée dans un commissariat, j’ai été contrainte de tout leur donner : empreintes, codes de téléphone (qu’ils fouillent ), photos de profil et de face, photos de mes tatouages, adresse détaillée, coordonnées de mon employeur...
Privée de liberté, une torture que j’ai pu expérimenter pendant 21 heures en tout, dont 18 heures dans une cellule où l’on n’ose rien toucher au début, puis on laisse tomber l’hygiène, à 7 dans 9 m² (même masque, pas de gel, risque Covid intégral, c’est à se demander si le Covid n’est pas un fake, tellement ils s’en foutent). Sans mes lunettes, qu’on nous enlève, je ne voyais rien. Et encore j’ai eu de la chance, mes compagnes de la garde à vue étaient très sympas et propres. Dans une autre cellule, un petit jeune avec un fou violent a vécu un enfer. C’était absolument intolérable. Il n’y avait plus une seule place dans les commissariats de Paris, ils ont raflé un maximum d’esprits libres...
Nous les filles, nous nous sommes soutenues à tour de rôle, quand on craquait. J’ai pensé tout le temps aux animaux privés de liberté toute leur vie, où l’on est dépendant du gardien pour ses besoins fondamentaux, selon le degré de sympathie du gardien : certains vraiment adorables, d’autres de belles enflures. Ils ont le pouvoir même sur ça. On n’est plus rien, c’est l’horreur totale.
Accusée de choses fausses (avec ma fille nous rentrions réellement chez nous, et il n’était pas encore 21 heures), sans preuves et sans raison valable, on me signifie un rappel à la loi, décidé et signé par un procureur de la République, sans même l’avoir rencontré et sans pouvoir se défendre, avec six ans de mise à l’épreuve ! C’est cela l’État de droit dont ils nous gargarisent les oreilles ! »
M.M, une lectrice (rubrique « Nos lecteurs écrivent », Lutte ouvrière n°2730)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire