mardi 3 mars 2020

Argenteuil : liste « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs ». Le discours samedi à l’occasion du banquet (2)


Reconstruire un parti des travailleurs, communiste et révolutionnaire



Nous présentons un nombre de listes en nette augmentation par rapport à 2014, dans les villes, grandes mais aussi moyennes du pays, et qui portent toutes le même intitulé, et c’est tout un programme : les listes « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs ».
         Ces listes sont à l’image de notre classe, le monde du travail, le camp des travailleurs. Elles ne comportent ni notable ni apprenti notable, ni PDG ni directeur d’entreprise, ni trader ni ex-haut fonctionnaire. Elle est composée d’hommes et de femmes qui vivent la vie de tous les travailleurs, qui habitent nombreux les quartiers populaires. C’est vrai à Argenteuil comme partout. À Argenteuil, la plus jeune de nos candidates, une étudiante, a 18 ans, et la plus ancienne, une retraitée, ex institutrice d’une école de la commune, a plus de 90 ans. Notre liste est composé d’ouvriers, actifs ou retraités, de techniciens, d’ingénieurs, d’employés, de personnels de services sociaux et de santé, d’enseignants. Bien évidemment, tout cela est à mettre aussi au féminin, et pas seulement parce que la loi électorale oblige à la parité, mais parce que nous y tenons, nous qui sommes des communistes révolutionnaires et combattons pour l’égalité femmes-hommes.
                            Nous pensons qu’en présentant de telles listes sur un axe clair et net de classe, cela aidera ceux qui le souhaitent, et nous espérons qu’ils seront le plus nombreux possible, à affirmer leur conscience d’appartenir à ce monde du travail, à la classe des travailleurs.
         Cette conscience n’est pas seulement nécessaire pour modifier dans la société capitaliste actuelle le rapport des forces entre les deux principaux camps qui partagent la société, lequel rapport des forces conditionne la situation du monde du travail. Elle est aussi une nécessité pour l’avenir de la société toute entière.
         Comme nous le disons dans notre circulaire électorale que vous recevrez : « Seul un pouvoir d’État s’appuyant sur les classes laborieuses, exercé collectivement et démocratiquement, pourra exproprier la classe capitaliste et prendre en main la direction de l’économie. C’est alors seulement qu’elle pourra être organisée pour satisfaire les besoins de toute la population, et non pour qu’une minorité accumule des profits. »
         On est certes encore loin de cela, mais chaque vote « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs » sera un geste en direction de cette transformation future.
         Ce ne sont pas les élections qui changeront la vie de la population. Les travailleurs ont continué à en faire la douloureuse expérience ces dernières décennies, mais les élections peuvent au moins permettre l’expression du « camp des travailleurs ».
         En votant pour nos listes, les électeurs affirmeront leur conscience d’appartenir à ce camp capable demain de développer son offensive contres ses exploiteurs, et, un jour, de donner une issue favorable à la crise de la société capitaliste actuelle.
           En présentant nos listes, nous voulons donner cette possibilité aux travailleurs. Un travailleur ne devrait devoir que voter pour son camp, comme naguère lorsqu’il était massivement évident de voter pour le parti ouvrier quand on est ouvrier, et que des ouvriers partaient en cortège derrière le drapeau rouge des travailleurs pour porter leurs suffrages à leur parti.
                   C’est cette conscience-là que nous voulons aider à redévelopper.
                   Pendant les dernières décennies jusqu’à aujourd’hui, la conscience collective du monde du travail n’a cessé de reculer dans le pays. Cela est lié à l’effondrement de ce que fut le PCF qui malgré ses défauts politiques maintint longtemps des réseaux collectifs basés sur une certaine conscience de classe, dans les entreprises, dans les quartiers, et plus particulièrement dans les villes qu’il dirigeait. On mesure les conséquences de tout cela ici à Argenteuil où ces réseaux collectifs se sont considérablement rétrécis. Cet effondrement du PCF fut en particulier lié à son alignement sur la politique des gouvernements dits de « gauche » tout autant liés aux groupes capitalistes et à la défense de leurs intérêts que les gouvernements dits « de droite ». À cet égard, le ralliement de l’ancien député d’Argenteuil-Bezons et ex-secrétaire général du PCF Hue à Macron est tout un symbole.

                   Le résultat de 40 ans durant lesquels les gouvernements dits de gauche ont assuré comme ceux de droite, la défense de la bourgeoisie, durant les épisodes Mitterrand, Jospin, Hollande, est terrible pour les travailleurs à qui on a demandé de soutenir sans réserve ces « camarades présidents ».
             De déception en déception, le monde du travail a perdu ses points de repère, ses réseaux d’organisation collective, bref sa conscience de classe s’est effondrée.
            C’est pourquoi les étiquettes de gauche et de droite sont aujourd’hui complètement dévalorisées, au point que ce n’est pas –on le constate bien à Argenteuil- ce que les listes mettent en avant. Elle préfère mettre en avant « Argenteuil ceci », ou « Argenteuil cela ».              Eh bien, avec nous, les choses sont claires. Avec l’intitulé de nos listes « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs », nous affirmons les véritables références, celles de notre classe. Il s’agit à la fois d’affirmer la présence de notre parti Lutte ouvrière, et d’affirmer celle du « camp des travailleurs ».
                 Il est urgent que se redéveloppe dans le pays un parti des travailleurs. Un parti qui ne peut être que communiste et révolutionnaire. Communiste car face à la propriété privée des moyens de production qui mène l’humanité à la catastrophe, il faudra imposer la propriété collective des moyens de production, gérée démocratiquement et avec conscience, et cela à l’échelle de la planète entière. Révolutionnaire, car cela ne pourra se faire que si les travailleurs prennent véritablement le pouvoir, et ce n’est pas par les élections qu’ils pourront le faire.
            La reconstruction de ce parti passe par la réimplantation des idées communistes révolutionnaires dans les entreprises et les quartiers populaires, par la présence de militants défendant ces perspectives, à la manière de ce qui exista naguère, autour en particulier du parti socialiste à ses origines, puis avec le développement du PCF. C’est ce que nous à Lutte ouvrière nous visons à reconstruire. Mais si les élections ne permettront jamais de changer la vie, ces élections peuvent contribuer à cette reconstruction.
         À cet égard, les élections municipales ont une caractéristique particulière. Élections de listes, elles nécessitent la présentation dans les grandes villes, de listes complètes de 20,30, 40, 50, 60 candidats, et plus. Ainsi à Argenteuil, notre liste comprend 55 candidates et candidats. Pour les établir, il a fallu bien des rencontres, des discussions. De nouveaux contacts se sont faits. Ce sont plus de 12000 personnes qui se retrouvent sur nos listes à l’échelle du pays.
         L’implantation des idées communistes révolutionnaires à travers tout le pays par la présence de réseaux militants, si limités encore soient-ils, est un des éléments nécessaires pour que réapparaisse bientôt un parti ouvrier défendant les intérêts politiques du monde du travail qui lui manque tant depuis si longtemps. En tout cas, par la progression du nombre de nos listes, nous pensons que nous avons fait cette année un pas de plus sur ce chemin… (suite et fin demain)

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