ISS Naval
(Saint-Nazaire) : Les travailleurs imposent l'arrêt du travail
Echo d'entreprise
22/03/2020
Aux Chantiers navals de Saint
Nazaire, les travailleuses et travailleurs de la société ISS font depuis
longtemps le nettoyage des navires en cours de construction. Mardi 17 mars, ils
ont fait partie de la grande masse de travailleurs, Chantiers de l'Atlantique
ou sous-traitants qui ont refusé le travail à l'embauche après l'annonce du
patron du Chantier qu'il ne fermerait pas le site, malgré le danger lié au
coronavirus.
Devant le nombre et la
détermination, le patron du chantier a préféré reculer et a annoncé l'arrêt de
beaucoup de secteurs de la production, renvoyant de fait une grosse partie des
salariés chez eux. Les patrons des entreprises sous-traitantes, eux, étaient
libres de faire ce qu'ils voulaient ! Le patron d'ISS n'a pas voulu en
démordre, pour lui le travail devait continuer. Le lendemain donc, dès
l'embauche, c'est l'ensemble des travailleurs d'ISS, soit une cinquantaine
d'embauchés et intérimaires, qui se sont de nouveau regroupés, pour refuser le
travail.
Le directeur d'agence venu sur
place pour les remettre au boulot a échoué et chacun a pu repartir, heureux de
cette première victoire de pouvoir s'occuper de sa santé et celle de ses
proches en restant à la maison... Première victoire, car reste le combat de ne
pas avoir à payer la facture sur les congés et un salaire amoindri par la
suite.
Épidémie et production
d’avions ? Aucune utilité sociale dans la conjoncture actuelle
Toulouse :
Airbus : La colère monte d’un cran
Echo d'entreprise
22/03/2020
L’inquiétude des salariés est
grande dans les usines de Toulouse où l’activité est arrêtée depuis une
semaine, car il est question de reprendre le travail à partir de mardi 24. La
direction assure que les outils, tablettes, machines ont été désinfectés
pendant l’arrêt. Mais personne ne sait quelle société a fait ce travail ni dans
quelle condition. Elle affirme aussi que cette désinfection sera également
réalisée entre les deux nouveaux horaires (6h-12h et 15h-21h), c’est à dire
pendant les trois heures d’intervalle, dès mardi prochain. Mais comment croire
cela ? Elle affirme également qu’elle a 20 000 masques pour les
salariés, alors qu’il en manque dans les hôpitaux et les EPHAD, les aides à
domicile, et les caissières de supermarché. Mais manifestement Airbus passe
avant.
Bref, en plus de l’inquiétude,
c’est la colère qui monte. A la fois elle se veut rassurante en disant aux
ouvriers que s’ils ont une amende en venant travailler mardi, c’est Airbus qui
règlerait la note. Et dans le même temps, elle fait un chantage aux salaires et
aux heures sups : elle annonce que les heures non faites après la reprise
de mardi seront rattrapables en heures sups, et cela jusqu’en décembre. Quant
aux congés payés et à la banque de temps, ils ne sont plus intouchables. Par
ailleurs, pour les ouvriers qui font valoir leur droit à garder leurs mômes, il
arrive qu’Airbus oublie d’avertir la CPAM.
La direction demande à ses chefs
de créer des groupes Whatsapp sur leur secteur. Officiellement c’est pour
rassurer les ouvriers, en réalité c’est pour les convaincre de venir travailler
un point c’est tout, et souvent en mentant effrontément. Par contre dans les
groupes Whatsapp que des ouvriers ont créé entre eux, c’est un vrai dégoût qui
s’exprime contre cette irresponsabilité patronale. Si c’était pour venir
fabriquer des respirateurs ou des masques ou du gel, des volontaires il y en
aurait. Mais pour faire du montage d’avions, qui pour l’instant ne volent plus
vraiment, où est l’intérêt en dehors de convaincre qu’un ouvrier ça travaille
quelle que soit les conditions, et ça se tait.
Au final, sur Saint Martin où la
reprise de mardi devrait se faire au volontariat, les volontaires sont rares. A
l’usine de Saint Eloi, c’est aussi soi-disant au volontariat, mais « il
faut venir » disent les chefs : il y a une liste d’ouvriers requis.
Mais là aussi, il y a fort à parier que les machines ne feront pas beaucoup de
bruit ce mardi.
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