Remaniement
gouvernemental : Macron poursuit son chemin,
Les
travailleurs doivent reprendre celui de la lutte
Après une gestion de crise
sanitaire catastrophique et une raclée aux Municipales, Macron tente de donner
un second souffle à son quinquennat. Mais en remaniant son gouvernement, il ne
fait même pas semblant de se renouveler.
Pour l’essentiel, ce remaniement
a été un jeu de chaises musicales. Il a mis Pierre à la place de Jacques et
Jacques à la place de Paul en prenant soin d’éjecter les ministres les plus
discrédités par ces trois années de pouvoir.
La seule nouveauté est l’arrivée
de Jean Castex au poste de Premier ministre. C’est un élu local de droite qui
avait sa carte chez Les Républicains, comme Edouard Philippe. Un clone en
quelque sorte, mais avec des états de services auprès de la bourgeoisie encore
plus fournis. Car si Castex est inconnu du grand public, les cercles du
pouvoir, eux, le connaissent bien.
Formé à l’ENA, haut fonctionnaire
à la Cour des Comptes, directeur de cabinet de Xavier Bertrand, bras droit de
Sarkozy et, plus récemment, délégué interministériel aux JO, et Monsieur
déconfinement, Castex est un grand commis de l’État. Il fait partie de ce
vivier de hauts fonctionnaires, qui sans être connus de la population, assurent
la continuité du pouvoir en servant loyalement la bourgeoisie.
Un de ses forfaits est d’avoir
œuvré en 2005 à l’instauration de la tarification à l’acte dans les hôpitaux,
la « T2A », pour les faire fonctionner selon les critères de
rentabilité des entreprises. Il fait donc partie des responsables qui ont
imposé une politique d’économies dans les hôpitaux, dont on mesure tous, avec
l’épidémie, combien elle est criminelle.
Aujourd’hui, les hospitaliers
veulent en finir avec cette gestion comptable. Ils se mobilisent pour des
revalorisations et des embauches. Ils doivent savoir qu’ils le trouveront sur
leur chemin.
Pour montrer qu’il n’est pas à
classer parmi les mous, Castex a fait son premier déplacement dans un
commissariat pour assurer les policiers de son soutien. Cela vaut tout un
programme : ce n’est plus Castaner qui usera de la matraque, mais Darmanin
qui la maniera tout aussi bien.
Ce remaniement est sans
ambiguïté. Macron poursuivra sur son chemin : une politique dure aux
travailleurs et aux plus pauvres, douce au grand patronat et aux plus riches.
Une mesure en est le
symbole : la reprise de la réforme des retraites et un allongement de la
durée des cotisations car, affirme-t-il, « il faut travailler plus tout
au long de sa vie ». Macron nous reparle de travailler plus et veut durcir
les conditions d’accès à la retraite, alors qu’il n’y a pas un jour sans que
soient annoncées des fermetures d’usines ou des plans de licenciements !
Du haut de son arrogance, il nous
explique qu’il « faut mettre fin à cette maladie française qu’est la
préférence au chômage » ! Mais qui préfère mettre les
travailleurs au chômage, si ce n’est les licencieurs de Renault, Airbus, Sanofi
ou Nokia ?
Mercedes a annoncé la vente de
son usine Smart de Moselle. 1600 travailleurs risquent de se retrouver sur le
carreau. En 2016, la direction leur avait imposé de travailler 39 heures payées
37. Ces sacrifices ont engraissé les actionnaires, et maintenant les
travailleurs sont mis à la porte : voilà à quoi mène le baratin autour des
efforts partagés et du dialogue social !
Pour défendre nos emplois et nos
salaires, il va falloir nous battre contre des actionnaires rapaces et contre
le gouvernement. Oui, la crise est là et l’activité de certains secteurs s’est
effondrée.
Le gouvernement a déployé des
plans de soutien record et il est prêt à prolonger les mesures de chômage
partiel, payé avec nos impôts. Mais il ne veut contraindre le grand patronat à
rien. Eh bien, puisqu’il ne veut pas contrôler ce qui est fait de cet argent,
les travailleurs vont devoir l’imposer par la lutte collective !
Partout les patrons se livrent à
un chantage odieux : ou tu baisses ton salaire, ou perds tes congés,
ou tu travailles plus longtemps, ou on supprime ton emploi. Partout il faut que
les salariés se battent pour imposer la transparence sur les comptabilités.
Qu’est-ce qui a été versé aux actionnaires ces dernières années ? Quelles
sont les entrées et les sorties ? Quelles sont les réserves ? À quoi
sert l’argent public versé à l’entreprise ?
Les dividendes que les
travailleurs ont sués pendant des années ne se sont pas volatilisés, ils sont
concentrés dans des fortunes folles. Cet argent doit servir dans cette période
de crise pour l’essentiel : répartir le travail entre tous sans perte de
salaire !
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