vendredi 7 août 2020

Argenteuil comme ailleurs. Jeunes sans vacances, loin des préoccupations gouvernementales et de nombre de collectivités locales

 

La piscine Youri Gagarine, un équipement sous-dimensionné pour une ville de 115 000 habitants

Manque de moyens mis en œuvre, un manque de volonté politique

 

Les incidents avec bagarre et bousculade qui ont eu lieu le 31 juillet à la base de loisirs d’Étampes dans l’Essonne sont les derniers en date d’une série qui rappelle la situation des nombreux jeunes des quartiers populaires qui ne partent pas en vacances. Et ces incidents de l’été n’ont rien de surprenant.

         Seule une minorité parmi la population la plus modeste part habituellement en vacances. C’est encore plus vrai cette année avec la crise du Covid 19. Elle a non seulement réduit les ressources de millions de familles, mais, l’épidémie a aussi supprimé cette année les vacances habituelles dans le pays d’origine. C’est en particulier le cas des originaires de l’Algérie et du Maroc, destinations où il n’est actuellement pas possible de se rendre. Cela concerne des centaines de milliers de familles avec leurs enfants et adolescents.

         Pour tous ceux qui sont restés, en particulier lors des épisodes de chaleur comme actuellement, les bases de loisirs, les baignades et les piscines prennent un petit air de lieux de vacances.

         Face à un nombre beaucoup plus important que d’habitude de jeunes restés ici, les moyens déjà limités pour les aider à passer ce moment particulier n’ont pas été spécialement augmentés cet été. C’est vrai de la part des communes, de l’État et des autres collectivités locales.

         Face à ces incidents et à leur propre impuissance, il reste aux responsables politiques de hausser le ton, tel le représentant du conseil régional d’Ile de France en charge de la base de loisirs d’Étampes reprenant les commentaires habituels : « Il y aura désormais une tolérance zéro sur nos douze îles de loisirs », prônant l’interdiction de l’accès aux fauteurs de troubles, l’utilisation de drones de surveillance, réclamant des effectifs de police supplémentaires…

         Mais à défaut de se rendre dans les bases de loisirs, aux baignades et dans les piscines, les jeunes pourront toujours rester tout simplement dans leurs quartiers, et se demander ce qu’ils pourraient bien faire.

         Les moyens existent pourtant qui permettraient que ces jeunes puissent partir ou mener sur place des activités de vacances, en attendant les équipements publics, telles les piscines en nombre très insuffisant, ou aux capacités trop faibles comme à Argenteuil. Nous y reviendrons demain. DM

 

Ce qu’il faudrait multiplier :

À la base d’Argenteuil, le Coma Aviron organisera un stage à la journée ou à la semaine, du lundi 24 au vendredi 28 août de 14h à 17h.

Ce stage est ouvert aux enfants à partir de 12 ans, et c’est payant. Voilà toutefois une initiative qui va dans la bonne direction.

La base d’aviron est accessible aux piétons par l’escalier sur le Pont d’Argenteuil ou aux voitures par la D311

 

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