Votée ou
pas, on n’en veut pas !
05 Février 2020
Le projet de loi sur la réforme
des retraites, après son passage – une formalité ! – en Conseil des ministres,
a commencé le 3 février à être examiné par une commission spéciale de
l’Assemblée nationale, forte de 71 députés, majoritairement du parti macroniste.
Le calendrier des membres de la
commission est serré, le projet de loi étant censé être examiné le 17 février
par l’ensemble des députés en séance publique. Le gouvernement souhaiterait que
le premier vote, qu’on sait d’avance favorable, vu la composition de
l’Assemblée, soit bouclé avant les élections municipales.
Un caillou vient gêner les
marcheurs de la commission, ou plutôt les 22 000 petits graviers que
constituent les amendements déposés essentiellement par des députés de la
France insoumise. « 2 000 amendements, 3 000, 10 000, on peut
gérer, mais là c’est impossible », se plaint un des députés macronistes. Il
y a sans doute là de quoi les empêcher de dormir paisiblement, obligés qu’ils
sont de respecter, du moins en apparence, les règles du débat parlementaire.
Sur le fond, les grandes lignes
du projet sont de toute façon connues d’avance : il s’agit de maintenir
tout le monde au travail, ou au chômage, jusqu’à un âge dit d’équilibre, 65 ans
pour l’instant, en calculant les pensions à la baisse sur l’ensemble de la
carrière, puis en instaurant un système de calcul par points qui léserait la
majorité des travailleurs. Une étude d’impact menée par le gouvernement
lui-même l’a démontré. Celui-ci, argument après argument, n’a convaincu
personne, bien au contraire. Il n’est donc pas étonnant que la réforme soit
toujours rejetée majoritairement dans les classes populaires, et qu’après près
de deux mois de grèves et de manifestations des dizaines de milliers de
travailleurs, et pas seulement à la SNCF, à la RATP ou dans l’éducation
nationale, se sentent toujours mobilisés.
Après d’autres professions,
avocats, infirmiers libéraux, orthophonistes, etc., qui ont fait connaître leur
opposition totale à la réforme en manifestant à Paris le 3 février, une mobilisation
nationale était à nouveau prévue le 6 février, pour montrer à Macron-Philippe,
et au grand patronat qui les pilote, que, dans la guerre déclarée au monde du
travail, rien n’est encore gagné pour eux. Au contraire, une voix multiple,
organisée, continuera de s’exprimer : celle de travailleurs qui
n’acceptent pas ce vol officialisé.
Viviane
LAFONT (Lutte ouvrière n°2688)
Nathalie
Arthaud en débat sur LCI
Ce soir
lundi
À 22h00
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