Guerre
des vaccins : crise sanitaire, crise économique : la folie du
capitalisme
Depuis le début de l’épidémie de
Covid-19, tous les grands laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans une
course effrénée pour trouver un vaccin contre cette maladie. Si l’on en croit
les spécialistes qui s’expriment dans les médias, sur la centaine de projets
recensés à travers le monde, quatre seraient déjà parvenus à l’étape la plus
avancée des essais sur l’homme. « Nous essayons de faire en six à huit
mois ce qui normalement prend dix à vingt ans », a expliqué récemment
un responsable de Sanofi.
Il y a de quoi être impressionné
par cette mobilisation de la recherche médicale et on devrait pouvoir se
réjouir des progrès qu’elle devrait entraîner. Mais dans le capitalisme, rien
n’est jamais aussi simple. Car pour les dirigeants des multinationales de la
pharmacie, cette recherche d’un vaccin est d’abord et avant tout une course au
profit ! Dans la concurrence qui les oppose pour empocher le pactole, il
faut être le premier à trouver un vaccin et à pouvoir le produire en grande
quantité. Ainsi, avant même d’en connaître l’efficacité et d’en avoir vérifié
l’innocuité, certains laboratoires ont déjà commencé à faire produire
industriellement leur vaccin. Pour « sécuriser » leurs profits, les
multinationales de la pharmacie imposent aux États qui en ont les moyens,
c’est-à-dire les plus riches, de précommander des millions de doses.
Cette concurrence entre les
grands groupes pharmaceutiques conduit ainsi les États à se livrer une guerre à
coups de milliards, pour chercher à se garantir la livraison du futur vaccin.
Il y a trois mois, un responsable de Sanofi avait affirmé que son laboratoire
servirait en premier les États-Unis s’il
trouvait un vaccin, car ils avaient payé plus que
les autres. C’était une façon de faire pression sur les États européens pour
qu’ils ouvrent davantage leur tiroir caisse.
Faisant preuve de son hypocrisie habituelle, Macron avait alors fait mine de
protester en déclarant qu’il était nécessaire « que ce vaccin soit un
bien public mondial, extrait des lois du marché. » Quelle blague ! Comme il le
fait à chaque fois qu’un grand patron hausse le ton, Macron s’est soumis aux
exigences de Sanofi, lui promettant des centaines de millions sans exiger
aucune contrepartie, alors que ce groupe affiche des résultats record et
s’apprête à supprimer 1 700 emplois en Europe, dont 1 000 en France.
Si ces laboratoires, sur lesquels
les États déversent l’argent public, parviennent finalement à trouver un
vaccin, il sera protégé par les brevets et le sacro-saint secret commercial qui
empêcheront tout partage des connaissances. La population n’aura aucun moyen de
connaître les termes des contrats passés entre les gouvernements et ces
groupes, qui seront libres de choisir la stratégie commerciale qui leur
semblera la plus profitable. Un dirigeant du laboratoire américain Pfizer l’a
expliqué crûment : « C’est une période extraordinaire et notre
prix le reflétera ». Et tant pis pour ceux qui n’auront pas les moyens
de payer !
En fait, dans tous les domaines,
la société se heurte à l’avidité, au parasitisme et à l’irresponsabilité d’une
bourgeoisie aveuglée par la recherche du profit. Grâce aux progrès des sciences
et des techniques, la société dispose de moyens formidables pour améliorer la
vie des hommes. Dans tous les pays, y compris les plus riches, les besoins à
satisfaire dans tous les domaines sont nombreux, dans la santé, dans
l’éducation, le transport, le logement… Et malgré cela, l’économie s’enfonce
toujours plus profondément dans la crise.
Cette crise économique n’est pas
due à l’épidémie du coronavirus, même si elle l’a accélérée. L’humanité a
survécu à bien d’autres épisodes de ce genre. Aujourd’hui, pour faire face aux
conséquences de l’épidémie, les biens et les capitaux accumulés pendant les
années de croissance devraient pouvoir être mobilisés dans l’intérêt général…
mais ils sont aux mains d’une poignée de privilégiés ! Les entreprises
n’ont pas été détruites par une guerre, elles existent ! Ce sont les
capitalistes qui décident de les fermer ou de réduire leur activité en
diminuant le personnel à tour de bras.
Dans un système économique qui
serait vraiment maîtrisé et contrôlé par la société, la production et les
échanges devraient pouvoir être organisés en fonction des besoins. Mais cela ne
sera pas possible tant qu’une minorité de capitalistes peut imposer ses
décisions à l’ensemble de la société sans même avoir à rendre de comptes.
Exproprier les capitalistes,
réorganiser l’économie en fonction des besoins et non plus des profits d’une
minorité, ce sont les objectifs que les travailleurs devront mettre en avant
pour sauver la société de la faillite à laquelle la conduit le capitalisme.
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