Masques :
obligatoires… alors gratuits !
12 Août 2020
Depuis le 10 août, le port du
masque est devenu obligatoire dans de nombreuses zones urbaines. Mais l’achat
de masques représente un coût non négligeable pour les familles populaires.
Ainsi, une famille de quatre personnes devra débourser en moyenne 228 euros par
mois, en comptant deux masques à usage unique par jour pour chacun.
Les prix du masque n’échappent
pas à l’absurdité des lois du marché capitaliste. Avant la crise sanitaire, un
masque jetable valait aux alentours de 5 centimes d’euros. Il vaut aujourd’hui
au minimum dix fois plus. Un trader spécialiste des achats à l’Asie expliquait
à la presse qu’au plus fort de l’épidémie le marché du masque était un
véritable far-west où chaque jour surgissaient de nouveaux intermédiaires et
autres fonds spéculatifs, précisant : « Plus de huit intermédiaires
prélevaient leur marge au passage, 80 % du prix du masque servant à
rémunérer grossistes et importateurs. »
Agnès Pannier-Runacher, ministre
déléguée chargée de l’Industrie, justifie l’impuissance volontaire du gouvernement
face à la flambée des prix en expliquant doctement : « Pharmacies
et grande distribution ont constitué des stocks lorsque les prix étaient au
plus haut et il faut maintenant écouler la marchandise même si les prix ont
depuis baissé sur le marché mondial. » Et d’énoncer comme une loi de la
nature le fait qu’« il est interdit de vendre à perte ». Elle prétend
également qu’il n’y a pas de « marge indue faite sur la production de
masques », se disant fière « d’aider les producteurs français à les écouler
». Et, pour faire baisser les prix, elle propose aux consommateurs de
privilégier les masques lavables, et surtout d’acheter français.
Plutôt que de subventionner ainsi
le patronat, l’État devrait se charger de la production massive de masques de
qualité, et en organiser la distribution gratuite. Mais, pour que l’État soit
mis au service des intérêts de la population, il faudra que les travailleurs le
prennent en main.
Christian
CHAVAUX (Lutte ouvrière n°2715)
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